Et si l’ère du HDMI touchait lentement à sa fin ? C’est le scénario que laissent entrevoir les récentes annonces émanant de plus d’une cinquantaine d’entreprises technologiques chinoises, parmi lesquelles figurent les poids lourds de l’électronique grand public, Hisense et TCL.
Ces acteurs majeurs du secteur ont en effet décidé d’unir leurs forces pour promouvoir une nouvelle norme susceptible de redéfinir la connectique audiovisuelle : le GPMI, ou General Purpose Media Interface.
Ce standard en gestation, que l’on pourrait qualifier d’interface universelle, ambitionne de regrouper en un seul et unique câble la transmission des flux audio et vidéo, des données numériques ainsi que de l’alimentation électrique. Une telle convergence technologique pourrait bien marquer un tournant décisif pour l’industrie du divertissement domestique, et transformer en profondeur l’architecture de nos équipements multimédias.
La distinction fondamentale entre le GPMI et l’actuel HDMI réside dans la capacité de transmission des données – autrement dit, la bande passante. Là où la version la plus avancée de la norme HDMI, à savoir la 2.1, plafonne à 48 gigabits par seconde, le GPMI ambitionne de quadrupler ce débit, atteignant jusqu’à 192 Gbps. Une évolution technologique qui, sur le papier, surclasse les capacités des téléviseurs les plus performants actuellement disponibles sur le marché.
Ce nouvel arrivant se décline sous deux formats. D’une part, une version fondée sur le connecteur USB-C, déjà bien implanté dans l’univers numérique, capable d’atteindre un débit de 96 Gbps ; d’autre part, un câble propriétaire inédit, baptisé « Type-B », qui revendique la pleine capacité de 192 Gbps. Ce gain de performance ouvre la voie à une nouvelle génération de contenus en ultra-haute définition 8K, à des fréquences d’image accrues – notamment dans le domaine du jeu vidéo en 4K – et à des usages encore insoupçonnés.
Cependant, malgré ses promesses alléchantes, le GPMI n’est pas encore prêt à s’imposer dans nos foyers. À ce jour, aucun calendrier de lancement officiel n’a été communiqué. De plus, les géants du secteur tels que LG, Samsung ou Sony, dont l’adhésion serait déterminante pour assurer une transition en douceur, n’ont pas encore manifesté leur soutien à cette initiative.
Il est donc prématuré de songer à remiser ses câbles HDMI au placard. D’autant que pour que ce nouveau standard s’installe durablement dans nos salons, il faudra également que l’ensemble de l’écosystème numérique – consoles de jeux, lecteurs multimédias, plateformes de streaming – adopte ce changement de paradigme.
À terme, il n’est pas exclu que les futurs téléviseurs embarquent une connectique hybride, combinant ports HDMI traditionnels et entrées GPMI. Si ce dernier parvient à s’imposer, tant par sa performance que par sa simplicité d’usage, il pourrait séduire aussi bien les consommateurs que les constructeurs, en quête permanente d’innovation et de rationalisation.