
A Lausanne, le Palais de Beaulieu abrite l’exposition « The Mystery of Bansky – A Genius Mind » jusqu’au 29 juin. Non autorisée par le célèbre peintre et graffeur britannique Bansky, elle présente plus de 150 copies d’œuvres de l’artiste de rue: graffitis, photographies, sculptures, installations vidéo et impressions sur divers matériaux tel que la toile, le tissu, l’aluminium, le forex et le plexiglas. A noter que le travail de copie a été fait pour l’essentiel sur place par une équipe de jeunes artistes. La déambulation dans l’exposition permet de découvrir toute la période de création jusqu’à aujourd’hui. Tournant depuis 2021 en Europe, l’exposition a déjà rassemblé plus de 2,5 millions de visiteurs. En 2023, elle avait déjà fait halte en Suisse à Zurich, attirant plus de 105’000 personnes.

Si Bansky est célèbre dans le monde entier, il reste toutefois un mystère : , personne ne sait qui il est ni ne connaît son vrai nom.

L’exposition s’ouvre sur une vision politique avec la reconstitution du « Walled off Hotel» qui a été inauguré en 2017. Aménagé et financé par Bansky lui-même, l’hôtel est situé à Bethléem. Ses fenêtres donnent sur le mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie occupée. Cette installation provocatrice avec dortoirs ou suites présidentielles offre « la pire vue d’hôtel au monde » selon l’artiste. Un faux singe en livrée rouge accueille les visiteurs. Alerter sur les guerres est un élément récurrent de l’oeuvre de Bansky. Au cours de l’exposition, on découvre également l’œuvre murale réalisée en 2022 par Bansky en Ukraine, comme la fresque d’une femme en peignoir portant un extincteur à la main ou celui d’un vieil homme prenant son bain. Le message transmis par le street artiste à travers ses œuvres est toujours pacifiste, anticapitaliste, militant et contestataire. Poésie et ironie sont également très présentes dans l’œuvre de cet artiste de génie qui a été inclus dès 2010 par le New York Times parmi les personnalités les plus influentes aux côtés de Lady Gaga ou Steve Jobs.

Durant l’exposition, on découvre également Dismaland, le parc d’attractions créé par Bansky. Présenté comme une version sinistre de Disneyland, ce « parc à thème familial inadapté aux enfants » a eu lieu temporairement dans la station balnéaire de Weston-super-Mare en Angleterre. A travers la représentation de scènes d’actualité, l’artiste veut éveiller les consciences sur des sujets de société contemporains comme les migrants ou l’environnement. Des thèmes chers à Bansky. Une autre pièce de l’exposition contient du reste des reproductions de graffitis laissés par Bansky sur des murs à Venise en 2019 alors qu’il s’était invité à la Biennale de l’art qui lui refusait une fenêtre officielle. On y voit une série de neufs toiles qui, une fois réunies, représente un paquebot qui se fraye un passage au milieu de gondoles et qui semble vouloir dénoncer le tourisme de masse et les navires géants qui envahissent la Sérénissime. Ou encore le graffiti d’un enfant migrant portant un gilet de sauvetage et brandissant une fumée de détresse rose.

Les représentations d’œuvres iconiques de l’artiste sont visibles comme «Girl with Balloon» (Petite fille au ballon), pochoir en noir et blanc, excepté le ballon en forme de cœur peint en rouge, les six portraits de Kate Moss façon « Warhol », « Show Me the Monet » une réinterprétation humoristique d’un tableau de Monet ou encore la peinture à l’huile de 2009 « Devolved Parliament » , soit le Parlement britannique peuplé de singes. Sans oublier le pochoir «Flower Thrower» (Le lanceur de fleurs) qui figure un jeune homme masqué s’apprêtant à jeter un bouquet de fleurs à la place d’un cocktail Molotov, symbolisant de cette manière, un appel à la paix entre Israéliens et Palestiniens.



S’adressant à un public de tout âge, cette exposition est d’une extrême richesse et d’une grande qualité. A découvrir jusqu’au 29 juin.