De nos jours, il semble difficile de faire dans l’originalité, et nous en avons une nouvelle preuve avec Inversion. Ce titre aurait pu faire partie de ces quelques perles dont on n’attend en fin de compte pas grand-chose, mais qui ont l’audace de venir casser la routine de gamers avertis, en proposant de nouvelles approches et des sensations de jeu encore inconnues ou peu exploitées jusqu’ici. Mais malheureusement, tout comme la grande majorité des jeux actuels, le soft se contente de proposer une aventure basique et maladroitement présentée. Dommage, car le potentiel pour plaire semblait très prometteur sur papier.
[tab:Test]Par Mauriz
Un petit effort aurait été appréciable
Dans ce TPS signé Namco Bandai, vous incarnez Davis, un flic de Vanguard qui, avec l’aide de son coéquipier Leo et de quelques autres personnages rencontrés au fil de l’aventure, devra débarrasser la ville de tous les Lutadores qui sont venus mettre le boxon dans sa jolie cité. Et comme Davis est vraiment très en colère car ces derniers ont tué sa femme et enlevé sa fille, on vous laisse imaginer le carnage qu’il va faire… Bref, vous l’aurez compris, le scénario ne vole pas plus haut qu’une puce qui aurait une jambe cassée et après seulement quelques minutes de jeu, il fait étrangement penser à celui d’une série B sur laquelle on serait tombé par hasard un soir où rien d’autre d’intéressant ne passait à la télé. Le principal intérêt du jeu n’est donc clairement pas à chercher de ce côté-ci mais plutôt au niveau de la principale arme de nos héros. En effet, Davis et Léo vont très tôt dans l’aventure réussir à voler deux Gravlink qui permettent, suivant la position enclenchée, soit de faire flotter divers éléments du décor dans les airs, soit au contraire de les écraser sur le sol. C’est pratique quand on sait que les rochers et autres barils d’essence jonchant le chemin peuvent être saisis pour être balancés sur les ennemis. Sauf que, comment dire, contrairement à ce qu’on aurait espéré, ce n’est pas si génial que ça. En effet, d’une part le décor reste la plupart du temps désespérément figé, entendez par là que très peu d’éléments ne peuvent être « allégés », et d’autre part qu’en attrapant un projectile et en le faisant léviter devant soi, ben la vue se retrouve du coup grandement réduite. C’est assez embêtant quand un boss vous fonce dessus en hurlant à la mort. Les situations de panique sont donc assez fréquentes et du coup, on se voit parfois faire n’importe quoi. Autre défaut du soft, après une ou deux heures de jeu, on se rend compte qu’à part ces armes contrôlant la gravité, le reste de l’arsenal n’est de loin pas aussi fourni qu’il le devrait. Il vous faudra choisir deux canons parmi les cinq ou six que l’on peut trouver sur sa route. Relativement faible comme choix pour un jeu de tir à vocation brutale me direz-vous…
Un coéquipier-boulet
L’avancée de nos héros se fait de manière extrêmement linéaire. Les séquences de tir sont entrecoupées de cinématiques qui, pour la plupart, sont assez réussies et sympa à regarder. Les décors traversés sont, à défaut d’être beaux, très variés et assez surprenants pour certains d’entre eux. Qui aurait pensé que Vanguard était en fait une… non, inutile d’en dire plus, la vérité étant révélée au cours d’un des derniers chapitres du jeu. Parfois, vous aurez également droit à des passages en gravité zéro, comprenez en apesanteur. Pendant ces phases, le but sera d’avancer en s’accrochant à différents gros éléments flottants, tout en évitant les tirs ennemis et les rodeurs qui vous fonceront dessus. Pas très originales et relativement ennuyeuses, ces phases aériennes ont plutôt tendance à crisper, car une fois en l’air, le simple fait de devoir diriger son personnage ne s’avère pas forcément évident. En effet, durant ces scènes, la maniabilité semble tomber au même niveau que la gravité, c’est-à-dire à zéro. Autre source de tension, votre coéquipier Leo. Loin de s’avérer très utile et efficace au cours des combats, vous aurez très vite fait de lui coller une étiquette de boulet dans le dos. Souvent mal positionné, il empêchera régulièrement à vos tirs d’atteindre leurs cibles. Quand il ne se placera pas pile devant vous, il se débrouillera pour se faire toucher dans une zone bien dégagée et exposée aux rafales ennemies. A ce moment-là, ce sera à vous d’aller l’aider à se relever avant la fin d’un décompte qui se sera enclenché, devenant pour le coup une cible plus que facile pour vos opposants qui ne se gêneront pas pour vous faire payer les erreurs de votre pote. Une vraie catastrophe ambulante donc.
Du bon dans du mauvais
Après avoir relevé quelques points qui vous feront hésiter à vous accrocher pour aller jusqu’au bout de l’histoire, venons-en aux aspects positifs du jeu. Tout d’abord, la durée de vie est assez correcte. Sans compter le nombre de fois où il vous faudra recommencer un passage, soit parce que le pote Léo aura fait des siennes, soit parce qu’au lieu de se planquer comme vous le lui demandiez, Davis fera une roulade en direction des ennemis (saleté de maniabilité), il faut compter entre huit et dix heures pour boucler l’aventure en fonction du niveau de difficulté choisi. Les combats sont nerveux et dynamiques, en particulier contre les boss, et il faut constamment se déplacer d’une planque à une autre pour éviter les grenades qui volent dans votre direction ou pour s’éloigner d’esclaves kamikazes sprintant vers vous dans le but de vous faire exploser avec les bombes qu’ils transportent. Inutile de vous positionner en mode sniper, car ce sera la mort assurée après quelques instants. Cette nervosité permanente fait qu’on ne s’ennuie pas une seconde en avançant vers le repaire des Lutadores. Pas besoin non plus d’économiser les balles, car en fouillant bien dans les recoins et en les ramassant sur les cadavres, celles-ci s’avèrent être en nombre suffisant pour ne jamais vous retrouver à court de munitions. Combats dynamiques et action soutenue, voilà pour les plus.
En résumé
Malheureusement, la balance entre les points positifs et négatifs du jeu penche du mauvais côté… En ayant trop voulu mettre l’accent sur l’aspect permettant de contrôler la gravité, mais en n’étant pas allés au bout de leur idée en travaillant la chose à 100%, les développeurs proposent ici une aventure qui, sans être radicalement mauvaise, laisse ce goût amer d’être passé à côté de quelque chose qui aurait pu s’avérer bien plus fun. Oui bien sûr, le côté action est bien là, mais le titre souffre d’un réel manque de finition et n’a donc aucune chance de pouvoir rivaliser avec par exemple un Gears of War. A moins d’être un fan de TPS n’ayant rien d’autre à vous mettre sous la dent en ce moment, passez votre chemin.
+ | Difficulté croissante bien dosée, rythme soutenu |
– | Inventaire faiblichon, maniabilité ardue, bestiaire très peu fourni |
Type: | Action/TPS | [xrrgroup][xrr rating=2/5 label= »Graphismes: »][xrr rating=2/5 label= »Bande Son: »][xrr rating=3/5 label= »gameplay: »][xrr rating=2/5 label= »scénario: »][xrr rating=4/5 label= »Durée de vie: »][/xrrgroup] |
Editeur: | Namco Bandai | |
Age/PEGI: | 18+ | |
Sortie: | 13.07.2012 | |
Multijoueurs: | 8 joueurs | |
Plates-formes: | XBox 360/PS3/PC | |
Testé sur: | PS3 |