16 ans déjà que Resident Evil sévit sur nos consoles, 16 ans d’histoire pour une licence qui est passée par tous les états d’âme. Consacrée au panthéon des jeux vidéo dès ses débuts, elle a fini par chuter, victime de son propre succès.
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Dès lors, les amateurs du genre se sont séparés en deux camps. D’un côté, les aficionados, les “fanboys” prêts à tout pour voir dans un nouvel opus de RE un épisode rédempteur mais qui ont la fâcheuse manie de ne pas pardonner les erreurs. De l’autre, ceux qui découvrent cette licence dont on leur avait longuement loué les mérites et qui se réjouissent de défoncer du zombie dans une atmosphère sombre et pleine d’angoisse. Resident Evil 5 décevant, Raccoon city très peu engageant mais qui avait moins de poids dans cette licence, Capcom se devait de réagir. Il est très difficile de comprendre le virement opéré par l’éditeur nippon, mais RE6 a-t-il les moyens de faire mentir les détracteurs? D’offrir aux joueurs ce frisson qui parcourait leur nuque il y a 16 ans?
“Le fusil à lunette, c’est la première arme qu’on doit apprendre à maîtriser” Léon
D’entrée, le ton est donné. Ce sera de l’action avec des QTE (Quick Time Event), pas forcément mal placés mais parfois inutiles. Doté de quatre campagnes jouables (trois au départ et une dernière qui se débloque), RE6 varie les situations en fonction des personnages. Que vous incarniez Léon S. Kennedy, agent secret, couplé à la belle Helena Harper en pleine ville infestée de zombies, que ce soit Chris Redfield, soldat du B.S.A.A qui se fera rappeler par un jeu idéaliste, Pier Nivans, dans le but d’annihiler la menace dans une ville chinoise ou le duo formé de Jack Muller, fils caché d’Albert Wesker, et de Sherry Birkin fuiant un individu qui voudrait les examiner de près, les personnages proposés se jouent avec plaisir. Enfin, après avoir terminé ces trois campagnes, vous aurez la possibilité d’incarner Ada Wong en solitaire. Les personnages ont ce petit effet attachant qui les rend unique et ne tombent pas trop dans les stéréotypes. Le mélange entre eux crée une atmosphère très intéressante, ce d’autant que le scénario répond aux interrogations et est construit intelligemment. RE6 est jalonné de rebondissements et de quelques surprises…
Action, de l’action partout !
La division en plusieurs campagnes a permis à Capcom de diversifier les styles de jeux. On passe donc du classique “peu de munition” de Léon au fameux “déchiquetage et autres ouvertures” de Chris Redfield dans une section basée sur l’action. Pour Jack et Sherry, ce sera une fuite constante face à un adversaire inconnu; quant à Ada Wong, le joueur sera seul et confronté à plus de puzzles que dans les autres chapitres, le tout baigné dans une atmosphère quelque peu frissonnante. La dimension d’exploration, par contre, disparaît totalement. On avance en courant, en suivant l’objectif indiqué et on se laisse guider à travers les couloirs en dégommant tout ce qui bouge. Les QTE, les possibilités de rouler, esquiver, sauter par-dessus une table ou tirer en marchant sont des éléments qui font de RE6 un TPS (third person shooter) action. Mais lorsqu’on le compare aux cadors du genre (Gears of War par exemple), il en ressort que la mise en scène souffre de nombreux défauts et que le gameplay reste coincé dans un format qui ne lui correspond plus. La caméra postée derrière l’épaule énerve plus qu’autre chose, posant parfois des problèmes de visibilité en pleine séquence de shoot alors que les ennemis, agressifs, varient les attaques. De plus, la possibilité de jouer en écran “splité” avec un ami renforce cette dimension “action” mais on n’est jamais vraiment dedans ou dans l’horreur. Alors certes, les animations des zombies sont bien dégueulasses et très réussies, mais ce mélange entre un TPS classique et un jeu angoissant peine à trouver la bonne formule et se perd entre les deux genres.
Hey ! On l’ouvre cette porte ?
Du point de vue réalisation, il n’y a rien à dire. RE6 propose des graphismes léchés, des effets de lumières variés et des zombies très, très moches. Quelques textures sont en décalages avec le reste, mais l’ensemble ressort bien et on est agréablement porté par l’ambiance qui en découle. Ceci contraste avec la linéarité du level design. On enchaîne les couloirs à la pelle et lorsqu’on croit pouvoir explorer un peu l’environnement, on s’aperçoit que des murs invisibles viennent barrer la progression. Il est possible de sauter par-dessus des tables, exploser des zombies, survivre à des chutes énormes ou à un crash d’un hélicoptère, mais impossible de passer par-dessus un simple carton bloquant une ruelle. Quant aux différentes énigmes et puzzles, autant dire qu’ils sont inexistants. On se dit aposteriori qu’on en a peut-être passé un mais s’en apercevoir relève de l’exploit tant ils sont simples. Du point de vue technique, on peine face aux longs chargements et cut-scenes inutiles. Pour exemple, il y a des portes (qu’importe la taille) qui ne peuvent s’ouvrir qu’à l’aide de votre compagnon. Ce dernier se positionne à côté de vous, lançant une cut-scenes ridicule qui vous fera apprécier (ou pas) l’ouverture de la porte en question sous un autre angle. Reste à savoir ce qui est passé par la tête des développeurs et qui a eu la brillante idée de faire ça. Il faut savoir que le nombre de portes de ce genre est conséquent et que toutes les trois minutes environ vous aurez à en ouvrir une.
Resident Evil 6 reste un jeu prenant, peut-être parce qu’il porte le nom d’une licence attractive mais possède de nombreux petits défauts et ajustements à opérer. N’empêche qu’il saura vous faire passer du bon temps si l’action est votre fort, que vous découvriez les Resident Evil ou que votre “fanboyisme” ne vous empêche de sombrer dans une nostalgie aveuglante. Le contenu est riche, varié et le gameplay, certes rigide, se laisse tout de même apprécier. Doté d’un scénario qui tient la route, de plusieurs personnages très travaillés, RE6 a de quoi séduire. Mais comme dans l’art de la séduction, il faut deux individus qui s’attirent mutuellement et RE6 risque de décevoir si on part avec des préjugés. Une licence qui se cherche mais qui reste solide. Et puis bon… il y a des zombies à exploser !
Jorris Sermet
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Genre Action
Editeur Capcom
Sortie 2 octobre 2012
Pegi 18+ Plates-formes PC, PS3, X360 Testé sur PS3
pourquoi pas