World of Warcraft revient encore une fois avec une nouvelle extension: Mists of Pandaria. Le MMO le plus joué au monde tente de relancer la machine après une perte de 3 millions de joueurs depuis Cataclysme. Blizzard peut heureusement compter sur ses développeurs pour sortir le grand jeu et fournir un travail là où on ne les attendait pas.
[tab:La Critique]
Parce que MoP ne renverse pas les habitudes, ne révolutionne pas le genre mais se laisse apprécier à bien des égards, World of Warcraft captive et surprend par endroit. Et malgré l’arrivée de concurrents prêts à en découdre sérieusement et proposant une approche innovante, MoP fait fi de tous ces présages de mort pour livrer une copie intéressante et rafraîchissante surtout parce que Cataclysme devenait terriblement ennuyant.
Vas-y que je te bricole un nouveau continent
Le cataclysme d’Aile-de-Mort est terminé. Les grands méchants de l’univers de Warcraft semblent tous vaincus et à moins d’un grand mensonge de la part de la ligue des explorateurs, aucun continent ne devrait apparaître bizarrement… La paix entre la Horde et l’Alliance n’a jamais semblé autant stable et il est étonnant de voir la tournure que prennent les événements, bien qu’entre de vieux ennemis, il est difficile de faire disparaître la rancœur. Ainsi, c’est dans un contexte guerrier que ces deux factions se rencontrent en haute mer. La cinématique d’introduction fait la part belle à ce conflit tout en ajoutant une touche humoristique qui se ressent dans le jeu avec l’apparition des Pandarens, ces êtres vivant au sud d’Azeroth, en Pandarie, terre cachée aux yeux de tous par des brouillards. Bon. Ok, ça reste quand même difficile à avaler, mais on n’a pas le choix alors on accepte cette explication. La cinématique présente donc cette nouvelle race, disponible pour les deux factions, et exprime encore une fois tout l’émerveillement que l’on peut ressentir à sa vue tant la qualité de cette introduction est impressionnante. Si elle ne vous avait pas encore convaincu de fouler ces nouvelles terres, sachez que MoP propose elle-aussi un contenu très intéressant. Le ton est donné. Mais avant d’entrer réellement dans cette nouvelle extension, il faut tout de même préciser que les Pandarens ne sortent pas de nulle part. Présents dans le lore de Warcraft depuis longtemps, ils ont toujours constitué un mythe pour les joueurs et de nombreuses rumeurs courraient sur les forums quant à leur apparition en jeu. Nombreux étaient de ceux qui voulaient les avoir comme race dès le départ. Dès lors, les films Kung Fu Panda n’ont fait qu’énerver le connaisseur de Warcraft lorsqu’il entendait à la taverne du coin ses semblables critiquer le sacro-saint Blizzard quant à un éventuel plagiat. Que nenni ! Les Pandarens font partis de l’univers d’Azeroth au même stade que les Murlocs.
Cependant, les voir apparaître dans ce contexte est particulier. En effet, les quêtes qui devraient suivre une histoire intéressante et originale à propos de l’apparition des Pandarens s’insèrent très mal et ne constituent pas un schéma narratif capable de plonger le joueur dans un récit merveilleux. On reste donc très déçu de cette distanciation entre les Pandarens et la guerre Horde/Alliance, l’élément censé être au cœur de ce 4ème opus. On espère donc que l’histoire de la Pandarie trouvera sa place au fil des patchs pour coller au conflit principal parce qu’à l’heure actuelle l’impression de vivre deux récits bricolés l’un dans l’autre se ressent fortement.
Un continent asiatique
La Pandarie, cette nouvelle terre qui s’offre aux joueurs, regorge de surprises. Divisée en sept zones, ce continent de taille équivalente au Norfendre (à peine plus petite) séduit par son ambiance asiatique. La qualité des décors et les détails poussés au maximum étonnent l’ancien joueur qui pensait que ce moteur graphique “cartoon” ne pourrait plus jamais le surprendre. On aime à observer les moindres détails, à regarder bêtement au loin, perché sur une colline ou à admirer l’architecture d’un temple Pandaren. Oui, MoP est jolie et séduisante. Alors, certes, le moteur est très vieux et on sait que les graphismes n’atteindront pas le niveau d’un Tera ou Guild Wars 2 mais ils sauront capter l’attention. Une réussite bienvenue tant WoW en avait besoin. Ajouté à ces décors finement travaillés, la bande-son se savoure et les amateurs du genre asiatique seront sans nul doute fascinés par ces douceurs sonores. La direction artistique mériterait à elle-seule un éloge tant la qualité des paysages mariées aux mélodies enivrantes émerveillent et forcent à la contemplation alors qu’on sait que le moteur graphique est largement dépassé
WoW est mort. Vive WoW !
MoP ne chamboule pas le style adopté par Blizzard. La linéarité de la progression en pâti fortement. Et comme le studio californien tente de satisfaire tous les types de joueurs, la casualisation du jeu a encore été exagérée. Les objectifs sont simples, indiqués précisément sur la mini-map et les quêtes, à quelques exceptions près, sont inintéressantes. Blizzard aurait intérêt à engager quelques scénaristes afin d’avoir un storytelling prenant et immersif puisque la plupart des joueurs décident de rusher jusqu’au niveau 90, nouveau cap, sans prendre la peine de s’imprégner des histoires, simplement parce qu’elles sont rébarbatives. De plus, ce qui faisait l’âme de WoW a complètement disparu pour rendre le jeu plus accessible: les arbres de talents n’existent plus. A noter que ce virage a été expérimenté sur Diablo III avec les réactions qu’on connaît. Ainsi, plus aucune spécialisation n’est possible. On choisit tous les 15 niveaux entre trois orientations pour indiquer son style de jeu. Les sorts s’ajoutent de manière automatique dans le grimoire, ce qui a fait disparaître les maîtres de classe. On comprend cette approche, cette volonté de rendre le tout très, trop accessible aux nouveaux joueurs, mais l’assistanat n’est pas la bonne solution, et même s’il était possible auparavant de faire des erreurs dans son template, il y avait cette liberté de créer son propre personnage en le spécialisant soit comme une chaussette, soit en s’intéressant aux nombreuses théories d’optimisation qui avaient au moins le mérite de rendre aux joueurs une part d’intelligence insoupçonnée. Aujourd’hui, aucun risque de voir de l’improvisation dans la création de son équipement ou dans l’utilisation des sorts. Tout est formaté afin d’offrir aux joueurs ce dont ils ont besoin pour accéder au contenu haut-niveau le plus vite possible.
Des nouveautés qui sentent le réchauffé.
Ce contenu propose un choix relativement complet puisque plusieurs donjons, en mode normal ou héroïque, jalonnent la progression et que les raids se déclinent, heureusement toujours, pour 10 ou 25 joueurs. Les nouveautés viennent du côté du mode scénario, qui en réalité a toujours existé puisqu’il s’agit de quêtes de groupes faisable au lvl 90 en mode “instance” dans le but de ne plus avoir des groupes attendant au même endroit que l’objectif réapparaisse; et du mode défi qui devrait apporter du challenge supplémentaire aux joueurs avides de combats épiques. Ce système se base sur la vitesse à laquelle le groupe termine un donjon. Trois médailles (Or, Argent et Bronze) peuvent être gagnées en fonction du temps effectué et des récompensent pourront s’obtenir via ce mode que Blizzard juge très difficile.
Et puis si vous n’êtes pas un joueur PvE (player vs environnement), il y a toujours la possibilité de s’affronter joyeusement sur deux champs de bataille. Le conflit Horde contre Alliance devrait prendre toute son importance dans ce style de jeu mais il est difficile de détailler tous les changements du PvP (player vs player), et encore trop tôt pour réellement donner un avis sur ces champs de bataille et leur équilibre. Enfin, si vous êtes un collectionneur de mascottes, sachez que Blizzard a mis en place un système de combat entre ces dernières. Mais étant donné le peu d’intérêt qu’il suscite, il aurait mieux fallu concentrer ces ressources ailleurs que sur un mode aussi inutile que cela.
Etre Moine, ça n’a rien d’une sinécure
Mists of Pandaria inclut également les Pandarens comme race jouable, avec une nouvelle classe, le Moine. Cette dernière peut à la fois faire office de Tank, de Soigneur ou de DPS et utilise le Chi ou l’Energie qu’il faut mélanger pour enclencher les sorts. La zone de départ reste correcte mais les quêtes sont toujours autant stupides. On aimerait avoir un départ épique et non récolter du bois… Blizzard a tout de même réussi à créer une classe variée et plaisante à jouer mais qui semble, à l’heure actuelle, trop forte par rapport aux autres classes, ce d’autant que les talents raciaux (cuisine, nourriture, possibilité d’endormir un adversaire) s’avèrent très puissants. Une classe qui connait déjà un succès retentissant.
En Résumé :
World of Warcraft: Mists of Pandaria est une extension solide qui propose un contenu haut-niveau complet mais qui peine à séduire, faute à une linéarité dans les quêtes. Disons qu’une fois le passage des niveaux atteint, le jeu offre une expérience intéressante mais classique. Les raids et les donjons héroïques vont s’enchaîner et petit à petit une certaine lassitude risque de s’installer. C’est à ce moment qu’on verra si Blizzard arrive à lancer un patch capable de garder 9 millions d’abonnés. L’ambiance, la refonte graphique et la musique vont assurément plaire à beaucoup de joueurs et l’accessibilité permettra aux nouveaux arrivants de se frotter aux choses sérieuses rapidement mais exacerbera à coup sûr les anciens. Une extension qui a du charme et pour but de dynamiser WoW en ralliant à sa cause de nouveaux adhérents.
Jorris Sermet
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Genre : MMORPG
Editeur : Activision Blizzard
Développeur : Blizzard
Sortie: 25 septembre 2012
Plates-formes: PC, MAC
[tab:Images & Vidéo] [nggallery id=415]Trailer cinématique
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