Avis – Tony Hawk’s Pro Skater 3 + 4 : le double retour en fanfare d’une légende, entre héritage préservé et modernité imparfaite

La célèbre série Tony Hawk’s Pro Skater revient dans une double compilation regroupant les épisodes 3 et 4, remasterisés pour la Nintendo Switch 2. Aux commandes, Iron Galaxy Studios livre un remake globalement réussi, enrichi de nouveaux contenus, mais entaché par quelques défauts techniques et absences notables dans la bande-son.

Cinq ans après le très applaudi Tony Hawk’s Pro Skater 1 + 2, la franchise de skateboard la plus iconique du jeu vidéo signe un nouvel ollie sur la scène ludique. Rebaptisé pour l’occasion Tony Hawk’s Pro Skater 3 + 4, ce remake jumelé, désormais confié aux mains expertes d’Iron Galaxy Studios, atterrit sur la Nintendo Switch 2,-console phare de la génération hybride. Là où l’avenir de la série semblait vaciller après l’absorption de Vicarious Visions par la galaxie Blizzard, le studio de Chicago saisit la planche et relève le défi : ressusciter deux épisodes cultes (parus en 2001 et 2002 sur GameCube) au sein d’un écrin unifié, distillant à parts égales nostalgie et innovations.

Un condensé de vingt ans d’histoire glissé sous un grip rutilant

Iron Galaxy, déjà crédité des remasters Crash Bandicoot N. Sane Trilogy et Diablo II : Resurrected, perpétue fidèlement l’ADN de la licence : les mécaniques demeurent aussi réactives qu’à l’époque, les spots de skate bénéficient d’un lifting minutieux, et des contenus inédits viennent épicer l’ensemble. L’envers du décor, toutefois, révèle les caprices d’un portage Switch 2 encore perfectible : sur une dizaine d’heures de test, trois crashs récurrents rappellent que la stabilité n’est pas toujours au rendez-vous.

Deux campagnes, deux philosophies, un minuteur commun

Le cœur de l’expérience reste inchangé : des sessions chronométrées de deux minutes durant lesquelles le joueur, professionnel ou créateur de son avatar, enchaîne objectifs et figures dans des environnements semi-ouverts. Collecter les lettres SKATE et COMBO, pulvériser des scores via des combos acrobatiques, franchir des gaps vertigineux, détruire des éléments du décor ou déverrouiller planches, fringues et points de stats : la boucle de gameplay conserve toute son effervescence.

  • THPS 3 retrouve ses neuf arènes mythiques – Foundry, Airport, Rio, etc. – préservées dans leur format chronométré originel.
  • THPS 4, en revanche, subit une relecture : Iron Galaxy comprime son système de quêtes en monde ouvert sous la contrainte des deux minutes, sacrifiant deux niveaux (Carnival et Chicago) au profit de trois terrains flambant neufs – Waterpark, Movie Studio et Pinball.

Sensations intactes, accessibilité renforcée

Pads en main, les sensations demeurent grisantes : manuals, flips, grinds et reverts s’enchaînent avec la même précision chirurgicale qu’en 2001. Les néophytes profitent désormais d’options de confort bienvenues : désactivation des chutes, chronomètre extensible jusqu’à une heure, ou encore équilibrage automatique des grinds pour une initiation en douceur.

Une relecture artistique soignée, malgré quelques fausses notes

Visuellement, chaque spot bénéficie d’un relifting chatoyant : la fonderie scintille de reflets métalliques, l’aéroport vibre sous un nouvel éclairage volumétrique. Quelques concessions subsistent : PNJ figés, animations secondaires datées, et surtout, bande-son en demi-teinte. Si le crissement des trucks sur la rampe et le claquement des atterrissages conservent leur mordant, la playlist, elle, a perdu ses têtes d’affiche : exit System of a Down, The Offspring ou AC/DC. Seules six pistes de THPS 3 et quatre de THPS 4 refont surface (Ace of Spades, 96 Quite Bitter Beings, My Adidas…). Les 59 nouveaux morceaux, pourtant éclectiques (punk, ska, hip-hop), peinent à répliquer l’aura intemporelle des originaux.

Contenu pléthorique et modes à profusion

Avec plus de trente riders – des légendes comme Tony Hawk aux étoiles montantes telles Chloe Covell ou Yuto Horigome, sans oublier des invités décalés (Michelangelo des Tortues Ninja, Bam Margera, ou « Constable Richard » incarné par Jack Black) – la sélection ravira collectionneurs et curieux. Les modes s’égrènent : Speed Run pour les amateurs de contre-la-montre, Create-A-Park pour les architectes en herbe, multijoueur cross-play pour les joutes en ligne, et un mode HAWK façon cache-cache acrobatique. Vingt heures suffiront à boucler les campagnes, mais la création de parcs, les défis élitistes et les tournois prolongent la durée de vie de plusieurs dizaines d’heures.

Verdict

Tony Hawk’s Pro Skater 3 + 4 s’impose comme une lettre d’amour – parfois froissée – aux années 2000. Iron Galaxy honore l’héritage sans trahir l’essence arcade qui a fait la gloire de la série, tout en ouvrant grand la porte aux nouveaux venus. Les concessions sur THPS 4 et la bande-son, couplées aux failles techniques du portage, tempèrent toutefois l’enthousiasme. Pour les vétérans, c’est une plongée émotive dans leurs premiers tricks ; pour les novices, un tremplin idéal vers le skate numérique, pour peu qu’un correctif consolide l’ensemble.

A propos rivera

Rédacteur en chef et journaliste RP, ma passion pour les jeux vidéo et la technologie ne faiblit pas depuis mon adolescence, qui me semble pourtant bien lointaine. Un recul cependant intéressant, puisqu'il me permet de jauger les nouveautés avec un regard plein d'expérience, couplé à une envie d'écrire de tous les jours.

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