Avis – Skoda Octavia RS, le thermique sait encore à qui parler

La Skoda Octavia RS s’offre une cure de jeunesse mesurée. Sans révolutionner la formule, la familiale sportive tchèque soigne son allure, affine sa présentation et confirme son ADN : celui d’une GT rationnelle, discrète mais redoutablement polyvalente, pour les conducteurs qui veulent conjuguer plaisir et sens pratique.

Quatre ans après sa sortie, la Skoda Octavia RS de quatrième génération s’offre une cure de jeunesse mesurée, marquant une étape de mi-carrière tout en accentuant son identité propre. Sans renier son ADN de familiale sportive au tempérament feutré, la Tchèque s’éloigne légèrement du reste de la gamme pour affirmer son positionnement à part dans l’univers des compactes dynamiques.

Sous sa carrosserie revisitée, la RS repose toujours sur la plateforme MQB du groupe Volkswagen, ici dans sa déclinaison 37W, la septième évolution d’un châssis désormais mythique, optimisé pour accueillir les dernières technologies d’aide à la conduite et d’infodivertissement.
Skoda a toutefois choisi de faire l’impasse sur l’hybridation, préférant recentrer sa version RS sur la mécanique pure. Exit donc la variante rechargeable de 204 ch attendue prochainement sur le reste de la gamme, incompatible avec le châssis sport abaissé de 15 mm. La RS conserve donc son moteur thermique, un quatre cylindres 2.0 turbo délivrant 265 ch aux roues avant, couplé à une boîte DSG7 à double embrayage et à un différentiel autobloquant piloté.

La Golf GTI en costume de père de famille

L’Octavia RS reste fidèle à sa vocation : celle d’une GTI en tenue de tous les jours, déclinée en berline à hayon ou en break, toujours plus tournée vers la polyvalence que la radicalité.
Le restylage de 2025 soigne avant tout les détails : boucliers redessinés, calandre retravaillée, jantes biton de 19 pouces (en option) et optiques Matrix LED désormais livrées de série. Le tout s’accompagne de finitions assombries et d’un nuancier élargi à douze teintes, dont l’exubérant Vert Mamba, le Bleu Racing ou encore un rouge métallisé éclatant, gage d’une touche plus expressive.

L’habitacle suit la même philosophie : l’évolution est subtile mais tangible. L’écran central s’étire désormais à 13 pouces, tandis que quelques commandes physiques persistent sur la console, notamment pour les modes de conduite. Entre les deux, une barre tactile de volume remplace la traditionnelle molette, au détriment de l’ergonomie.
Les compteurs numériques de 10 pouces, clairs et lisibles, rassurent les conducteurs attachés à la lisibilité immédiate. Et l’on retrouve, fidèles au poste, les ingéniosités “Simply Clever” chères à Skoda : parapluie intégré, brosse à neige dans la portière et coffre de 640 litres compartimentable à souhait.

Une ergonomie peaufinée, entre modernité et pragmatisme

Le volant à trois branches arbore le logo traditionnel. Derrière lui, de petites palettes permettent de jouer avec la boîte DSG, tandis qu’un simple bouton désactive les aides à la conduite, souvent intrusives.
Les sièges baquets procurent un maintien exemplaire, et s’accordent à une position de conduite intuitive. Le conducteur peut choisir entre plusieurs modes : Eco, Normal, Sport, et Individual, ce dernier permettant de personnaliser la réponse du moteur, de la direction et de la suspension pilotée (Dynamic Chassis Control – DCC).
La RS conserve ainsi ce mélange d’efficacité et de confort qui a forgé sa réputation.

Un moteur connu, mais toujours plaisant

Sous le capot, on retrouve le bloc 2.0 TSI, désormais porté à 265 chevaux, à l’instar de la Volkswagen Golf GTI. Le quatre cylindres à injection directe (350 bars) fait preuve d’une belle vigueur dès 2 500 tr/min, offrant un couple disponible et linéaire.
S’il ne s’envole pas au-delà de 6 500 tr/min avec frénésie, il séduit par sa souplesse et sa disponibilité constante, idéales pour un usage quotidien. En revanche, le caractère sonore s’est quelque peu émoussé. Le résonateur d’admission ayant été supprimé et l’échappement filtré par un particulier et deux silencieux, le timbre reste discret, même en mode Sport.
Quelques crépitements épars viennent ponctuer les décélérations, mais sans éclat. L’ambiance sonore, feutrée, reflète la philosophie Grand Tourisme plutôt que celle d’une GTI pure et dure.

Performances homogènes et maîtrise du quotidien

En dépit de cette retenue, les performances restent très honorables. Grâce au launch control de la boîte DSG7 et à une motricité exemplaire sur sol sec, l’Octavia RS abat le 0 à 100 km/h en 6,4 secondes et file jusqu’à 250 km/h.
Le châssis, stable et rassurant, autorise un rythme soutenu sans jamais devenir piégeux. L’auto demeure neutre et équilibrée, sans remontées de couple intempestives dans la direction. L’autobloquant, bien géré, assure une motricité convaincante.

La consommation, mesurée à 7 l/100 km en usage mixte, grimpe à 12 l/100 km sur conduite sportive, des valeurs raisonnables compte tenu du gabarit et de la puissance. Le rapport poids/puissance s’améliore légèrement, la voiture affichant toujours environ 1 500 kg.

Bilan : la sportive des familles

Skoda signe ici une évolution de continuité : une voiture rationnelle, performante et toujours aussi agréable à vivre. L’Octavia RS n’est pas une rebelle déguisée, mais une GT civilisée, apte à mêler confort et entrain avec un naturel désarmant.
Elle s’impose comme la familiale idéale pour ceux qui refusent les SUV et recherchent un véhicule à la fois pratique et plaisant.
Seule ombre au tableau : un tarif qui flirte avec la prétention et risque de refroidir les acheteurs les plus raisonnables. Car si la RS demeure fidèle à son esprit, Skoda, elle, semble avoir pris goût au luxe. Avec un tarif de base de CHF 53420.-, notre modèle de test s’affichait à CHF 58720.-

A propos rivera

Rédacteur en chef et journaliste RP, ma passion pour les jeux vidéo et la technologie ne faiblit pas depuis mon adolescence, qui me semble pourtant bien lointaine. Un recul cependant intéressant, puisqu'il me permet de jauger les nouveautés avec un regard plein d'expérience, couplé à une envie d'écrire de tous les jours.

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