Impossible de ne pas être tombé, ce jour, sur le verdict prononcé aux termes du procès fleuve touchant aux brevets entre Apple et Samsung, liés à l’iPhone et aux smartphones Samsung. Si le coréen s’est pris un bon gros râteau pesant le milliard de dollar US en guise d’amende, du côté des consommateurs, on ne peut que se demander ce qui en découlera avec les nouveaux produits…
Un cas qui pourrait bien faire office de jurisprudence….
Pas de miracle donc, Samsung devra passer à la caisse, bien que la firme fera appel, et qu’il faudra encore attendre la fin septembre pour en connaître l’issue définitive. Sans prendre parti pour l’une ou l’autre des sociétés, une question demeure tout de même. Finalement, chaque parti vend un « service/produit », à un prix que l’on peut qualifier de maximal acceptable, afin de faire le bénéfice le plus élevé. Et c’est tout de même le consommateur, de par son acte d’achat, qui crée le capital de n’importe quelle société. Finalement, dans notre système de marché libéral et consumériste, l’acte d’achat a plus d’impact qu’un bulletin de vote glissé dans une urne, puisque, ne nous leurrons pas, ce sont les grosses multinationales qui financent et influencent les politiques, et non l’inverse…
Samsung va donc devoir lâcher l’équivalent d’un quart du bénéfice réalisé au dernier trimestre. Lourd, mais pas vraiment pénalisant pour le coréen. Ce qui risque de l’être d’avantage pour toute l’industrie axée sur les smartphones, c’est l’issue du procès, qui pourra sans aucun doute servir de jurisprudence, du moins du coté US. Soit un marché énorme, pour lequel Apple s’est carrément vu accorder une sorte de monopole de l’innovation, grâce à aux brevets déposés. Brevets qui, pour la plupart, sont issus de rachat et de l’intégration de sociétés tierces. Du coup, s’il semble logique de protéger la propriété intellectuelle, la situation qui en découle tient du paradoxe. Quel fabricant, mis à part Samsung, qui en avait les moyens, osera prendre le risque de produire des smartphones intégrant des idées et brevets déposés par Apple? Pire encore : à quoi bon injecter des sommes considérables en R&D, qui aboutiront sur un nouveau produit qui pourra se voir sanctionné et/ou interdit de vente sur un « détail »?
Il semblerait que ce procès soit finalement un frein énorme à l’évolution dans la téléphonie mobile. On pourra toujours se consoler en se disant que la décision ne touche que les Etats-Unis, et que tout le continent asiatique, la Chine en tête, n’est pas prêt à se laisser dicter une ligne de conduite. Du moins pas tant que leur force de production les rende indispensables. Et il y de fortes chances pour que cela ne change pas de si tôt…
Reste qu’un acteur, discret, pour ne pas dire quasi léthargique, pourrait bien se réveiller. Android a tout de même comme géniteur Google, qui dispose d’un atout indéniable dans sa manche : Motorola et son portfolio impressionnant de brevets liés à la téléphonie. Un Google attentiste qui gère très bien les choses. Il ne lui manquait qu’une chose pour attaquer Apple de front : un procès qui ferait jurisprudence. C’est maintenant chose faite, comme si la Pomme avait forgé un nouveau glaive à la justice, qui pourrait très bien se révéler à double tranchant…
Eric Rivera
C’est vrai que si d’un côté on comprend que Apple se donne les moyens de protéger ses produits, d’un autre, en tant que consomateur, c’est un peu plus délicat. Il y a d’excellents smartphones sous Android, et ce serait dommage que ça soit freiné…