Avis – Death Stranding 2 : On The Beach

Après avoir livré son premier titre sous son propre label, Kojima Production, le célèbre producteur qui a marqué le paysage vidéo ludique avec Metal Gear Solid, propose de poursuivre nos efforts afin de sauver une nouvelle fois l’humanité du Death Stranding en reconnectant le monde tout en apportant toute l’aide possible aux commandes de Sam Porter Bridges. Jugé austère, au gameplay inexistant pour certains ou juste coup de génie pour d’autres, la communauté s’était complètement divisée en 2019 lorsqu’il fallait évoquer le cas de Death Stranding. Avec cette suite, le jeune studio espère équilibrer les avis et propose une fois encore sa vision du jeu vidéo. De quoi nous replonger dans cet univers absolument étrange tout droit sorti de l’imaginaire d’Hideo Kojima.

Conditions de test : le test de Death Stranding 2 : On The Beach a été réalisé sur PlayStation 5 Pro avec les paramètres graphiques sur performance. Ce choix allie parfaitement fluidité et graphismes. Paramètre fortement recommandé pour profiter pleinement de l’expérience.

Notez qu’il n’est pas nécessaire, mais plus que conseillé, d’avoir fait le premier Death Stranding pour s’y plonger. Si vous êtes un peu perdu au début, le studio a mis en place un récapitulatif avant de se lancer dans une nouvelle partie, mais la construction de l’histoire est truffée d’explications et de retours sur certains moments clés pour permettre de profiter complètement de l’expérience.

Death Metal Gear Stranding part à la conquête de l’Australie.

Onze mois après les événements qui ont permis de connecter toute l’Amérique du Nord au réseau Chiral, on retrouve Sam qui tente de mener une vie presque normale loin de Bridges avec Lou, son BB (brise-brouillard). Mais voilà que Fragile vient jouer les trouble-fête et demande une fois n’est pas coutume l’aide de Sam afin de rejoindre son équipage à bord du DHV Magellan. 

Des évènements frappent le sud des UCA et l’apparition d’un portail interplaque ouvre un nouvel espoir pour sauver l’humanité de l’extinction. Le portail interplaque permet de relier les continents entre eux, et Drawbridge, la société de livraison de Fragile, est missionnée afin de connecter l’Amérique du Nord à l’Australie. Sam est tout désigné pour mener à bien cette mission et faire face aux dangers d’un nouveau monde sauvage et hostile toujours en proie à la grève et à l’annihilation totale.

Ce nouveau récit est l’occasion de poursuivre l’aventure au côté de Sam et de lever le voile sur de nombreuses questions laissées en suspens à la fin du premier Death Stranding et ce deuxième épisode ne manque pas d’apporter de nouvelles intrigues, de nouveaux visages, mais surtout un nouveau monde à explorer dont l’écriture reste toujours aussi marquante et unique. Les efforts mis en place pour connecter les UCA ont permis à l’humanité d’être moins isolée, d’étendre leurs connaissances et de faire face aux dangers que la grève et les échoués peuvent représenter. C’est sur cette évolution logique par rapport au premier Death Stranding que l’équipe de Kojima s’est appuyée pour construire cette suite, ce qui crée une approche différente pour les premiers Sam Porter. C’est à la fois ce qui rend le titre plus accessible et plus agréable dans son ensemble, mais aussi plus facile et moins clivant, ce qui malgré les critiques faisait la force de Death Stranding puisque Hideo Kojima avait bien précisé en 2019 que son jeu n’allait pas plaire à tout le monde et que c’était sa directive.

Mais le constat est bien présent : cette approche plus douce, portée par cette logique, peut clairement déplaire. Tout au long de l’aventure, il est vrai que l’enchaînement des missions principales ou secondaires est moins prise de tête. En cause, une technologie plus simple d’accès, avec des véhicules accessibles dès le début pour faciliter nos déplacements, mais aussi le transport des marchandises. De plus, la topographie du monde est également moins restrictive et offre toujours une solution de facilité pour rejoindre sa destination. Là où Death Stranding premier du nom demandait de réfléchir, d’optimiser son équipement avant d’accepter une livraison et de composer avec son environnement pour l’escalade, le franchissement d’obstacle ou la traversée de rivière, sans parler des échoués qui créaient une atmosphère très oppressante. Cet opus brise un peu tout ce concept et l’expérience devient une simple balade de santé accentuée par son côté communautaire dans lequel tout le monde est connecté et peut donc partager installations, armes et outils.

Pourtant, les développeurs avec ce Death Stranding 2 : On The Beach ont poussé encore plus loin les mécaniques en accentuant par exemple les effets météo avec la montée des cours d’eau pour devenir des pièges, l’apparition des tremblements de terre qui peuvent déstabiliser Sam ou fragilisé les décors voir créer des chutes de pierres et les avalanches en zone neigeuse, bref le travail est toujours aussi poussé et l’expérience reste vraiment unique et bluffante, mais même si, encore une fois, la chronologie des évènements justifie cette facilité en termes d’accès à la technologie et cette approche moins rude, on ne s’attendait pas à un tel nivelage vers le bas, mais plus à un équilibrage et de nouveaux défis, de nouveaux challenges à affronter. Même lorsque la difficulté est réglée au maximum, cela ne change pas grand-chose. 

Le constat est le même pour ce qui est des phases de combat, bien que le talent des développeurs restent indiscutables, avec les différentes mises en scène, une variété d’ennemis et d’échouer plus grande et bien amenée sans parler des combats de boss toujours aussi impressionnant ce qui rend l’expérience toujours aussi plaisante. Le problème vient du fait que Sam dispose d’un arsenal bien plus conséquent, mais surtout bien trop puissant et polyvalent, ce qui donne ce sentiment d’être une machine de guerre sans faiblesse. Ce qui ne change en rien la qualité du jeu.

Death Stranding 2 : On The Beach est bon voir un très bon jeu, bien entendu, chacun jugera en fonction de sa sensibilité, mais le choix de vouloir plaire au plus grand nombre reste problématique et résulte du trop grand coût de productions des jeux aujourd’hui et de son exclusivité à une machine, bien que tout comme le premier Death Stranding et la volonté de Sony, le portage PC voir Xbox arrivera dans l’avenir.

N’en reste que Death Stranding 2 : On The Beach atteint de nouveau sommet que ce soit au niveau de sa narration avec son histoire captivant, mais aussi grâce à sa mise en scène, quelque peu discutable sur certains enchaînements, que graphiquement avec une qualité s’approchant sans difficulté aux photos réalistes et profite d’une optimisation presque sans faille. Norman Reedus n’a jamais été aussi bien modélisé, c’est bluffant. À vrai dire, après plusieurs dizaines d’heures dans les bottes à parcourir ce nouveau monde, difficile de parler de bug dont l’optimisation reste juste excellente pour ce type de production. Que dire de la bande son qui nous accompagne tout au long de notre périple qui est juste magnifique avec différents artistes dont Woodkid qui nous délecte de ses compositions. Un vrai régal. 

Le réel problème de ce Death Stranding 2 On The Beach est que la formule s’enrichit, mais reste la même, et de fait, il ne surprend plus, puisqu’en 2019 on découvrait complètement tous ses personnages, ses enjeux, son gameplay et sa proposition. Ce sont tous ces points de curiosité qui ont réussi à démarquer le titre de Kojima des autres productions, allant de surprises en surprises. De ce fait, on aborde avec un regard totalement différent cet épisode, qu’on adhère ou non. Mais une chose est sûre, c’est qu’il est difficile de lâcher la manette avec toujours cette envie d’y retourner. N’est-ce pas là, la marque des grands jeux ?

Verdict : 4/5

A propos cedric

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