Le constructeur nippon Lexus, symbole de raffinement automobile, s’engage sur un terrain nouveau avec le LBX, un crossover pensé spécifiquement pour l’Europe et sa clientèle exigeante.
En s’aventurant dans le segment du « luxe accessible », la marque premium du groupe Toyota offre un modèle aux proportions contenues, tout en préservant l’élégance et le souci du détail qui caractérisent son blason. Avec ses 4,19 mètres de long, soit bien plus court que l’UX (4,50 m), le LBX se situe à mi-chemin entre la berline surélevée et le SUV compact. Son design tempéré tranche avec les silhouettes audacieuses habituellement associées à Lexus, marquant une volonté de séduire un public urbain sophistiqué.
Derrière une apparence sobre et maîtrisée, ce nouveau modèle dissimule un choix technique qui prête à sourire : sous ses lignes japonaises, il partage les fondations du Toyota Yaris Cross, cousin manufacturé dans le nord de la France. Mais là où la Toyota mise sur la praticité, le LBX s’inscrit dans une démarche plus exclusive. Plus large de 6 cm (1,83 m) que son modèle d’origine, il arbore un habitacle luxueux, fidèle à l’ADN de Lexus. Matériaux soignés, planche de bord spécifique et surpiqûres élégantes sur un bandeau façon cuir illustrent cette montée en gamme. À bord, on retrouve des équipements premium, à l’image du hayon à ouverture électrique. Une attention particulière pour le conducteur, même si les passagers, pour des raisons de sécurité, ne peuvent en profiter qu’avec son consentement.
Conduite et confort : Lexus peaufine l’expérience
Lexus a pris soin de se distinguer de la Yaris Cross sur le plan dynamique. La filtration des aspérités de la route a été améliorée, l’insonorisation peaufinée et les qualités routières affinées. La direction, précise et bien calibrée, contribue à un comportement équilibré, tandis que les mouvements de caisse sont judicieusement maîtrisés. Toutefois, quelques limites subsistent : le LBX peine à isoler totalement ses occupants des bruits de roulement et des sifflements aérodynamiques à 130 km/h, malgré des progrès mesurés.
L’offre d’infodivertissement sur un large écran de 9,8″ est correcte mais sans plus, en proposant une navigation payante en abonnement séparé. De plus, les utilisateurs Android qui voudraient utiliser Android Auto devront se munir d’un câble pour brancher leur smartphone, ce alors que Car Play d’Apple fonctionne sans fil. De petits détails somme toute, mais qui, dans ce niveau de finition proposé auraient dû être mieux pensés. Dernier point, la version de test disposait d’un affichage tête-haute, fort pratique à l’usage, une des nombreuses options qui font rapidement gonfler la facture finale.
Une hybridation adoucie mais perfectible
Sous le capot, Lexus opte pour une motorisation hybride, familière mais optimisée. Issue du groupe Toyota, la chaîne de traction repose sur un moteur 3-cylindres 1.5 litre associé à une batterie de 1 kWh, capable de délivrer jusqu’à 136 chevaux cumulés. Ce gain de puissance par rapport aux 116 chevaux du Yaris Cross s’accompagne d’une douceur accrue : un arbre d’équilibrage réduit les vibrations, et la transition entre mode électrique et thermique se fait presque imperceptiblement. En ville, le LBX s’élance en silence, profitant pleinement de sa batterie tant qu’elle conserve un niveau de charge suffisant.
Pourtant, la transmission CVT à train épicycloïdal, si elle évite les à-coups, ne parvient pas à éclipser un défaut chronique des hybrides du groupe : sous forte sollicitation, lors d’un dépassement ou en montée, le moteur thermique grimpe haut dans les tours avec une sonorité envahissante. Malgré cela, l’efficacité énergétique reste un point fort. En affichant une consommation moyenne de 5,4 l/100 km et 3,4 l en ville, le LBX se montre encore plus sobre que son cousin Toyota. Seule ombre au tableau : un réservoir limité à 36 litres, qui restreint l’autonomie globale.
Un positionnement ciblé pour une clientèle huppée
Si l’espace aux places arrière reste étriqué et l’accès peu aisé, le coffre propose une capacité respectable, suffisant pour le quotidien urbain. Car le LBX ne cible pas les familles nombreuses mais plutôt une clientèle citadine et aisée, séduite par son design soigné et sa technologie hybride. Affiché à partir de CHF 35900.-, et grimpant à CHF 53600.- pour cette version Cool testée, le petit Lexus joue sur un terrain où la concurrence est encore restreinte.
En se démarquant par sa sobriété et son raffinement, le LBX cherche à étoffer les ventes européennes de Lexus, tout en marquant une rupture avec les codes habituels de la marque. Une proposition qui mêle luxe, compacité et efficacité énergétique, fidèle à l’ambition d’un constructeur qui entend démocratiser sa vision du premium.