Après avoir cassé les codes de la série des Yakuzas avec le premier Like A Dragon en 2020 et en introduisant un tout nouveau protagoniste à l’opposé du grand Dragon de Dojima, Sega et le studio Ryu Ga Gotoku prenaient alors le risque de décevoir les fans, mais c’était sans compter sur le génie du studio qui a su porter un vrai vent de fraîcheur à sa licence. Ichiban et sa troupe reviennent dans un nouvel opus encore plus grand, plus déjanté et terriblement attachant.
Avant-propos : ce test a été réalisé sur PlayStation 5 avec un code éditeur. Pas de paramètres graphiques, le titre fait encore le job bien que le moteur graphique maison commence à montrer ses faiblesses.
Suite directe de Like A Dragon, mais également de Like A Dragon Gaiden qui explique le démantèlement de la plus puissante alliance et la fin des familles Yakuzas. On retrouve notre cher Ichiban Kasuga trois ans plus tard qui tente de mener une vie normale, mais aussi d’aider un maximum d’anciens Yakuza à trouver un job et un intérêt dans leur vie. Mais, sans trop vouloir entrer dans les détails et vous spoiler, car l’histoire mérite vraiment d’être découverte, divers événements vont amener le héros de Yokohama sur une île symbolique des États-Unis afin de retrouver une personne importante, il sera bien entendu rejoint par le légendaire Kazuma Kiryu, ce qui n’est plus une surprise si vous avez fait des deux derniers Like A Dragon et vont devoir se serrer les coudes pour résoudre une nouvelle enquête sur fond de mafia, mais cette fois à l’américaine.
Une nouvelle fois, Ryu Ga Gotoku nous offre là une histoire particulièrement riche et travaillée, mêlant habillement fun, voire complètement loufoque, mais aussi un côté sérieux, attachant, sous fond de relation familiale et d’aide à son prochain. Le récit de ce Like A Dragon va vous scotcher sans aucun problème une fois devant votre écran, et risque d’être un ascenseur émotionnel, tant le plaisir est réel et intense, bien qu’il faille attendre le chapitre 3 voir 4 pour que l’histoire s’emballe franchement et nous laisse enfin plus de liberté et s’ouvre sur le monde et ses multitudes activités et quêtes annexes. À chaque suite, le studio nous offre un titre de plus en plus fourni : Infinite Wealth ne déroge pas à la règle et devient l’épisode le plus grand et le plus complet de la série, avec sa carte représentant Honolulu et sa météo dynamique, une première.
Pour les habitués ou non, on retrouve bien entendu tout le contenu annexe habituel, allant des différents mini-jeux (base-ball, ma-jong, golf, borne d’arcade avec les célèbres licences de Sega) au karaoké, en passant par la nage en pleine mer, de la livraison de bouffe, à la manière d’un Uber Eats, des rencontres amoureuses ou non (parodie des applications de rencontres) et bien autres. Mais on s’arrête et présente vite fait deux des plus grosses activités du jeu, à savoir maître Sujimon ou la gestion de Dondoko Island.
Maître Sujimon, basé sur le Sujidex du premier Like A Dragon, permet de devenir un dresseur de Sujimon. Alors, les Sujimon sont en fait les ennemis que vous rencontrez à travers le jeu. Pour ceux qui ne connaissent pas vraiment l’univers, Ichiban étant un héros, donc pour lui tous les ennemis sont des sortes de monstres aux caractéristiques diverses. De ce fait, et vous l’aurez compris, Maître de Sujimon est une parodie du célèbre jeu de la firme Nintendo, et donc cette activité reprend les différents principes, à savoir, la capture, l’entraînement, les combats de ligue et de raid. Un vrai n’importe quoi, et si vous vous lancez corps et âme dans cette activité, cela vous prendra un temps fou pour tout finir. Attrapez-les tous !
Dondoko Island est, lui aussi, une sorte de parodie aux jeux de simulation et de construction. De ce fait, vous devez gérer toute une île, en commençant par le nettoyage, en faisant du recyclage afin de fabriquer toutes sortes d’objets, de mobilier et d’installations. Bien entendu, tout a un coût et cela prendra du temps à tout gérer et faire prospérer votre île. De ce fait, Dondoko Island devient à lui seul un jeu annexe indépendant.
Mais n’oublions pas ce qui a vraiment fait la force de Like A Dragon, à savoir son système de combat. Comme dit en introduction, Sega et Ryu Ga Gotoku ont cassé les codes avec l’arrivée de Like A Dragon en 2020, passant d’un jeu d’action à un RPG reprenant tout de même les références des titres de base. Pour Infinite Wealth, les développeurs ont encore poussé le concept plus loin et ont enrichi le système de combat, rendant l’ensemble beaucoup plus stratégique. En plus de l’arrivée de Kiryu et de ses différentes postures de combat qui permettent de prendre le dessus sur certaines situations, personnages très dynamiques au passage, il est maintenant possible de déplacer le personnage contrôlé dans la zone de combat. Ce déplacement permet de se positionner stratégiquement afin d’effectuer des attaques de proximité, mais aussi de projeter les ennemis les uns contre les autres ou de générer des combos avec votre équipe. De plus, ce placement permet de ramasser tout objet qui vous passe sous la main et de s’en servir comme arme.
La dernière amélioration du système de combat réside dans la mise en place d’une jauge d’ardeur qui, une fois remplie, permet d’effectuer des attaques d’action groupée, qui se matérialisent par des attaques spéciales de plus en plus spectaculaires. Les améliorations du système de combat ajoutent une vraie dynamique agréable en jeu. Les combats sont plus fluides et moins redondants sur la longueur.
Ryu Ga Gotoku et Sega signent de main de maître ce nouvel opus et repousse une nouvelle fois les limites de leur licence. Plus abouti, plus grand, plus intense, plus complet, Like A Dragon Infinite Wealth offre une mise en scène qui frise la perfection. Pour autant, comme précisé plus haut techniquement, le moteur graphique montre ses limites, ce qui place le titre en dessous des standards actuels. Bref, un titre à recommander pour tous ceux qui adhèrent à l’univers.
Note : 4.5/5