Ténor du barreau, André Buffard confirme qu’il est aussi un excellent écrivain. Avec son troisième roman intitulé «L’affaire Thomas Royer », il montre qu’il maîtrise parfaitement les codes du polar judiciaire. On retrouve avec bonheur son personnage principal, l’avocat pénaliste David Lucas. Cette fois, il est amené à défendre un célèbre acteur de cinéma, David Lucas, accusé de viol par une journaliste. Une affaire médiatique et donc fort intéressante pour le pénaliste. Mais aussi très délicate car c’est sa compagne qui est l’avocate de la partie adverse. Leur couple y résistera-t-il ? Enfin pour corser le tout, cette affaire de viol amènera la justice à rouvrir l’enquête sur un meurtre non résolu, pour lequel l’acteur avait été suspecté quelques années plus tôt.
De la prise de contact entre le client et son avocat jusqu’aux Assises, on suit l’histoire du point de vue de l’avocat de la défense. L’un des points forts est précisément la connaissance qu’a l’auteur du milieu judiciaire. A travers les explications et conseils que Me Lucas donne à son client, le lecteur comprend bien les buts et enjeux des différentes étapes de la procédure. On voit qu’il ne cherche pas à établir la vérité, mais à débusquer tout ce qui pourrait remettre en question l’accusation et semer le doute qui profitera à l’accusé.
Construit en de très brefs chapitres, le livre se dévore d’une traite. André Buffard possède assurément le sens de l’efficacité narrative.
Surfant sur la vague post #MeToo, le livre explore le thème du consentement et est complètement d’actualité.
L’ouvrage est paru aux éditions Filature(s)