Samsung signe un bond en avant avec le Galaxy Z Fold 7, véritable vitrine de son savoir-faire en matière de pliables. Mais derrière ce succès apparent, la domination technique d’Oppo et Honor en Chine vient rappeler que l’excellence matérielle s’élabore désormais ailleurs. Tandis que l’Occident se contente d’innovations accessibles, l’Orient expérimente déjà les standards de demain.
Le segment des téléphones à écran flexible vit un moment pour le moins paradoxal. À Séoul, Samsung lève le voile sur son Galaxy Z Fold 7, condensé d’ingénierie qui repousse, pour la marque sud-coréenne, les limites de la légèreté et de la compacité. Pendant ce temps, à Shenzhen et à Dongguan, Oppo et Honor poursuivent une course en tête, accumulant avancées matérielles et autonomie hors normes, bien que leurs fleurons demeurent, pour l’heure, quasi invisibles sous nos latitudes. Ainsi, l’amateur occidental se retrouve-t-il face à un dilemme : choisir la facilité d’accès ou courir après l’excellence technique que promettent les vitrines asiatiques.
Samsung, champion local d’une finesse désormais tangible
Avec le Galaxy Z Fold 7, le géant de Suwon signe un virage décisif. À 215 grammes – un poids qui surclasse même l’iPhone 16 Pro Max – et muni d’un Snapdragon 8 Elite for Galaxy, l’appareil adopte une silhouette affinée et une ergonomie crédible pour un usage quotidien. L’amélioration des écrans, l’ensemble photographique retravaillé et une One UI 8 toujours plus aboutie parachèvent un tableau flatteur. Dès la première prise en main, la métamorphose saute aux yeux : plus équilibré qu’un Z Fold 6, plus maniable que le Pixel Fold, le dernier-né de Samsung se pose enfin en alternative sérieuse aux smartphones classiques.
Le magister technologique discret d’Oppo et Honor
Pourtant, cette avancée masque un constat plus nuancé. En Chine, Oppo et Honor ont déjà résolu bien des équations du format pliable. Le Find N5, lancé depuis six mois, affiche une finesse équivalente, tout en logeant une batterie de 5 600 mAh rechargeable à 80 W. Le Magic V5 d’Honor, lui, tutoie les 6 000 mAh grâce à la chimie silicium-carbone, quand Samsung se contente de 4 400 mAh – une capacité à peine suffisante sur un écran si gourmand.
Ironie du sort, la firme coréenne avait déjà frôlé cet horizon technique via un Z Fold 6 Special Edition, réservé au marché asiatique. Un demi-pas qui laisse le consommateur occidental au seuil des plus belles innovations.
L’autonomie, nouveau nerf de la guerre
Dans l’univers pliable, la batterie fait figure de juge de paix. Des dalles internes XXL et des châssis affinés exigent une densité énergétique accrue. Les deux jours d’endurance promis par les batteries silicium-carbone transforment l’usage : plus de chargeur nomade, plus d’angoisse à midi. Que cette avancée équipe déjà des modèles disponibles en Europe – à l’image du OnePlus 13 – rend l’absence d’une solution équivalente chez Samsung d’autant plus criante.
Entre accès immédiat et excellence importée : le cas de conscience occidental
Le paysage se résume à un choix cornélien. Le Z Fold 7 demeure le meilleur pliable officiellement distribué en Europe et en Amérique du Nord ; mais dépasser la barre symbolique des 2 000 dollars tout en sachant qu’une offre plus performante sommeille de l’autre côté du globe laisse un goût d’inachevé. Procédure d’import complexe, compatibilité logicielle incertaine, garantie hors zone : autant d’obstacles qui freinent l’élite technophile, partagée entre raison pratique et quête d’absolu.
Verdict provisoire
Samsung avance, sans conteste, à pas de géant dans un marché qu’il a contribué à populariser. Toutefois, tant que la marque n’intégrera pas des batteries de nouvelle génération et ne rattrapera pas l’autonomie record de ses rivales chinoises, le Galaxy Z Fold 7 restera avant tout un choix de disponibilité géographique plutôt que la quintessence technologique du segment pliable. En somme, une référence pour l’Occident, mais non le sommet mondial.