Les moeurs évoluent en termes d’utilisation du matériel électronique. Alors que les plus jeunes sont de plus en plus nombreux à se connecter au net par le biais de leurs seuls smartphones ou tablettes, les vieilles habitudes restent tenaces pour ceux qui ont plus de la trentaine. Histoire de voir ce qu’il est possible de faire réellement avec une tablette, j’ai embarqué une Transformer TF-300 en plus de mon bon vieux Galaxy SII, quelques jours durant un séjour à l’étranger. Une expérience probante…
L’ère post PC est belle et bien en marche
Ce billet n’a pas pour but de convertir les indécrottables adeptes de l’ordinateur personnel, mais simplement de vous remonter une petite expérience, qui m’aura en tout cas fait mettre de côté mes préjugés relatifs aux capacités de production de contenu avec une tablette Android. Il faut cependant avouer que la Transformer TF-300 utilisée pour l’occasion était particulièrement adaptée à ce genre d’exercice, puisque pouvant se solidariser à un clavier. Ce dernier, en plus d’offrir une frappe suffisamment confortable pour rédiger ainsi qu’un trackpad, inclut également un lecteur de carte SD, un port USB et, surtout, une batterie, permettant de passer l’automie de la tablette de 7 heures à près du double. La partie matérielle apporte donc des atouts indéniables, comparée à un iPad, plus fermé au niveau connectique et dont les solutions de clavier externe sont moins pratiques. Mais ce qui m’a vraiment fait tenter l’expérience, c’est la découverte de la dernière mise à jour de l’application WordPress pour Android, qui, de par les ajouts apportés, lui confèrent des fonctionnalités et une ergonomie qui n’ont quasiment plus rien à envier à ce que l’on peut faire avec un ordinateur via l’interface web. Certes, l’écran de la tablette ne remplacera jamais le confort procuré par celui d’un 23 pouces, mais le duo Transformer – WordPress permet de publier de façon parfaitement efficace sur son blog propulsé par WordPress sans s’encombrer d’un matériel important. Pour les images, rien de plus simple, puisque d’une fois la carte SD déchargée via le connecteur inclus dans la partie clavier de la tablette, elles peuvent être facilement insérées dans les posts. Idem pour les vidéos, tandis que ceux qui doivent également s’occuper des tâches de maintenance de leur site ont accès directement à l’interface d’administration pour réaliser tout cela. La seule réelle limitation constatée à l’usage n’aura finalement pas pointé le bout de son nez du coté du matériel, mais plutôt de la connexion à internet. La tablette étant équipée du seul Wifi, j’utilisais pour se faire le partage des données sur la carte SIM achetée en Italie à partir de mon bon vieux Galaxy SII. Si l’opération de couplage et le transfert entre les deux appareils, le smartphone sous ICS 4.0.4 et la tablette sous Jelly Bean 4.1.1, n’ont posé aucun souci, c’est plutôt du côté du réseau GSM que cela coinçait. Selon les endroits, le débit était limité à une connexion minimale en EDGE, rendant les transferts entre la tablette et le serveur distant vraiment lents. Heureusement, le souci s’estompait rapidement lorsque je me trouvais dans une zone couverte par le 3G, pour complètement disparaitre les trop rares fois où le réseau était en H+. Ce problème est fréquemment relaté par les blogueurs nomades, et devient même récurrent dans certaines zones du globe, où, outre le fait de n’offrir qu’une couverture réseau peu véloce, les gouvernements brident volontairement l’accès à certains sites…
Parti très dubitatif quant à la capacité d’une tablette relativement à la production de contenu, ayant même prévenu notre ami Claude qu’il ne serait pas certain que des posts soient mis en ligne en mon absence, je songe sérieusement à modifier mes habitudes de travail nomade à l’avenir. A quoi bon s’encombrer d’un pesant notebook ou d’un ultrabook hors de prix qui n’a que la moitié de l’autonomie de la solution d’Asus, alors qu’une tablette comme la TF-300 fait parfaitement le job. Le seul point qui pourrait encore me faire trimbaler du matériel plus cossu reste l’édition et le montage de vidéos, qui nécessitent tout de même une puissance que les tablettes n’ont pas encore. Mais pour combien de temps? Si un vieux pic comme moi se laisse séduire par ce genre de solution (disponible pour moins de CHF 530.- dock inclus, selon toppreise.ch) il y a fort à parier que ce que l’on nomme l’ère post-PC risque bien de laisser sur le carreau quelques fabricants historiques arrivant trop tard sur le segment de la mobilité. Ah, on me souffle dans l’oreillette que c’est déjà le cas…
Eric Rivera
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