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Avis: Taito Milestones 2 (Switch)

La nostalgie et le rétrogaming peuvent avoir leur influence lors de l’achat d’une compilation de titres anciens. Ca, Taito le sait bien, puisque l’éditeur propose une seconde fournée de son Milestone, compilation de plusieurs titres. Mais le jeu en vaut-il la chandelle? Rien n’est moins sûr…

Très inégal dans les titres

Pour rappel, Taito ce sont des licences cultes comme Space Invaders, Arkanoïd, Double Dragon, ou un peu moins cultes tels Operation Wolf, Chase HQ, Rastan et légendaire comme Bubble Bobble. Ici, avec cette compilation Milestones 2, on a droit à d’autres jeux bien moins mémorables. Au menu :

10 classiques de Taito aux genres et thèmes variés :

• Kiki Kaikai, 1986, shoot ’em up. De malicieux yokai ont enlevé les 7 dieux chanceux. La courageuse Sayo, jeune fille du sanctuaire, doit les libérer !

• The NewZealand Story, 1988, plateforme. Incarnez le kiwi Tiki et parcourez des niveaux tout en évitant les ennemis venant de tous côtés afin de sauver vos amis !

• Darius II, 1989, shoot ’em up. Des siècles après les événements de Darius, l’humanité doit de nouveau affronter l’empire de Belsar. Parcourez le système solaire et battez-vous !

• Metal Black, 1991, shoot ’em up. Vainquez les extraterrestres de Nemesis. Récupérez leurs molécules Newalone et utilisez-les contre eux afin de survivre à leurs attaques !

• Gun Frontier, 1990, shoot ’em up. Aux commandes de votre avion de combat en forme de revolver, éliminez les pirates extraterrestres pour libérer les habitants de Gloria !

Aussi inclus :

Ben Bero Beh, Solitary Fighter, The Legend of Kage, Liquid Kids et Dinorex.

Voilà pour la fiche de ce que contient la compilation. A vrai dire, rien de bien folichon. Tout au plus, deux titres qui ont pas trop mal vieilli et qui peuvent encore tenir la route, à savoir:

The NewZealand Story : sorti en 1988, c’est le seul titre vraiment marquant de cette compilation et l’éditeur ne s’est pas trompé puisque c’est la mascotte de ce titre qui prend le plus de place sur l’affiche. NewZealand Story est un plateformer dans lequel nous incarnons Tiki le Kiwi – l’oiseau pas le fruit – pour l’aider à sauver ses amis. Notre arme de base est un arc que nous pourrons compléter avec le temps par des bombes ou des boules de feu. Les niveaux sont loin d’être tout en longueur. Avec des engins volants ou de la nage, le gameplay sait se renouveler et les graphismes sont vraiment mignons et n’ont pas pris une ride. S’il avait su sortir du lot à l’époque et qu’il n’a pas pris une ride, il est maintenant tellement typique des moules du genre qu’en dehors de l’aspect historique, il n’apporte pas grand-chose.

Liquids Kids : sorti en 1990, c’est un jeu d’action plateforme dans lequel nous incarnons l’hippopotame Hipopo qui voyage dans le pays de Woody-Lake pour sauver son date. Pour cela, il va falloir parcourir des niveaux armés d’une bulle. Mais cette bulle a le pouvoir d’étourdir nos ennemis, ne restant plus alors qu’à leur mettre une pichenette pour les envoyer valdinguer. C’est un plateformer classique adaptant le concept de Bubble Bobble dans des niveaux à défilement vertical. Il est toujours aussi mignon et se laisse toujours aussi bien prendre en main sans avoir pris une ride, mais là encore, la liste des jeux ayant le même concept est si grande qu’il peine à sortir du lot.

Pour ceux qui sont passables et qui ont mal veilli:

Kiki Kakai : sorti en 1986, c’est un shooter multidirectionnel dans le japon féodal. Nous incarnons Sayo-chan qui combat des démons du folklore japonais. Nous avançons dans des niveaux au défilement vertical et utilisons nos attaques à courtes et longues portées pour atteindre la sortie. Si à l’époque le jeu était intéressant, notamment pour ses musiques chiptune reprenant des thèmes traditionnels japonais, nous ne pouvons que regretter des contrôles loin d’être efficaces, qui nous font regretter les twin stick incroyables que furent Robotron 2084 – sorti en 1982 – ou Ikari Warriors, sorti lui la même année que Kiki Kakai.

Ben Bero Beh : sorti en 1984, il est le doyen de cette compilation. C’est un jeu d’arcade plateforme rappelant fortement Donkey Kong. Nous y incarnons Dami-chan un super héros qui doit sauver sa dulcinée Nao-chan d’un immeuble en feu. Il dispose pour cela d’un extincteur et peut sauter au-dessus des trous. C’est extrêmement classique et son seul point intéressant vient de la présence de caméos d’autres titres de Taïto. Pour le reste, ça a très mal vieilli en termes de contrôles trop souvent pénibles, notamment pour descendre les escaliers.

The Legend of Kage : sorti en 1985, c’est un des ancêtres du run’n gun. Nous y incarnons Kage, un ninja qui doit sauver la princesse Kiri du méchant chef de guerre Yoshi. Pour cela nous allons courir à travers des niveaux et tuer à l’aide de notre katana et de nos shurikens tout ce qui tente de s’approcher de nous. Le jeu rappelle fortement le précurseur du genre, Kung-Fu Master sorti un an plus tôt ; et si pour l’époque le résultat était plutôt sympathique avec des changements de décors et de saisons, c’est sans doute le titre qui a le plus mal vieilli de cette compilation tant le genre a su évoluer avec le temps, avec notamment l’arrivée de Shinobi 2 ans plus tard.

On trouve également des shoot’em up pour les nerveux du pad:

Darius II aurait pu se montrer étonnant vu la largeur de sa borne en arcade qui embarquait en fait trois écrans mis côte à côte et qui offrait ainsi des dimensions impressionnantes pour un jeu de l’époque. Malheureusement et malgré nos écrans 16:9ème, le rendu sur nos télés actuelles est loin d’être à la hauteur puisque nous subissons des bandes noires en haut et en bas de l’écran pour compenser, ce qui réduit grandement le plaisir de jeu. De plus, pour le reste, c’est un shoot’em up classique qui n’apporte pas grand-chose au genre tant il se montre générique dans ces mécaniques.

Gun Frontier n’a lui non plus rien de révolutionnaire et rappelle fortement autant dans son gameplay que dans son design ce que propose la série des titres de Capcom : 1940. Basé sur le manga éponyme, nous retrouvons un style mélangeant steampunk et ouest sauvage. Si le gameplay est classique et agréable, c’est surtout son ambiance sonore qui ruine complètement notre expérience de jeu et semble toujours à côté de la plaque, rébarbative et grinçante.

Metal Black, enfin, est un shoot’em up qui va nous faire devenir épileptiques. Avec des effets de lumières à la limite de la prise d’acide ainsi que des premier et second plans souvent trop chargés, c’est un cauchemar pour les yeux. Pour le reste c’est un shoot’em up plutôt sympathique, mais à la courbe de progression imbécile qui fait qu’en cas de mort, c’en est fini de la tentative en cours.

Enfin, on note deux titre qu’on peu qualifier de mauvais, soit:

Solitary Fighter : sorti en 1989 et connu sous le nom Violence Fight au Japon, est à la croisée du Beat’m all et du jeu de combat. Un beat’em all, mais avec un seul, et très rarement deux, ennemis dans une arène fermée. Il va falloir jouer du pied, du poing et du saut durant trois rounds pour faire baisser la barre des cent points de vie de notre adversaire. C’est le concept qui a le plus mal vieilli. Le un contre un sans technique spéciale à maîtriser est vite ennuyant, ce n’est que l’équivalent d’une succession de sept combats de boss d’un beat’em all classique tel Final Fight sorti la même année.

Dinorex sorti en 1992 est sans conteste la perle à ne pas manquer de cette compilation tant il est mauvais. C’est un jeu de combat dans lequel nous incarnons une humaine peu vêtue qui contrôle un dinosaure qui combat contre un autre dinosaure contrôlé par une autre humaine peu vêtue. Sur le papier, on ne craint rien. Sauf que le gameplay est inexistant. Un coup de papatte, un coup de queuequeue et puis basta. Bon il y a bien de gros dinosaures et des décors qui se cassent la figure, mais à part ça c’est une catastrophe. Alors, pourquoi le mettre dans une compilation ?

En conclusion, même si le rétrogaming a ses adeptes, il ne pardonne pas tout. Mais encore faut-il pour cela, comme pour la production actuelle, séparer le bon grain de l’ivraie. Or cette compilation Taito Milestones 2 est un fourre-tout hétérogène allant du bon, mais pas top à la catastrophe vidéoludique. Si The NewZealand Story et Liquids Kids sont encore agréables à jouer, le reste est juste à oublier. Cela fait un peu mince, surtout que la compilation sur Switch est vendue une quarantaine de francs et autant d’euros. On ose espérer que Taito ne nous prenne pas pour des billes la prochaine fois!

A propos rivera

Rédacteur en chef et journaliste RP, ma passion pour les jeux vidéo et la technologie ne faiblit pas depuis mon adolescence, qui me semble pourtant bien lointaine. Un recul cependant intéressant, puisqu'il me permet de jauger les nouveautés avec un regard plein d'expérience, couplé à une envie d'écrire de tous les jours.

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