Dès sa révélation en avril 2025, Project Motor Racing a piqué la curiosité de la communauté en affichant clairement des ambitions de haut vol afin d’être la nouvelle référence du Simracing avec une carrière solo complète, du cross-plateforme mais surtout un système de modding pour laisser libre cours à l’inspiration. Après plusieurs tours de piste, le nouveau jeu de Ian Bell est-il la nouvelle référence du genre?
Conditions de test : Project Motor Racing a été testé dans sa version console sur PlayStation 5 (PS 5 Pro) avec la DualSense. Notre retour se base sur une expérience post-lancement, ce qui a pour conséquence que le mode ligne n’a pas été abordé ainsi que le système de modding bien disponible sur consoles.
Un gameplay en demi-teinte, un style qui se cherche
Dans le domaine de la simulation automobile, le SimRacing, il existe une multitude de propositions. On pense notamment à Gran Turismo ou Forza Motorsports, pour la simulation typée arcade pour le grand public, ou à iRacing et Assetto Corsa pour une simulation plus hardcore et plus réaliste. La différence se joue sur la physique, le comportement des véhicules mais surtout sur les sensations en conduite, peu importe le plaisir recherché. Project Motor Racing semble vouloir jouer sur les deux tableaux mais n’arrive clairement pas à imposer un style précis.
Sur le papier, Project Motor Racing se targue de s’appuyer sur un moteur de simulation à 700 Hz pouvant offrir une maniabilité exemplaire et une précision FFB. De plus, le travail effectué par le studio sur la modélisation et la physique des soixante-dix monstres mécaniques disponibles au lancement du jeu est globalement une réussite et demande de s’adapter aux différents types de comportement et de conduite.

Mais dans les faits on a plus l’impression de glisser ou de survoler la piste. On a du mal à trouver nos marques et ce, malgré une prise en main à la manette agréable dans son ensemble et tous les paramètres d’aides à la conduite sur authentique. Entre une proposition trop arcade, des sensations de conduite pas vraiment au rendez-vous dont la moindre erreur est systématiquement et sévèrement punie, ce qui laisse place à cette frustration de ne jamais réussir à rattraper ou de ressentir le décrochage de notre bolide, découle fatalement un plaisir de jeu amoindri après seulement quelques tours de piste.
C’est sans compter sur la gestion des débats complètement inégale et incompréhensible. On peut reprendre sa course sans trop de problème après avoir frappé un mur à plus de 100 km/h, mais un simple accrochage en entrée ou sortie de virage et notre bolide ne tient plus la route.
En ce qui concerne le point essentiel du projet et de toute simulation automobile, à savoir le gameplay, Project Motor Racing reste malheureusement en dessous des objectifs fixés, bien qu’il soit difficile de ne pas ressentir la passion des développeurs pour l’automobile en parcourant les différents modes et possibilités du titre.

Une carrière sur mesure mais une IA qui gâche complètement la fête
L’un des points forts, si ce nest le point fort du titre de Straight4 Studios, est son contenu généreux dont la carrière permet presque à elle seule de justifier le lancement d’une nouvelle partie. Mode qui se fait de plus en plus rare, voir en dessous des attentes dans les productions récentes.
Entièrement personnalisable, le mode carrière demande de faire différents choix avant que vous vous lanciez sur le bitume. Il faut alors choisir la zone géographique de notre QG, Amérique du Nord, Europe, Asie, tout en gardant en tête que le lieu de notre écurie a une influence sur le prix des voitures mais également sur les droits d’entrée pour chaque compétition. Notre sponsor, parmi huit modèles en fonction de nos objectifs. Sachant que nos résultats et notre façon de conduire influent sur les gains à la fin de chaque championnat. Notre budget de départ et la difficulté pour une expérience de carrière authentique ou classique.
Une fois les paramètres de carrière établis, il suffit de choisir notre premier bolide parmi une sélection de soixante-dix véhicules répartis dans différentes catégories. De l’hypercar moderne avec la catégorie LMDh en passant par le Groupe C, de la GT1 à la GT4 pour couvrir un large choix mais également les catégories GTO et Sports Car 70 pour l’histoire et la passion automobile. De quoi contenter tous types de joueurs. Reste plus qu’à choisir notre prochaine épreuve parmi une sélection de championnats pour un total de 18 circuits et leurs variantes.

Le studio avait bien annoncé la couleur, la carrière solo sur PMR se veut complète et honnêtement il y a de quoi faire. Au final elle reste quand même simple et on en fait vite le tour. Une fois l’écurie créée, on enchaîne simplement les courses, essais, qualifications, finales, ainsi de suite, sans aucune courbe de progression puisque tout est disponible dès le départ.
Ce qu’on aurait apprécié sans forcément avoir le côté narratif, c’est une carrière construite pour offrir l’illusion d’une progression dans laquelle le pilote aurait été plus percutant.
Mais voilà, hormis l’approche discutable sur la carrière, Project Motor Racing embarque un énorme défaut, l’IA. Il est vrai que c’est un problème majeur pour la majorité des Sim car, mais l’IA est une vraie catastrophe dans ce PMR. Posé sur son rail, vous n’existez pas sur la piste. Si vous avez le malheur de vous lancer au bas du classement après des qualifications loupées ou dans le peloton, on se croirait dans un jeu de stop car, à tel point qu’il est presque impossible de terminer une course même avec une IA réglée au plus bas en termes de difficulté. Ce qui génère énormément de frustration puisqu’on se retrouve pénalisé sans rien demander, que ce soit en termes de dégâts sur le véhicule ou de sorties de pistes impossibles à rattraper alors qu’on essaie juste de gérer sa course.
Une proposition correcte mais en dessous des standards attendus en 2025.
Straight4 Studios s’est appuyée sur le GIANTS Engine, moteur utilisé pour Farming Simulator, afin de propulser son titre et offrir une expérience techniquement stable (sur PlayStation 5 Pro) mais inégal visuellement. Les circuits ont reçu une attention toute particulière puisque les tracé ont été modélisés grâce à une nouvelle technologie de laser pour un rendu net, précis et fidèle. Les véhicules ont également été chouchoutés et bénéficient d’une modélisation réussie et fidèle, accompagnée d’un bruitage unique pour chaque véhicule très agréable peu importe la caméra utilisée, que ce soit en vue extérieure ou en intérieur. Bien qu’en y regardant de plus près l’ensemble reste moins détaillé que peut l’être Gran Turismo 7.

Malheureusement et pour contraster, la météo en ce qui concerne les effets de pluie est complètement ratée. Les gouttes de pluie ou de projection rendent l’ensemble illisible et c’est clairement en dessous de ce qu’on peut attendre d’un jeu en 2025. La modélisation de l’habitacle des différents véhicules a également reçu un traitement bien en dessous en comparaison du travail effectué sur les autres aspects du jeu. Simple, presque générique, on a le sentiment d’un travail inachevé, pourtant PMR permet de personnaliser entièrement son habitacle et son interface. De l’orientation des rétroviseurs intérieurs et extérieurs à la position du siège et aux éléments du HUB, tout y passe ou presque, ce qui permet un grand choix de possibilités et offre une expérience unique.
Conclusion
Chargé de bonnes intentions et de tout un tas de promesses, Project Motor Racing rate malheureusement son départ et pourrait être rapidement mis de côté par la communauté. PMR possède des bases solides et on espère que les développeurs n’abandonnent pas leur jeu et le fassent évoluer au travers de mises à jour dans le futur, mais également que le système de modding puisse offrir un contenu conséquent et varié.
Verdict : 3/5
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