La période estivale est généralement très calme en ce qui concerne les sorties de jeux vidéo. Un peu de calme avant la tempête médiatique marquée par la rentrée et les mois de septembre et d’octobre. Ceci dit, c’est également l’occasion pour certains studios de s’illustrer et de trouver une petite place pendant ce répit. C’est ce que tente de faire Myrkur Games, jeune studio islandais persuadé qu’un jeu peut devenir incroyable s’il est animé par la passion. Ce n’est certainement pas Sandfall Interactive qui nous dira le contraire. En développement depuis 2016, Echoes of the End s’inspire et vient piocher dans les grands noms qui ont marqué le genre action-aventure pour composer son identité.
Conditions de test : après une quinzaine d’heures passées en compagnie de Ryn et le temps nécessaire afin de parcourir, mais aussi de terminer l’épopée, nous vous livrons notre avis sur Echoes of the End réalisé sur PlayStation 5 (PS5 pro) dans sa version mise à jour (Day One). Echoes of the End est disponible sur PC, Xbox séries et PlayStation 5.
Défini comme un AA, avec les ambitions d’un gros blockbuster, Echoes of the End, est un vrai dépaysement et nous fait découvrir une vision des terres sauvage et indomptable du nord, marqué de fjord, de plaines enneigés ou de zones volcaniques, qui puise ses inspirations dans les croyances et autres légendes locales. Dans ses terres reculées, nous y incarnons Raelynn Tsair (Ryn), une Vestigiale dotée d’un étrange pouvoir qui la relègue au statut de paria pour son clan. Son épopée nous amène alors à parcourir l’Empire afin de protéger ses terres, mais également de retrouver et de sauver son frère, Cor, des griffes des Daliens qui bouleversent l’équilibre d’Aema.

Sans être dépourvue d’intérêt, la narration, particulièrement riche, mais qui ne réussit jamais à dynamiser l’expérience, possède une structure et une approche simple et basique et devient même prévisible. Même les rares twists sont de l’ordre du déjà vu, et malgré un personnage central fort avec un caractère bien marqué, on a du mal à s’attacher, à s’identifier ou encore à prendre part au combat de Ryn. Ce sentiment est sûrement dû au fait que le titre s’avère bien trop bavard lors de nos phases d’exploration et qu’il n’offre qu’une VO, bien que de qualité, mais sous-titrée en français pour lequel nous n’avons pas le temps de tout lire.
Pourtant, et malgré une petite équipe et un budget serré face à l’ambition du projet, les développeurs ont réussi à donner vie à leurs idées avec une certaine maîtrise, que ce soit au niveau de la technique, avec des paysages magnifiques, de la modélisation des personnages et une mise en scène réussi, grâce notamment aux nombreuses cinématiques et diverses animations de plan qui vaut le détour. Propulsé par l’Unreal Engine 5, Echoes of the End n’a clairement pas à rougir face à certains titres qui se définissent comme triple A, et honnêtement, les développeurs ont réalisé un travail monstre. Toute proposition gardée, puisque je rappelle que Myrkur Games reste un studio indépendant.
Il reste tout de même quelques bugs et autres errances de développement, comme une source de lumière mal placée et encore visible en jeu, le nom de la liste des ennemis, A ou B, ou encore des bugs sonores sur des mécanismes de porte qui tournent en boucle sans action de notre part. Rien de bien trop dérangeant qui peut rapidement être réglé via une mise à jour.

Echoes of the End est très souvent comparé à God Of War (2018) puisqu’il reprend dans les grandes lignes son approche, jeux d’action-aventures, ses mécaniques et son gameplay, combat à la troisième personne avec ses grands moments cinématographiques, de puzzle et de combat mémorables. Mais voilà, une fois les premières minutes qui permettent de se familiariser avec l’univers bouclé, on parcourt un jeu très linéaire qui répète en boucle et dans le même ordre ses phases entre dialogues voir petite scène pour poser le contexte, combat, puzzle et on recommence, le tout avec très peu voir presque pas d’exploration, car Echoes of the End se résume à un long et grand couloir structuré, ne laissant aucune liberté d’action.
Pourtant, les développeurs ont réussi à renouveler et à proposer différents puzzles, différentes phases de plateforme et d’escalade ou diverses énigmes qui font appel à un panel de pouvoirs et autres capacités qui se débloquent au fur et à mesure de l’aventure, dont certains sont particulièrement plaisants à réaliser. Il en va de même pour les phases de combat, puisque Ryn dispose de pouvoirs magiques qui évoluent au travers d’un arbre de compétences. Mais entre la répétitivité d’ensemble et un bestiaire varié, mais qui peine à évoluer, sans parler des combats de boss dont la mise en scène reste simple, on tourne rapidement en rond et c’est sans compter sur un gameplay qui fait preuve de maladresse et d’imprécision qui rend l’ensemble agaçant à défaut de proposer un vrai challenge en termes de difficulté.

Difficile en 2025 de sortir un jeu tant la concurrence est rude et la communauté est sans pitié. Mais il ne faut pas oublier que tous les studios ne possèdent pas la même expertise à défaut d’un budget solide. Avec du recul, Echoes of the End est un bon jeu, voire un très bon jeu au vu de son statut, mais il est tout simplement sorti dans la mauvaise époque pour l’ambition qu’il souhaite atteindre. Un pari un peu trop grand pour Myrkur Games ? En cette période et à 40 euros (CHF), Echoes of the end reste une production à faire pour ceux qui aiment ce genre malgré ses maladresses.
Verdict : 3/5