La Honda Jazz fait partie de ces véhicules qui, à l’instar des candidats d’un concours de talents télévisé, disposent de nombreuses qualités mais n’ont jamais suscité l’engouement unanime qu’elles mériteraient . Bien que ce modèle se soit toujours distingué par l’ingéniosité de son aménagement intérieur et sa fiabilité exemplaire, il n’a jamais atteint les sommets commerciaux de certaines citadines plus conventionnelles. Voyons ce que cette nouvelle version nous réserve, après un test d’une semaine au quotidien.
Avec cette quatrième génération, Honda ambitionne de placer la Jazz sous les feux de la rampe en lui octroyant des atouts supplémentaires destinés à séduire un public plus large. Parmi ces innovations figure une motorisation hybride astucieuse qui alterne automatiquement entre essence et électricité afin d’optimiser son rendement énergétique, suivant ainsi l’exemple de la Toyota Yaris et d’autres modèles hybrides.
Contrairement à d’autres modèles offrant un choix de motorisations, la Jazz ne propose qu’une seule configuration : un moteur hybride essence-électrique de 1,5 litre développant une puissance totale de 120 chevaux. Ce groupe motopropulseur permet d’atteindre officiellement les 100 km/h en 9,4 secondes, un bon dynamisme qui plait au quotidien et qui lui offre une bonne polyvalence.

En tant qu’hybride classique, la Jazz ne permet pas de rouler longuement en mode 100 % électrique et ne nécessite pas d’être branchée pour optimiser sa consommation, contrairement aux hybrides rechargeables. Son mode de fonctionnement par défaut, dit « Hybrid », gère intelligemment l’alternance entre propulsion électrique et thermique en fonction du contexte de conduite. Ainsi, en milieu urbain, elle favorise l’utilisation de l’énergie électrique, en particulier lorsque le conducteur adopte une conduite souple, tandis que sur les routes rapides, les deux sources d’énergie se combinent harmonieusement. Pour peu qu’on aie le pied droit pas trop lourd, elle permet de rouler en électrique même à des vitesses de 80 km/h.

Le confort constitue un atout majeur de la Jazz, qui se distingue par une conduite fluide et sereine, notamment sur autoroute. Sa suspension, bien que légèrement ferme, garantit un excellent équilibre, évitant ainsi l’effet de flottement parfois observé sur des modèles à l’amortissement plus souple.
Toutefois, quelques imperfections subsistent. Lorsqu’une irrégularité de la chaussée se présente, telle qu’un nid-de-poule ou un joint de dilatation, les secousses se font plus ressentir qu’à bord de modèles plus luxueux. Si la Jazz ne se distingue pas par un dynamisme exacerbé, elle reste une voiture sûre et prévisible, procurant une expérience de conduite agréable à rythme modéré. L’adhérence de la Jazz, bien que correcte, ne figure pas parmi les meilleures du segment. Son architecture relativement haute entraîne une inclinaison plus marquée en virage par rapport à certains rivaux, sans pour autant compromettre la sécurité.
Sur les routes sinueuses, la Jazz n’excelle pas, mais elle se révèle parfaitement à son aise en milieu urbain. Son volant léger facilite les manœuvres dans les espaces restreints et, en circulation dense, elle se distingue par un niveau sonore remarquablement bas. Grâce à la puissance de ses moteurs électriques, elle peut progresser en silence dans les embouteillages sans solliciter son moteur thermique. Même lorsque ce dernier s’active, son fonctionnement reste discret à bas régime.
Cependant, si le conducteur appuie franchement sur l’accélérateur, le régime moteur grimpe brusquement, générant un bruit persistant tant que la pédale demeure enfoncée. Ce phénomène, bien que moins marqué que sur la Mazda 2 Hybrid équipée d’une transmission CVT, peut altérer la quiétude de l’habitacle. De plus, à hauts régimes, le moteur thermique de 1,5 litre se révèle légèrement rugueux, transmettant quelques vibrations aux commandes. Quelques nuisances sonores subsistent, notamment des bruits aérodynamiques au niveau des rétroviseurs et une insonorisation perfectible des bruits de roulement et de suspension. En revanche, le freinage régénératif, bien calibré, permet d’obtenir un ralentissement fluide et naturel, sans heurts.
Côté ergonomie, la Honda Jazz adopte une position de conduite surélevée, évoquant davantage un monospace compact qu’une citadine traditionnelle. Le conducteur bénéficie d’un bon ajustement du volant et du siège, garantissant une posture naturelle. Seul bémol : le support lombaire n’est pas réglable et cette option n’est pas disponible, un point qui pourrait gêner les trajets prolongés.
L’agencement du tableau de bord, fidèle à la tradition Honda, privilégie la simplicité et l’ergonomie. Les boutons de commande sont disposés de manière intuitive et les larges molettes de réglage de la climatisation se révèlent bien plus pratiques que les interfaces tactiles rencontrées sur certaines concurrentes haut de gamme. En matière de visibilité, la Jazz surpasse la majorité des citadines. Son pare-brise généreux, ses montants avant affinés et ses vastes surfaces vitrées latérales offrent une vue dégagée, facilitant les manœuvres et les intersections. À l’arrière, la large lunette améliore la rétrovision, bien que les montants arrière épais puissent gêner la vision latérale.
Chaque finition de la Jazz intègre des projecteurs LED ainsi qu’un dispositif d’allumage automatique des feux de route. L’équipement multimédia repose sur un écran tactile de 9 pouces, compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, permettant d’éviter l’utilisation du système d’exploitation Honda, jugé peu convaincant.

En matière d’espace, la Jazz surpasse la plupart des citadines avec une habitabilité remarquable, notamment aux places arrière. Son ingénieux système de sièges « Magic Seats » permet de moduler l’espace de rangement en relevant l’assise des sièges arrière ou en les rabattant totalement pour créer une surface de chargement plane.
Côté tarifs, la Honda Jazz affiche un positionnement premium par rapport à ses concurrentes. Toutefois, son équipement de série généreux et sa cote de revente avantageuse compensent en partie cet investissement initial. Sa motorisation hybride, très efficiente, garantit également des coûts d’exploitation réduits.
N’oublions pas son arsenal technologique, qui inclut de série un freinage d’urgence automatique, une assistance au maintien de voie et une reconnaissance des panneaux de signalisation ou encore la caméra de recul. Les versions supérieures intègrent en complément une surveillance des angles morts et une alerte de trafic arrière.
Ainsi, bien que son prix soit élevé, puisque débutant à CHF 28’890.- pour sa version Elegance et 30’990.- pour la version Advance de notre test (toutes les configurations sont visibles sur le site de Honda) la Honda Jazz demeure une proposition séduisante pour ceux recherchant une citadine spacieuse, confortable et efficiente, conjuguant modernité et praticité avec une approche respectueuse de l’environnement.


