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Avis – Metaphor ReFantazio

Depuis son annonce il y a de cela huit ans maintenant, le projet Re Fantasy des créateurs à l’origine des Persona, série dérivée des Shin Megami Tensei et ô combien estimé dans le monde du J-RPG, avait comme objectif de casser cette routine dans l’univers et de proposer aux amateurs du genre une toute nouvelle expérience. Projet particulièrement ambitieux qui tranche énormément par rapport à la franchise initiale, Métaphor ReFantazio arrive-t-il à dépasser ce lourd héritage et ainsi devenir l’un des titres majeurs du J-RPG ?

Conditions de test : ce test a été réalisé sur PC avec un code éditeur via la plateforme Steam. L’expérience a été parcourue en 1440p et les paramètres graphiques au maximum.

Avec Metaphor ReFantazio, les développeurs changent totalement d’univers, de contexte et quittent le monde contemporain, en particulier la vie lycéenne, pour nous plonger dans un monde imaginaire et fantaisiste. Sombre, mature et traitant de sujets qui rythment ou qui ont forgé notre monde, comme la discrimination raciale, les différentes couches sociales, l’influence religieuse sur les peuples ou encore la puissance des nobles face au petit peuple sur le plan politique et morale, le scénario ne se contente pas de survoler ces sujets ou de simplement présenter des clichés sans intérêt. L’écriture est plus profonde et s’appuie sur un univers particulièrement riche avec une intrigue qui ne cesse de s’affirmer au travers de personnages charismatiques et attachants.

Dans ce contexte Métaphor ReFantazio entame son récit par la trahison et l’assassinat du roi Hythlodaeus V, souverain d’Euchronie à l’origine de l’alliance des royaumes par Louis, un guerrier et archimage de l’armée royale, afin d’engendrer un coup d’État et prendre place à la tête du royaume en l’absence du prince présumé mort. Mais alors qu’il pensait assouvir ses désirs, le défunt roi, qui avait tout planifié, a permis que sa mort déclenche la magie royale, un puissant sort dans le but de présenter ses dernières volontés au peuple en ce qui concerne son successeur. Pour désigner celui qui sera digne du trône, le roi met en place un tournoi ouvert à tous. Mais seul le représentant qui aura la bonne grâce du peuple pourra siéger sur le trône.

On incarne alors un jeune soldat du peuple Elda qui se lance à la poursuite de Louis afin de sauver le prince, son ami qu’on croyait mort, mais qui en réalité est victime d’une puissante malédiction. 

Bien entendu, les choses ne sont pas si simples et commence alors un long périple qui nous transporte aux quatre coins du royaume. Le voyage est totalement dépaysant, accentué, dans un premier temps, par cette narration prenante, mais surtout par cette direction artistique particulièrement travaillée et soignée. Habitué au Persona, il est vrai que Métaphor ReFantazio est un cran au-dessus, et pourrait sans difficulté devenir une nouvelle référence pour cette licence.

En parlant d’habitude, tout comme les Persona, le déroulement de l’histoire est rythmé par l’écoulement du temps, c’est-à-dire que la progression est imposée par un calendrier et des dates butoir, sans quoi vous ne pourrez plus avancer dans l’histoire principale ou certaines quêtes secondaires. Chaque action a des conséquences et fait avancer le temps. Les fans et habitué de la franchise seront certainement comme poisson dans l’eau, mais les nouveaux joueurs ou juste curieux pourront ressentir une certaine frustration face à cette progression qui exige de ne pas pouvoir être totalement libre de nos mouvements, face à la montagne d’activité à abattre en particulier au début du jeu et lors de la mise en place des différents éléments.

S’ajoute à cela un titre très bavard, qui enchaîne dialogues et cinématiques en nous laissant comme simple spectateur. On passe presque une heure et même plus par moment à simplement suivre l’histoire et l’écoulement du temps sans pouvoir agir autrement que sur les rares petits déplacements et lancement d’interaction bien précis. Encore une fois, cette présentation peut être frustrante et on se demande si on est face à un jeu vidéo ou si on regarde juste un anime. Mais honnêtement, tout comme pour les Persona, une fois l’aventure lancée, on n’arrive plus à s’arrêter et on en devient addict. Une fois dompté, le plaisir est immense et on profite pleinement d’une expérience unique, accompagnée de musique particulièrement soignée qui tranche une nouvelle fois avec Persona 5 et offre une touche épique à l’aventure.

Au-delà de son univers très riche et particulièrement soigné, Métaphor ReFantazio propose également un gameplay très intéressant, bien qu’il garde les mêmes bases que Persona, du moins dans les grandes lignes. De fait, on retrouve ce fameux tour par tour qui demande d’exploiter les forces et les faiblesses de nos ennemis, ce qui offre un gameplay riche et tactique, mais aussi particulièrement difficile si vous ne faites pas attention. Même un combat contre un ennemi plus faible peut devenir votre pire cauchemar si vous y allez sans préparations. La différence, ou plus tôt, les nouveautés apportées avec cet opus, vient des archétypes. 

Les archétypes sont la manifestation de la magie qui se matérialise par le fait que nos héros portent une sorte d’armure afin d’utiliser diverses compétences. Ces archétypes représentent les différentes classes de combats connues dans le monde du RPG, comme le guerrier, le mage, le chevalier, le guérisseur ou encore l’artilleur. Il existe en tout dix archétypes et autant d’évolutions de ces derniers qui se débloquent au fur et à mesure de l’aventure et des diverses rencontres. Chaque archétype possède sa propre barre d’expérience, et les diverses compétences débloquées au fil des niveaux peuvent être transférées entre archétypes grâce au système d’héritage. Le guerrier peut soigner ou utiliser des sorts magiques grâce à ce système. Au premier regard, certains diront que cette approche n’est pas très différente des Persona, à la seule différence que ce système ne se résume pas uniquement à l’héro comme par le passé, mais à tous les membres de votre équipe. De quoi offrir énormément de possibilités pour vous préparer au mieux face aux différents défis qui vous attendent.

Mais là où Métaphor ReFantazio se démarque dans son gameplay par rapport à Persona est qu’il permet des phases en temps réel avant d’engager une bataille. Dans les zones de combat, en approchant un monstre, il est possible de le frapper afin de l’étourdir et ensuite d’engager le combat en équipe, ce qui se traduit par le fait de prendre l’avantage en début de combat. Par contre, si un monstre vous touche, c’est lui qui prend l’avantage sur vous en phase de combat. Ceci étant, si l’ennemi est plus faible que vous, l’attaquer sans engager une bataille en équipe permet de le tuer en un coup, ce qui offre la possibilité de farmer beaucoup plus rapidement certains donjons par exemple et donc de gagner de l’expérience simplement.

Outre les phases de combat, Métaphor ReFantazio offre, comme ses grands frères, diverses activités en plus de l’exploration lorsque cela est possible, en gérant votre temps, mais surtout la possibilité d’améliorer vos relations en discutant avec vos alliés ou connaissances. Le but de la manœuvre est de pouvoir débloquer de nouveaux archétypes, mais également d’améliorer votre vertu représentée sous cinq aspects, à savoir, le courage, la sagesse, la tolérance, l’éloquence et l’imaginaire. Les différents aspects de la vertu permettent de débloquer certains dialogues et donc certaines possibilités en jeu. De quoi offrir une durée de vie une nouvelle fois très conséquente.

Métaphor ReFantazio se présente comme l’aboutissement du travail effectué depuis Persona 3, et offre une aventure mémorable et particulièrement touchante. Le titre se distingue facilement grâce à sa direction artistique, ses musiques, mais notamment par la richesse de son gameplay. Mais malgré un revêtement maîtrisé, on note une technique dépassée ainsi qu’une structure au niveau des donjons très simple et répétitive, ce qui n’empêche en rien le plaisir procuré signe de main de maître par Katsura Hashino, Shigenori Soejima et Shoji Meguro.

Note : 4.5/5

A propos cedric

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