Particulièrement attendu lorsqu’il s’agit d’une production de l’écurie Rocksteady, le simple fait de l’évoquer mobilise tous les fans de super-héros. Pour cause, la série de Batman Arkham a su réinventer un style et offrir une saga incontournable. Quoi de plus logique que lors de l’annonce de ce Suicide Squad : Kill the Justice League, tous les regards ont été braqués sur le studio à l’affût de la moindre information de Warner Bros. Games. Disponible maintenant depuis le 30 janvier pour l’accès anticipé et le 2 février pour tout le monde, le titre est-il vraiment à la hauteur des attentes ? Bien qu’on sache déjà l’avis des fans sur le fait de l’orientation du soft, à savoir un jeu service multijoueur.
Avant-propos : ce test a été réalisé sur PlayStation 5 avec un code éditeur. Il faut savoir que contrairement à la saga des Batman Arkham, Suicide Squad est un jeu de tir et d’action aventure en monde ouvert à la troisième personne, prenant place dans l’univers des Arkham et se présentant comme la suite directe des événements de Gotham Knight. Dans sa structure, on s’éloigne fortement de la formule proposée dans les Batman, ici, on peut facilement le comparer à The Division, à savoir, un HUB pour vous préparer, et un monde ouvert dans lequel on enchaîne missions principales et secondaires ou simplement se balader en solo ou en coop en ligne avec son système de cross-platform.
Pour ce qui est du récit, à l’instar des différents films mettant en scène la célèbre Suicide Squad, ou encore la Task Force X, on retrouve nos quatre super vilains, Harley Queen, King Shark, DeadShot ou encore Captain Boomerang, fraîchement libéré et sous le contrôle de l’argus d’Amanda Waller grâce à une nano bombe dans le crane, notre joyeuse équipe malgré elle, se retrouve expédié au cœur de Métropolis et a pour mission de tuer la Justice league, rien que ça. Ce théâtre fait suite à l’arrivée il y a maintenant cinq ans des forces armées de Brainiac qui ont envahi la terre et ont réussi à transformer en marionnettes Superman, Batman, Green Lantern et Flash.
Le contexte posé, si l’histoire découpée sous la forme de mission comme précisé plus haut, reste classique et surtout prévisible, l’ensemble se rattrape et prend vie grâce à une incroyable mise en scène entrecoupée de cinématiques et d’une modélisation au petit oignon des différents personnages, sans oublier la maîtrise de l’univers par le studio. La personnalité de chaque membre de la Task Force X est bien retranscrite, l’humour est omniprésent et fait la part belle par moment, arrachant sans trop de mal un sourire. C’est sans compter le doublage particulièrement réussi reprenant les voix officielles des différents protagonistes.
Tout est fait pour que les habitués des comics de la maison DC, se retrouve rapidement, grâce à la mise en place d’un Métropolis plus vrai que nature et ces lieux marquants comme le Daily Planète, le Hall des justiciers (qui sert de HUB) ou encore la tour de LexCorp, sans oublier les références et les personnages de la saga Arkham présent ici afin d’assurer vos arrières, tels que Pingouin qui devient le fournisseur officiel en arme et autre équipement pour le Suicide Squad. D’autres têtes d’affichage rejoignent par la suite l’aventure, mais ça, on vous laisse le découvrir.
Malgré le soin porté sur le moindre petit détail, l’histoire principale n’est en fait qu’un prétexte pour l’Endgame et trop vite expédiée. Moins catastrophique qu’annoncé, comptez une quinzaine d’heures pour en faire tour. À côté, on regrette les combats de boss en dessous de nos espérances et qui ne font clairement pas honneur aux légendes de la justice league. Mais le plus dommageable réside dans les quêtes secondaires et activités annexes. Entre chaque point clé de l’histoire, diverses quêtes apparaissent et permettent une fois réalisées d’améliorer l’équipement ou d’amasser des ressources. Ces quêtes sont répétitives à souhait et se résument toujours à la même chose avec une difficulté plus élevée. Le seul point qui les différencie, c’est le fait de générer une contrainte pour atteindre l’objectif, par exemple ne faire que des dégâts critiques pour tuer les ennemis, ou ne réaliser que des dégâts à la grenade. Bref, et en ce qui concerne les activités annexes, ben, c’est le néant, seuls des défis et la recherche de trophées de l’homme mystère comble quelques trous dans le paysage.
Un Endgame et une course à la puissance sans fin. Comme précisé, l’histoire n’est en fait qu’un prétexte pour le Endgame ; bien que plaisante à faire, c’est une sorte de grand tutoriel pour apprendre les mécaniques et connaître les différentes propositions faites par le jeu. Une fois terminée, bien que l’histoire ne se termine pas vraiment, commence une course à l’armement et à la recherche du défi de plus en plus difficile à réaliser. Encore une fois, un peu comme The Division et son système de rang de monde, plus vous augmentez vos rangs de maîtrise et de Finite Crisis, plus les incursions deviennent difficiles et rapportent plus de ressources ou d’équipements de plus en plus puissants et ainsi de suite. Mais une fois de plus, on tourne en rond rapidement et tout se répète sans cesse, sachant que malgré la proposition faite ici, il manque cruellement de contenu, comme des raids ou encore des donjons spécifiques, afin de diversifier un peu plus l’offre. Mais Rocksteady a déjà prévu quatre saisons pour la première année et l’ajout de contenu divers, comme de nouveaux personnages jouables, de nouveaux talents, armes, mais également des missions et autres lieux à visiter. En soi, la proposition peut être intéressante et infinie grâce au multivers, mais seul le temps nous dira ce que prépare réellement le studio.
En l’état, Suicide Squad : Kill the Justice League n’est clairement pas la catastrophe que tout le monde ne cesse de scander haut et fort et honnêtement, en mettant certains défauts de côté et à petite dose, j’ai passé un moment agréable au côté de la Task Force X. Alors oui le jeu service n’était clairement pas dans l’attente des joueurs, et le soft enfonce le clou avec sa formule classique qui tourne rapidement en rond et répète sans cesse sans innovation réelle et moment vraiment marquant. Ceci dit, il faut aussi mettre en avant ce qui doit l’être : la mise en scène et le travail fait sur l’univers DC sauvent largement le travail du studio londonien. Attendons de voir comment vont réagir les développeurs et Warner Bros Games pour faire vivre leur jeu dans l’année.
Note : 3.5/5