Thriller psychologique palpitant écrit par la psychologue clinicienne et romancière Françoise Guérin, « La souris qui voulait sauver l’ogre », nous emmène à Sète dans le sillage de Maja Van Hoerenbeck, une psychologue, chargée d’enquêter sur les raisons du suicide de Pauline, une étudiante du très select institut privé « la Rédemption ». Issue d’un milieu modeste, cette brillante étudiante en classe préparatoire, engagée dans la lutte pour le climat, s’est jetée du toit de son lycée, laissant tout le monde autour d’elle dans un état de complète sidération. Rattachée à la cellule Cornelia, Maja a pour mission de faire « l’autopsie psychologique » de ce suicide ainsi que de la postvention, c’est-à-dire de prévenir de nouveaux suicides auprès des étudiants. C’est que 4 autres étudiants ont déjà mis ou tenté de mettre fin à leurs jours au sein du même établissement au cours des deux dernières années. Et les études en suicidologie montrent que les suicides sont contagieux.
On suit Maja, flanquée de Mrs Robinson, sa fidèle doberman, tout au long des entretiens qu’elle mène avec l’entourage de Pauline : ses parents, sa sœur, ses amis du quartier, ses camarades de classe, la cheffe de l’établissement, le CPE, la documentaliste bibliothécaire, l’infirmière. Et bien d’autres. Car d’entretiens en entretiens, les noms de nouveaux personnages surgissent qui pourraient détenir un morceau des raisons qui ont poussé la jeune fille au passage à l’acte. Lutte pour le climat, harcèlement, omerta, inégalités sociales, élitisme, pression scolaire insoutenable : autant de thèmes abordés au fur et à mesure que le récit avance. Le portrait de Pauline s’esquisse peu à peu tandis que les langues se délient. Sidérée par ce qu’elle découvre, Maja voit ses propres fantômes ressurgir et les traumatismes du passé être réactivés.
Ecrit d’une plume vive et alerte, le roman est complètement addictif et les 500 pages se dévorent d’une traite.