Nikon 1 : Un nouveau format chez les hybrides

Nikon nous livre les 2 premiers appareils de la gamme « One », le J1 et le V1. Ces compacts à objectifs interchangeables devront se faire une place au soleil, dans une nouvelle gamme qu’ils créent au passage…

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Petit reflex ou gros compact?

Avec la gamme 1, Nikon s’adresse à un nouveau public, qu’on pourrait définir comme débutant amateur à la recherche d’une qualité d’image supérieure relativement aux compacts. Des utilisateurs qui acceptent de passer par la case objectifs interchangeable, sans les réglages complexes et les modes manuels des reflex, tout en acceptant de consacrer un budget similaire à celui d’un reflex d’entrée de gamme. Autant dire que la mission est loin d’être gagnée d’avance au niveau du positionnement de produit. Pourtant, la gamme One est dotée d’un capital sympathie qui se vérifie rapidement auprès du grand public, qui la qualifie quasiment unanimement de « petit reflex révolutionnaire ». Nous avons vérifié cela, en testant tant le Nikon 1 J1 que le V1…

Avec ou sans viseur et flash intégré?

Nikon propose donc 2 produits dans sa gamme One, le J1 et le V1. Ils adoptent tous deux un nouveau format de capteur, nommé CX, plus petit que le DX. Le capteur mesure 13,2 x 8,8 mm (soit à peu de chose près 1″) et se trouve être plus grand que ceux des compacts classiques (6,2 x 4,6 mm), mais également plus petit que le format Micro 4/3 (17,3 x 13 mm) qui équipe par exemple le NEX de Sony. La taille est importante, quoi qu’on en dise, puisque plus le capteur est grand, plus la lumière peut y pénétrer. Cependant, Nikon introduit des nouveautés de taille. Le capteur CMOS intègre un système de mise au point par corrélation de phase qui vient épauler le traditionnel système de détection de contraste sur le capteur principal. Une première chez Nikon, qui permet des rafales à 60 i/s, de filmer en HDTV 1080i, de nouveaux modes photographiques comme l’instant animé ou l’enregistrement en continu des images avant le déclenchement.

Du côté de la prise en main, les deux modèles sont un peu différents. Le V1 est un peu plus trapu que le J1, dispose d’un viseur numérique en plus de son écran (qui se désactive intelligemment grâce à un capteur de proximité lorsqu’on le porte à l’œil) et dispose d’une griffe porte accessoire, qui peut recevoir un flash ou encore un micro, puisqu’il dispose en plus d’une entrée micro que n’a pas non plus le J1. Par contre, ce dernier, plus compact, dispose d’un flash escamotable, qui ressemble à première vue à un gadget, mais qui remplit parfaitement son rôle. L’embonpoint, relatif certes, du V1 semble se justifier par le choix de Nikon d’y intégrer une batterie plus grande, apparemment identique à celle du P7000. Les deux frangins disposent d’une finition impeccable, tant en blanc laqué qu’en noir. Dommage cependant que Nikon ne propose que très peu de surfaces de grip, encore moins de bombé sur les boîtiers améliorant sa prise en main. Mais relativement à leur taille, et du fait qu’on les maintienne finalement par leurs objectifs, à la façon d’un mini-reflex, cette première impression s’estompe assez rapidement. Il ne faut pas non plus chercher sur cette série de réglages poussés. L’interface est celle d’un compact amateur, se limitant au minimum, même si un bouton dédié à la prise de vidéo situé près du déclencheur ainsi qu’un sélecteur de mode de prise de vue rapide s’avèrent plutôt pratiques. Bref, ceux qui n’utilisent leur reflex qu’en mode complètement automatique devraient être séduits par le One.

A l’utilisation

Les deux modèles nous ont été livrés avec deux optiques. Le J1 nous est arrivé en kit avec un 10-30 mm f/3,5-5,6 équivalent à un 27-81 mm en 24×36. L’objectif dispose en plus d’une position « voyage », permettant de réduire son encombrement, tandis que le fait de déverrouiller l’optique met automatiquement l’appareil sous tension. Bien vu! En ce qui concerne le V1, il est arrivé accompagné d’un pancake 10mm ouvrant à f:2.8. Un choix moyennement intéressant, même si son ouverture permet de réaliser de meilleurs clichés en basses lumières, nous aurions préféré le 10-100 dédié à la vidéo, ou le quatrième disponible, un 30-110 f:3,8-5,6. Il n’empêche, les deux objectifs sont de bonne facture, bien que l’on ait dénoté un effet tonneau à 10mm pour le 10-30, ou encore une légère aberration chromatique en grand-angle, en conditions difficiles. Mais c’était aller chercher la petite bête, puisque globalement, les résultats sont au-delà de nos attentes. Avec un capteur plus petit que sur un NEX5 de Sony, nous nous attendions à des résultats logiquement inférieurs. Eh bien non! Tout d’abord, grâce à l’Expeed3, le chip maison de traitement d’image. Il est possible de faire des rafales à 60i/s sur 12 vues sans actualisation de l’AF ou encore 5i/s avec actualisation AF. En parlant d’autofocus, celui-ci est hybride et peut fonctionner selon 2 modes : la classique détection de contraste rencontrée sur tous les compacts, mais aussi la détection de phase comme sur les reflex ! 

La mise au point se fait entre 0,10 s et 0,50 s, avec une latence au déclenchement de 0,05 s : l’appareil est rapide et précis. Les deux seuls moments où le Nikon 1 pourrait faire mieux, c’est au démarrage et entre deux photos, puisque le visionnage d’image ne peut pas être désactivé… En ce qui concerne la qualité d’image pure, la balance des blancs automatique est remarquable, tandis que le rendu de 100 à 800 ISO est quasiment parfait, à condition toute fois d’activer la réduction du bruit. En poussant plus loin, des images à 3200 ISO, mode natif maximal de l’appareil, peuvent aisément être utilisées pour de petits tirages, voire exploités plus largement si on les passe à la moulinette via Lightroom, par exemple. A ce sujet, la version de ViewNX 2, le logiciel fourni avec les « One » ne propose toujours pas d’algorithme de traitement du bruit. Dommage!

Vidéo et fonctionnalités

Efficaces pour la prise de photos « conventionnelles », les 2 Nikon One disposent de modes mis en avant par le constructeur. Instant animé enregistre un petit rush vidéo autour du moment où vous avez capturé votre photo. L’appareil commence donc à mettre des images en buffer quand on presse à mi-course le déclencheur, pour un résultat offrant une seconde de film au ralenti (40%) et un résultat sous la forme d’un petit film de 2.5 secondes avec un fondu en final. Sympathique, mais pas vraiment indispensable. L’autre mode, le sélecteur de photo optimisé capture vingt images en rafale (à 30 im/s) et n’en garde que cinq, sur lesquelles il en fait ressortir la meilleure. Dommage que d’autres modes, comme la possibilité de réaliser un panoramique, l’intégration du bracketing ou encore le HDR ne soient pas au rendez-vous…

Là où le Nikon 1 fait plus que de se rattraper, pour carrément exceller, c’est dans la capture vidéo. L’appareil filme en 1080 / 60i, en Mpeg-4 AVC avec prise de son en stéréo (AAC à 128 Kbps). L’image est superbe, la fluidité des séquences de toute beauté, l’AF hybride est impressionnant de réactivité et de précision (jetez un œil sur les séquences filmées en intérieur, qui plus est en condition difficile lors de la présentation de la PS Vita, ici). Petits plus, les modes vidéo au ralenti et la possibilité de shooter des images de 8,3 Mpix pendant qu’on filme. Si le ralenti à 400 im/s en 640 x 240 pixels sur 5 secondes pourra trouver une utilité, celui à 1 200 im/s en 320 x 120 pixels reste vraiment symbolique. En tout cas, son potentiel vidéo est plus que séduisant, carrément bluffant…

La gamme One saura séduire les amateurs de compacts qui lorgnent vers les reflex mais dont la complexité rebute. Sans doute qu’on en verra fleurir plus d’un sous les sapins ce Noël…

Prix indicatif : Nikon 1 J1 – kit 10-30 : 685.- / V1 kit 10-30 + 30-110 : 935.-

[xrr rating=4/5 label= »Note S2P: »]

Eric Rivera

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