En parallèle de la sortie de Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba La forteresse Infinie, qui pulvérise tous les records dans les salles obscures, Sega en profite pour offrir une suite à sa première adaptation des aventures de Kamado Tanjiro imaginée par Koyoharu Gitoge dans l’univers du jeu vidéo. L’objectif principal, au-delà de s’adresser aux fans, est de corriger les erreurs passées, en particulier sur la proposition du contenu qui faisait sérieusement défaut.
Conditions de test : notre verdict se base sur la version PlayStation 5 (testée sur PlayStation 5 Pro) en ayant bouclé le mode Histoire et après avoir fait le tour des différents modes de jeu disponibles, soit environ une quinzaine d’heures de jeu. Comme pour toute adaptation, Demon Slayer propose un doublage en anglais ou japonais sous-titré en français.
Demon Slayer Kimetsu no Yaiba The Hinokami Chronicles 2 est disponible sur consoles de salon, Nintendo Switch et PC.
Un style qui peine à se renouveler.
Les adaptations en jeux vidéo des différents mangas populaires du moment sont légion. Surfant sur la hype et la corde sensible des fans, certaines adaptations ont même réussi à devenir des références. On pense sans grande difficulté à la série des Naruto Shippuden Ninja Storm et aux différentes adaptations de Dragon Ball. Mais depuis quelques années, la formule peine à se renouveler et profite simplement de la popularité d’une œuvre pour grappiller un peu de marché.
Cyberconnect2, studio japonais devenu maître dans ce domaine et mandaté par Sega, propose une nouvelle fois sa vision du célèbre manga Demon Slayer Kimetsu no Yaiba. Cette suite vient logiquement adapter les arcs du quartier du plaisir, du village des forgerons et de l’entraînement des piliers et s’étale sur neuf chapitres. De quoi revivre l’histoire avant de se plonger dans les différents films.

Ce mode Histoire, étape obligatoire pour ce type de production, propose une adaptation et une retranscription d’une grande fidélité de l’univers, de l’ambiance, mais aussi de l’humour présent dans le manga le tout dans un rythme bien maîtrisé et d’une mise en scène toujours aussi spectaculaire en particulier sur certains combats, bien qu’il ne se concentre que sur l’essentiel puisque cet opus est surtout destiné aux connaisseurs. Ce choix est bienvenu et évite les errances ainsi que les passages vides et sans intérêt du premier jeu. Mais pas de panique, l’approfondissement du lore ou encore certains passages sont présents sous forme d’essence émotionnelle à collectionner avant de pouvoir les visionner.
En parlant d’objets à collectionner, il en va sans dire que le périple de Tanjiro reste ponctué de rapides passages plus libres, moins importants qu’en 2021, qui permettent de récupérer divers objets de collection (titres, cadre ID, tenues ou encore photos de profil). Principalement destiné à gonfler artificiellement le contenu et qui ne fera plaisir qu’aux fans ou pour la chasse du 100%. On retrouve également quelque mini-jeu ainsi que diverses quêtes secondaires qu’on aimerait rapidement oublier au vu de leurs intérêts et de leurs constructions.
Mais voilà, à défaut de proposer une bouffée de fraîcheur dans sa construction ou dans sa proposition en termes de contenus, les développeurs ont misé sur une difficulté qui finit rapidement par être agaçante et mal placée puisque le mode histoire est normalement présent pour revivre le manga et prendre du plaisir à le parcourir et non devenir le nouveau champion du prochain EVO. L’apprentissage dans les jeux de Vs passe par des modes bien différents qui offrent vraiment un challenge adapté.

En parallèle de l’histoire qui couvre les derniers chapitres du manga, Cyberconnect2 offre une piqûre de rappel au travers de La voie d’un pourfendeur. Destiné à revivre le début des aventures de Nezuko et de Tenjiro jusqu’au premier film, Le train de l’infini, ce mode de jeu se résume en six affrontements accompagnés d’un condensé de l’histoire. Rapidement fait et rapidement expédié, contrairement au mode histoire et sa jauge de difficulté lunaire, ici le challenge est complètement absent et une fois terminé, on débloque la difficulté supérieure pour une nouvelle fois refaire les six combats.
L’originalité de ce Demon Slayer Kimetsu no Yaiba The Hinokami Chronicles 2 passe par le parcours d’entraînements. Pour rester dans le thème du dernier arc, ce mode est basé dans les grandes lignes sur les mécaniques d’un rogue-lite et permet d’affronter les différents piliers. Pour ce faire, il faut, au travers d’un petit parcours personnalisable, progresser et éliminer quatre adversaires avant le combat final, sachant que chaque combat permet de récupérer de l’équipement. Les pièces d’équipements sont des objets à utiliser et qui offrent divers avantages en combat comme un bonus d’attaque, de défense ou encore des soins et utilisables dans les différents modes de jeu disponibles. Hormis une nouvelle fois tout terminé à 100%, ce mode de jeu risque rapidement de passer aux oubliettes.
Demon Slayer Kimetsu no Yaiba The Hinokami Chronicles 2 est et reste avant tout un arena fighters et de ce côté, le titre est bien fourni avec son mode VS pour des affrontements entre potes au fond du canapé, des matchs d’endurance ou son mode en ligne complet avec des matchs amicaux de groupe, mais surtout des matchs classé rythmé par un classement saisonnier. Pour l’écosystème PlayStation, Chronicles 2 fait partie et permet de participer au PlayStation Tournament.

Pour ce qui est du gameplay, Demon Slayer Kimetsu no Yaiba The Hinokami Chronicles 2 est simplement un copié collé du précédent opus avec des affrontements exclusivement en deux contre deux et n’apporte qu’un équilibrage global. Enfin, certains personnages restent encore bien au-dessus. La prise en main est simple et rapide et permet de s’amuser rapidement, qu’on soit habitué ou non, tout en gardant une certaine progression, bien qu’en dessous de celle des Naruto Shippuden Ninja Storm, si on souhaite s’investir et affronter les meilleurs joueurs en ligne. Côté rooster, les développeurs de chez Cyberconnect2 ont répondu aux critiques et aux retours de la communauté et proposent quarante-six combattants. Un chiffre bien plus important que le premier chronicles avec la présence de tous les piliers et démons dès le départ et non sous forme de DLC. Mais attention, si ce chiffre peut faire tourner les têtes, il faut garder à l’esprit que comme pour toutes les adaptations de manga en jeux vidéo, il existe plusieurs versions d’un même personnage, couvrant ainsi son évolution au travers des chapitres. Kamado Tanjiro à lui seul représente cinq personnages différents. Finalement, il existe une trentaine de personnages, ce qui reste plus que correct.
Notons tout de même l’apparition des doubles ultimes. À l’instar de ce qu’on peut retrouver une nouvelle fois dans les Naruto Shippuden Ninja Storm, et en fonction du duo choisi, toujours sous conditions, l’utilisation des pouvoirs ultimes déclenche des cinématiques uniques toujours aussi spectaculaires et plaisantes à regarder. Bien que la formation des duos pour obtenir ces fameux doubles ultimes se base sur la progression logique du manga, on ne dénombre que trop peu de possibilités. Espérons une évolution grâce aux mises à jour futures.

Destiné principalement pour les fans, Demon Slayer Kimetsu no Yaiba The Hinokami Chronicles 2 offre, non sans défaut, une suite bien plus intéressante et complète. Hormis l’histoire qui fait logiquement suite au premier jeu, cette suite se démarque des autres productions du même type grâce au talent du studio japonais avec cette réalisation, cette mise en scène aux petits oignons et sa prise en main directe et diablement efficace. Malheureusement, le manque de risque et le peu d’évolution viennent ternir le tableau et hormis les habitués du genre, la majorité passeront leur chemin.
Verdict : 3.5/5