OpenAI tente de donner une âme à son chatbot en l’enrobant de cordialité et d’empathie. Pourtant, l’accueil réservé à GPT-5 illustre les attentes contradictoires d’un public qui oscille entre désir d’efficacité et quête de proximité.
La plus récente évolution de GPT-5 met en avant une dimension relationnelle accentuée : le célèbre agent conversationnel d’OpenAI se veut désormais plus chaleureux, plus accessible et plus attentif à l’utilisateur. L’objectif affiché est clair : humaniser les échanges, renforcer l’impression de proximité et offrir une expérience empreinte de convivialité.
Entre fascination et scepticisme
Depuis sa mise en circulation, GPT-5 suscite de vifs débats. Si certains observateurs applaudissent une avancée notable vers une IA plus empathique, d’autres se disent déçus par une tonalité jugée artificielle ou mal calibrée. Consciente de ces réserves, OpenAI multiplie les ajustements afin de trouver ce difficile équilibre entre efficacité technique et dimension humaine.
L’inlassable recherche du ton juste
L’histoire des modèles de la société californienne témoigne d’une quête permanente : celle de la voix parfaite. Trop obséquieux, parfois trop scolaire, ou au contraire trop froid et mécanique, les prédécesseurs de GPT-5 ont rarement fait l’unanimité. Avec cette mise à jour, OpenAI tente une voie médiane : insuffler de la chaleur et de la spontanéité sans tomber dans l’excès d’empathie ou les compliments mécaniques.
Un message publié sur X (ex-Twitter) illustre cette volonté de sobriété mesurée : l’équipe assure que l’on trouvera désormais dans les réponses de simples marques d’encouragement – telles que « Bonne question » ou « Bon début » – loin de toute flatterie pesante.
La personnalisation demeure un atout : les utilisateurs peuvent moduler la personnalité du chatbot – le rendre plus concis, plus enjoué ou plus bavard. Mais par défaut, GPT-5 se veut « sympathique » et avenant, tout en évitant l’écueil d’une politesse automatique.
Réactions contrastées de la communauté
Sur les réseaux sociaux, les retours se sont révélés rapides et souvent critiques. De nombreux internautes estiment que l’effort de convivialité est superfétatoire, préférant une IA pragmatique et concise à une machine qui singe l’humanité. « Ce n’est pas ce que veulent les gens », tranche un utilisateur, réclamant davantage de précision et de rigueur plutôt qu’un dialogue enjolivé.
D’autres soulignent que cette orientation pourrait aliéner une partie du public qui considère avant tout ChatGPT comme un outil productif, non comme un compagnon numérique.
Une équation toujours délicate
L’impact concret de ces évolutions reste, pour l’heure, difficile à mesurer, tant les ajustements demeurent subtils dans la pratique quotidienne. Mais une chose est certaine : la relation entre OpenAI, ses innovations et sa communauté d’utilisateurs se redessine à grande vitesse.
Dans un paysage où certains concurrents – à l’image d’Anthropic avec Claude – privilégient la sobriété et la neutralité, OpenAI tente de tracer une autre voie. GPT-5 aspire à incarner un équilibre délicat : celui d’un assistant à la fois accessible et performant, chaleureux mais sans excès – une alchimie encore fragile, et révélatrice des tensions qui traversent l’univers mouvant de l’intelligence artificielle grand public.