Alors que Windows 10 s’approche de la fin de son cycle de vie, Microsoft concède aux Européens une prolongation gratuite des mises à jour de sécurité. Une victoire arrachée par les associations de consommateurs, mais qui ne repousse que temporairement l’inévitable transition vers un nouveau système.
Alors que l’horloge tourne inexorablement pour Windows 10, Microsoft vient d’accorder un sursis inattendu à son système d’exploitation emblématique. L’entreprise américaine a annoncé la prolongation de son programme de mises à jour de sécurité, un geste qui, toutefois, ne profitera pas à l’ensemble de la planète mais bien aux seuls utilisateurs européens.
Une échéance qui se rapproche dangereusement
À partir de la mi-octobre, la firme de Redmond mettra officiellement fin à la maintenance classique de Windows 10, c’est-à-dire à la fourniture régulière de correctifs de sécurité et d’améliorations fonctionnelles. Sans ces garde-fous, les ordinateurs demeurant sous cette version seraient progressivement exposés à des menaces croissantes : cyberattaques, intrusions malveillantes et failles exploitables par des logiciels tiers.
L’Europe obtient gain de cause
Si ce calendrier semblait inéluctable, un contre-pouvoir s’est exprimé sur le Vieux Continent. Sous l’impulsion d’Euroconsumers, une fédération de défense des usagers active en Belgique, en Italie ou encore en Espagne, Microsoft a dû infléchir sa position. L’argument invoqué repose sur une disposition précise du Digital Markets Act (DMA) : son article 6(6), qui interdit aux géants technologiques de verrouiller abusivement leurs plateformes. Résultat : l’accès au programme Extended Security Updates (ESU), jusque-là réservé aux clients acceptant des conditions strictes et payantes, sera ouvert gratuitement à l’ensemble des résidents de l’Espace économique européen (UE, Norvège, Islande, Liechtenstein).
Une inscription simplifiée mais sous conditions
Dès à présent, les utilisateurs concernés peuvent activer ce prolongement via le menu Paramètres > Mise à jour et sécurité de leur ordinateur. En revanche, le reste du monde demeure soumis à d’autres modalités : s’acquitter d’une redevance unique, utiliser un système de points Microsoft, ou recourir au service Windows Backup. Dans tous les cas, la contrainte reste la même : disposer d’un compte Microsoft actif et se reconnecter au moins une fois tous les deux mois.
Un répit de courte durée
Si cette concession est saluée comme une victoire par les associations européennes, elle ne constitue pas pour autant une solution durable. L’extension gratuite est limitée à un an. À l’horizon d’octobre 2026, chaque utilisateur devra trancher : migrer vers un système plus récent, Windows 11 en tête, ou accepter de s’exposer aux risques liés à un logiciel non maintenu. Pour les possesseurs de machines anciennes, incapables de supporter la dernière mouture sans investissement supplémentaire, le dilemme s’annonce particulièrement délicat.
Par ailleurs, les analystes jugent improbable une extension de cette gratuité au marché américain ou à d’autres régions : selon certains experts, Microsoft et ses partenaires tirent déjà un bénéfice commercial substantiel du renouvellement forcé du parc informatique.
Une trêve précieuse mais éphémère
Pour les Européens attachés à Windows 10, ce répit représente une respiration bienvenue, mais d’une durée comptée. La fenêtre d’opportunité offerte par Microsoft ne doit pas masquer l’échéance finale : tôt ou tard, la migration vers un système plus récent deviendra inévitable.