Dans son ouvrage intitulé « Albert Black », Fiona Kidman raconte le procès, en 1955, d’un jeune immigré irlandais qui sera l’avant-dernier condamné à mort en Nouvelle-Zélande. Arrivé à Wellington en 1953 pour se construire un avenir meilleur, l’homme est accusé du meurtre d’un garçon lui aussi tout juste immigré, à l’occasion d’une rixe dans un bar. L’écrivaine reconstruit avec minutie le parcours du jeune homme ainsi que l’enquête expéditive menée suite au geste malheureux.
Si le récit est haletant, la peinture du climat social et du racisme dans lequel baigne la Nouvelle-Zélande au milieu du siècle dernier est tout aussi prenante. La plupart des jurés de la Cour suprême d’Auckland n’y échappent pas. Dans ce pays où les immigrés ne sont pas les bienvenus et où la peine de mort a été rétablie en 1950, le sort de l’inculpé semble scellé dès le départ. Même s’il est inspiré d’un fait réel, l’ouvrage reste un roman et l’écrivaine sait à merveille faire surgir les émotions et nous ébranler. Un roman judiciaire intense, prenant et superbement écrit !