La firme de Cupertino a levé le voile, mardi, sur la nouvelle génération de son produit-phare : l’iPhone 17. À cette occasion, elle a introduit un modèle inédit baptisé « Air », présenté comme l’appareil le plus fin jamais conçu par Apple. Mais derrière cette prouesse de design et de miniaturisation, l’entreprise n’a pas annoncé de percée décisive dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), un terrain où ses concurrents avancent à vive allure.
Avec une épaisseur de 5,6 millimètres — soit 0,2 mm de moins que le Galaxy S25 Edge de Samsung —, l’iPhone Air est décrit par Tim Cook comme un véritable changement de paradigme. Le directeur général d’Apple s’est exprimé dans une longue vidéo de présentation diffusée en ligne et depuis le siège californien de l’entreprise. Outre cette silhouette affinée, le constructeur met en avant des progrès notables en matière d’autonomie, de puissance de calcul et de performances photographiques. Les prix de cette nouvelle série oscillent entre 800 et 1 200 dollars aux États-Unis.
Le modèle Air se singularise également par la suppression des cartes SIM physiques à l’international, remplacées par la technologie eSIM, déjà imposée sur le marché américain depuis trois ans.
Une stratégie prudente face à l’essor de l’IA
S’agissant de l’intégration de l’intelligence artificielle, Apple a choisi de mettre l’accent sur des usages ciblés : optimisation des clichés photographiques, gestion intelligente de la batterie et allocation de la puissance. Une stratégie qui confirme la position de la marque à la pomme : renforcer ses atouts matériels plutôt que de se lancer dans la course effrénée à l’IA générative.
« Apple contourne en quelque sorte la bataille frontale sur l’IA en se posant en pionnier de l’intégration matérielle de ces technologies dans ses puces et ses terminaux », observe Gadjo Sevilla, analyste chez Emarketer.
Un choix qui contraste avec la démarche des fabricants d’appareils Android, lesquels misent déjà massivement sur l’IA générative dans leurs interfaces. Cette différence de rythme conduit certains consommateurs à différer l’acquisition d’un nouvel iPhone, notent plusieurs experts.
Pour Carolina Milanesi, de Creative Strategies, la logique est claire : « Avec Apple, si l’on investit dans le matériel, on s’assure d’avoir la puce la plus récente. Ainsi, lorsque l’IA sera pleinement opérationnelle, l’utilisateur pourra en tirer parti sans changer d’appareil. »
L’accueil des marchés financiers a toutefois été tiède : l’action Apple a reculé de 1,48 % à Wall Street après les annonces. L’an passé, les fonctionnalités « Apple Intelligence » avaient déjà déçu, notamment une mise à jour jugée trop timide de l’assistant vocal Siri. Selon la presse spécialisée, une intégration de l’IA dans la recherche en ligne n’interviendrait pas avant 2026, parallèlement à une refonte de Siri, et Apple envisagerait même un partenariat avec Google pour combler son retard.
Entre prouesse technique et contraintes industrielles
L’événement a aussi permis d’introduire la troisième génération d’AirPods Pro ainsi que de nouveaux modèles d’Apple Watch, davantage orientés vers le suivi de la santé. Mais l’attention est restée focalisée sur l’extrême finesse du nouvel iPhone, que certains observateurs interprètent comme une étape préparatoire à l’arrivée éventuelle d’un modèle pliable. Une perspective qui poserait cependant deux défis majeurs : l’augmentation des coûts de production et la réduction de l’espace alloué à la batterie.
Enfin, Tim Cook a rappelé que les tensions commerciales avec la Chine pèsent sur la rentabilité de l’entreprise. Les droits de douane imposés sous la présidence de Donald Trump ont grevé les résultats du dernier trimestre à hauteur de 800 millions de dollars, et le manque à gagner est estimé à 1,1 milliard de dollars pour la période en cours.