Après une petite pause bien méritée, la licence culte d’Ubisoft est enfin de retour sur nos machines pour le plus grand bonheur des fans. Mais alors que Far Cry commençait à être boudé par la communauté par manque de prise de risque et surtout par le côté générique de toutes les franchises de la firme Française, faut-il espérer une prise de conscience des développeurs et un retour bien mérité aux sources se rapprochant ainsi que la référence qu’est Far Cry 3? C’est en tout qu’à ce que les différents trailers ont dévoilés, ramenant au passage une certaines attentes par toute la communauté et également des nouveaux joueurs en cette période de Rush vidéo ludique. Alors pari tenu? Nouvelle référence pour cette fin d’année? Pour être honnête pas vraiment.
Notre avis, se base sur la version PlayStation 5 de Far Cry 6 et de ce fait, le rendu graphique est en dessous des versions PC. Ubisoft ayant fait le choix de ne pas activer le Ray Tracing pour les versions consoles afin de garder une expérience certe plus solide sur la PlayStation 5 et Xbox Séries avec un affichage en 4k et 60 images par secondes, mais proches des versions old gen puisque Far Cry 6 propose du Cross play entre les machines de la même famille. Choix douteux qui pénalise les possesseurs des nouvelles consoles.
Just Cry 6
Bienvenue à Yara, ce monde imaginaire créé de toute pièce pour l’occasion avec une forte identité Cubaine aux allures tropicales, avec ses cocotiers, son sable blanc, sa mer émeraude, sa jungle luxuriante, sa bonne musique et surtout du rhum… de quoi faire rêver non? Mais trêve de plaisanterie, nous ne sommes pas ici pour faire du tourisme, quoique par moment ce sixième opus offre de très beau panorama qui mérite le coup d’œil, on oublie parfois l’objectif pour admirer un magnifique couché de soleil, ou simplement profiter de la végétation, des villes ci et là, bref comme tout bon Far Cry c’est beau et plus intéressant que la campagne dans le Montana, bien que le moteur physique commence un peu à tousser et que sur console current gen nous n’avons pas droit au RT. Mais passons, comme d’habitude les développeurs savent y faire mais tout ceci a une contrepartie, c’est cruellement vide, en particulier les zones de villes. A part quelques PNJ représentant surtout la force armée, c’est le désert. Le jeu manque de vie. Pourtant les développeurs se sont donné du mal à reproduire des lieux donnant ainsi une crédibilité à son univers, tels qu’un marché, lieu de culte, maison, bâtiment etc, mais c’est vide. C’est d’autant plus flagrant au vu de la taille de la carte, faisant au passage l’opus proposant l’ère de jeu la plus grande. Il y a plus de coffre à récupérer que de PNJ.
Mais revenons en au fait, puisqu’au-delà de son côté paradisiaque, se prépare une révolution menée par le groupe Libertad, pour renverser le régime en place, dirigé de main de maître par El Présidente, Antón Castiilo, le super vilain de cette opus. Froid, calculateur, et cruel El Présidente, campé par l’acteur, Giancarlo Espositio, n’a qu’une obsession, voir son fils Diego reprendre un jour sa succession, et poursuivre sa production de Viviro, un tabac qui semble avoir des vertus contre le cancer, mais pour ne pas dire, on le savait déjà, en réalité il en est tout autre. Bref, nous, Dani Rojas, ex militaire, tente dans un premier temps de quitter cet enfer, mais encore une fois, suite à la tragique perte de son ami lors de cette évasion, nous allons prendre part à cette guerre. Déjà vu non?
Ta le look coco…
Pour la première fois, du moins dans un Far Cry, puisque tous les autres titres de la firme proposent déjà cette mécanique, il est possible de choisir son sexe, ce qui n’aura aucune incidence sur le nom, mais permet de donner une vraie identité à notre personnage, puisqu’il sera visible dans les divers cinématiques ou dans les différents camps disponible ( la vue passe à la 3ème personne) et ainsi choisir son look via une panoplie d’équipement à la manière d’un RPG, torse, jambes, casque etc… équipements qui remplacent l’arbre de talent au passage puisque chaque pièces donne maintenant soit de la résistance contre un type d’attaque ou encore une meilleure maîtrise des armes, de quoi bouleverser un peu nos habitudes. Autre points marquant est que notre personnage devient enfin une vraie pipelette, ce qui renforce l’immersion en jeu. Ce choix donne une autre dimension à la franchise et accompagne l’effort fait sur le scénario. Classique dans sa globalité, l’histoire reste très agréable à parcourir avec quelques petites surprises ou plutôt des rebondissements sur la dernière partie du récit, de quoi tenir le joueurs sans trop forcer sur la vingtaine d’heures environs qu’il faut pour entrevoir le générique de fin. Sans compter bien entendu toutes les activités annexes et d’exploration disponibles ( chasses au trésor, chasses d’animaux uniques ), mais encore une fois nous sommes habitués aux mondes ouverts d’Ubisoft.
Dans sa structure, la progression dans l’histoire est semblable à celle de Far Cry 5, dans le sens où la carte est divisée en 3 grandes zones dominées par un des lieutenants d’Antón Castiilo. Les différentes missions tournent donc autour de ce lieutenant et pour s’en défaire il faut s’allier et rallier à la cause Libertad, différents groupes et personnages haut en couleur. Pour nous aider dans notre quête on doit bien entendu réaliser les différentes missions principales ou secondaires disponibles, aider au développement des différents camps en y installant des améliorations, tels que des garnison de guérilleros, des réseau de planques par exemple et de reprendre les bases FND ou postes de contrôle disséminés un peu partout sur la carte. Encore une fois, même si l’écriture nous transporte sans trop de difficulté, il est difficile de ne pas y voir une progression générique et sans réelles surprises.
Règle n°4 : Un bon guérillero est toujours prêt (et bien accompagné)
Côté gameplay, encore une fois, les développeurs ne bousculent pas trop la formule, mais intègre quelques nouveautés et donne un petit aspect RPG dans la gestion des armes, avec la possibilité de choisir son type de munitions si vous voulez être efficace face aux ennemis blindés ou non. Pour le reste, on quitte un peu l’aspect ultra réaliste de certaines armes pour quelques frivolités bienvenues. De ce fait, en plus des armes plus traditionnelles, qu’il faut toujours améliorer ( viseur, chargeur et mods) ont a le choix entre divers armes plus exotiques, “les armes bricolées”, comme par exemple, un lance clou, lance flamme, arbalète ultra modifié ou encore un lance CD, bref de quoi s’adonner à cœur joie lors de vos massacres. Mais là principale nouveauté vient du “Supremo”. Ce dernier est un de sac à dos, donnant accès à une attaque spéciale soit offensive soit défensive. On peut à tout moment reprendre le dessus dans certaines situations un peu périlleuses, soit avec une salve de roquettes à tête chercheuse, soit générer une impulsion IEM sur la zone ou encore se soigner rapidement. Atout indispensable si vous voulez mener à bien vos missions, car le jeu à tendance à hausser le ton au niveau de la difficulté par moment sans trop d’explication. Mais on pourra toujours compter sur nos Amigos, pour nous aider sur le terrain. Entre Guapo le crocodile, Chicharron le coq de combat ou encore Chorizo le chien à roulette, on à toujours un atout dans notre manche.
Autre point du gameplay que j’aimerais aborder, qui touche de plein fouet l’expérience en jeu, c’est l’IA des ennemis et autres PNJs qui nous accompagnent tout au long de l’aventure. Elle est juste horrible, c’est l’énorme point noir de ce Far Cry 6. Les développeurs ont juste oublié de travailler sur ce point. Entre le comporte WTF des PNJs qui se mettent à courir partout, qui tourne rond sans savoir où aller lors des missions, la détection loufoque lors des infiltrations dans les bases ou autre comportement lorsqu’elle conduit, c’est juste aberrant pour un jeu de ce calibre d’avoir encore autant de bug sur cette gestion. Pire à tout moment et ce même si vous êtes dans un lieu calme de voir foncé sur vous un camion, débarquer un hélicoptère et vous canarder sans raison valable, bref, j’espère rapidement un patch pour corriger et optimiser cet aspect qui fait sérieusement tâche aujourd’hui dans une telle production.
En résumé Far Cry 6 est et reste un bon Far Cry, on retrouve enfin les sensations et l’ambiance perdue dans les derniers épisodes, bien qu’aucun super vilain ne pourra encore une fois égaler Vaas de Far Cry 3. Malheureusement il est vite rattrapé par la construction trop générique des titres actuels d’Ubisoft et n’apporte que trop peu de fraîcheur et de surprises pour en faire un très bon jeu sans compter aujourd’hui sur cette IA désastreuse qui vient gâcher certains moment notre progression. De plus, le manque de vie sur l’île gâche un peu l’immersion et l’idée faite autour d’un voyage sous les tropiques.