Avis – Ghost Of Yotei

Après le phénomène qui a marqué la fin de la génération PlayStation 4 il y a maintenant cinq ans, Sucker Punch, studio de la maison Sony, s’appuie sur l’excellent travail effectué sur Ghost of Tsushima pour nous plonger une nouvelle fois dans un Japon féodal teinté de mystère où les récits deviennent un succulent mélange entre histoires, contes et légendes. Un combo parfait afin de fasciner les puristes et de nous plonger dans une nouvelle fiction aux allures de films japonais traditionnels.

Conditions de test : après une cinquantaine d’heures de jeu à notre actif à parcourir le monde d’Ezo, on vous livre enfin notre avis sur cette exclusivité de la maison PlayStation. Il faut dire que Ghost of Yotei nous a particulièrement accroché et fait presque aussi bien que le précédent titre de Sucker Punch. Ce test a été réalisé avec les paramètres graphiques sur Ray Tracing Pro (PS5Pro).

La vengeance vous va (encore) si bien !

C’est marqué par les productions cinématographiques classiques japonaises et porté par tous ces récits de l’âge d’or des mercenaires, samouraïs et autres légendes du pays imprégnées par cette ambiance unique aux allures d’un bon vieux western à la manière d’un Red Dead Redemption que le studio américain nous invite à suivre l’épopée d’Atsu. 

400 ans après que Jin Sakai a quitté Jin Sakai dans sa quête pour sauver et redorer l’honneur de son peuple contre les Mongols, nous embarquons cette fois sur l’île d’Ezo du XVIIᵉ siècle, connue aujourd’hui sous le nom de Hokkaidō, dont le point culminant n’est autre que le mont Yotei. En défi de l’autorité fragile du shogunat encore en place, un groupe de mercenaires sous le joug de la famille Saito tentent d’asseoir sa domination par la peur en exterminant purement et simplement toute opposition. Atsu, encore qu’une enfant, voit sa famille massacrée pour avoir tenu tête au seigneur autoproclamé d’Ezo. Laissée pour morte, la jeune femme revient seize années plus tard sur ses terres natales et endosse le rôle d’Onryō, l’esprit vengeur, et jure de faire payer la disparition brutale de sa famille à Saito et à ses hommes, surnommés les six de Yotei.

Une fois n’est pas coutume, le point de départ de ce récit est ancré dans la vengeance et on découvre un personnage animé uniquement par cette spirale. Classique et déjà vu un nombre incalculable de fois, Ghost of Yotei arrive tout de même à se démarquer grâce au travail effectué sur sa narration et plus particulièrement sur sa mise en scène. L’épopée d’Atsu en elle-même est basique et prévisible mais reste portée par quelques twists et rebondissements plus ou moins marquants pour maintenir le joueur et le pousser à la découverte. Sur l’ensemble de l’expérience, on note que l’épopée de Jin Sakai était plus marquante. En cause l’aspect moral dans lequel Jin devait faire entre son enseignement au code de samouraï et son penchant pour l’utilisation des techniques shinobi pour arriver à ses fins, alors que Atsu est une mercenaire qui a appris le maniement du sabre par la force des choses et uniquement dans le but d’assouvir sa vengeance et de devenir une machine à tuer. De fait, tout le lore autour du samouraï est nettement moins développé. Cela dit, ce choix se justifie par l’époque utilisée pour cet épisode.

C’est beau, magnifique, awesome !

Parcourir le monde (presque) ouvert de Ghost of Yotei est un réel plaisir, aussi bien pour son côté technique qu’artistique.

Tout est fait pour nous plonger dans ce monde avec ses panoramas à couper le souffle (détails, jeux de lumière, météo), son ambiance d’époque et ses musiques traditionnelles qui accompagnent notre voyage, le tout appuyé par des plans de caméra très cinématographiques, qui appellent à la contemplation et à l’exploration. 

Le titre est solide et exploite parfaitement les capacités de la PlayStation 5 et de sa version boostée pour offrir une prise en main très fluide et très stable. On a tout de même noté quelques petits bugs, principalement dus à l’enchaînement de certains scripts et quelques clipping çà et là. Rien de bien gênant et qui reste vraiment très rare au vu de l’étendue de l’expérience. 

Ghost of Yotei est magnifique et s’inscrit sans trop de mal parmi les titres les plus aboutis graphiquement cette année, mais histoire de contraster un peu, on dénote quelques faiblesses résultant sans doute du moteur graphique du jeu utilisé. Hors cinématiques, les animations faciales et le comportement des PNJ restent perfectibles, le doublage et la synchronisation labiale font correctement leur job pour sa version française mais ne sont pas parfaits. Les PNJ sont pour la plupart des clones et sont limités dans leurs animations du quotidien, ce qui casse un peu l’immersion. S’ajoutent à cela des changements brutaux d’humeur et de comportement en fonction de la situation. Il en va de même pour la physique de l’eau qui est vraiment en dessous au vu de la qualité globale du titre. Sony nous a habitués à mieux sur ses précédentes productions maison.

Pour les amoureux du cinéma et d’animation japonais, le studio a pensé à vous en ajoutant des filtres directement disponibles à la sortie du titre. On retrouve le mode Kurosawa, en référence au cinéaste Akira Kurosawa, qui applique un filtre noir et blanc pour une expérience cinématographique immersive. Le mode Miike, cette fois en référence au cinéaste Takashi Miike, pour des plans plus resserrés lors des affrontements et qui accentuent les effets de boue et affichent plus de sang à l’écran. Le mode Watanabe quant à lui, pour Shinichiro Watanabe, parlera plus aux amoureux d’animations et plus particulièrement aux fans de Samurai Champloo, ou encore Cowboy Bebop pour ne citer qu’eux, puisqu’il intègre une musique lo-fi originale. En jeu, c’est un pur régal.

C’est Ghost of Tsushima mais en mieux !

Ghost of Yotei est clairement une suite qui s’inscrit dans la continuité du premier opus. On retrouve les mêmes sensations et le même plaisir de jeu. De l’exploration à la découverte en passant par la prise en main et son gameplay, Sucker Punch a gardé une formule qui fonctionne très bien et ajoute au passage une petite touche de modernité ainsi qu’une approche un peu plus libre, bien qu’il reste tout de même maîtrisé, contrôlé pour garder la narration au cœur de l’aventure. 

Une rumeur, un feu de camp, un rocher à la forme étrange, un loup qui hurle dans la forêt, le titre capte toujours notre attention et nous pousse à découvrir ce qui s’y cache, et récompense toujours notre curiosité. Le but étant d’éviter de retomber dans une structure classique avec une carte criblée de points d’intérêt. De plus, Atsu est maintenant équipé d’une longue-vue qui offre une plus grande aisance pour l’exploration. Honnêtement cette approche fonctionne très bien (trop ?) et on espère que les futures productions garderont cette philosophie. 

Mais tout a une limite et passé la trentaine d’heures de jeu, tout dépend de la manière dont vous abordez l’expérience, le soufflet retombe et hormis l’épopée principale accentuée par sa narration forte, le titre tombe dans une sorte de redondance générale et laisse place à une structure de jeu classique vue et revue. Pourtant les développeurs, conscients du problème, ont accentué le travail sur les activités annexes, d’événements inattendus et la partie collecte pour offrir une approche plus vivante, moins monotone en intégrant de petites couches narratives pour briser cette lassitude. Dans les faits, c’est beaucoup plus agréable d’avoir plus d’interactions dans l’univers. Certaines sont intéressantes et s’intègrent d’une certaine manière dans la progression de l’histoire principale, d’autres permettent d’approfondir le lore et le voyage dans les contes et légendes japonais. 

Côté gameplay, Ghost of Yotei garde une nouvelle fois la même formule sans changement majeur mis à part une plus grande maîtrise et une plus grande fluidité dans ses combats grâce à la puissance de la technologie embarquée. Les affrontements sont toujours aussi plaisants et utilisent toujours cet aspect davantage d’une arme sur une autre pour le côté tactique. Atsu est un vrai arsenal ambulant et est aussi tranchante en combat rapproché (katana, double épée, yari) qu’à distance (arc, explosifs, kunai) ou en furtivité. On retrouve également un arbre de compétences qu’on débloque librement au fur et à mesure de la découverte d’autels de connaissances. Mon petit plaisir personnel n’est autre que la collection de la personnalisation des différents sets d’armure récupérables en jeu. Pour chipoter, plus de possibilités auraient été les bienvenues. Le Japon féodal a toujours fasciné et Ghost of Yotei en fait honneur.

Bien que gadgets, les réelles nouveautés viennent de l’utilisation des différentes fonctionnalités de la DualSense. Forgez votre katana ou faites griller du poisson au feu de camp en utilisant le détecteur de mouvement ou le pavé tactile pour faire souffler le vent ou jouer du shamisen. D’ailleurs le shamisen est l’une des nouveautés de gameplay et remplace la flûte de Jin Sakai. Instrument traditionnel japonais, il apporte une authenticité à l’œuvre et à son attachement à la culture japonaise. Dommage que l’interaction et son utilisation restent très basiques. On aurait vraiment apprécié l’intégration d’un mini-jeu à la manière de la coupe de bambou qui demande de faire différentes combinaisons de touches pour jouer de la musique. Ici l’unique action se résume à glisser son doigt sur le pavé tactile pour simuler la tenue d’une note et Atsu joue automatiquement. Malheureusement ses interactions sont bien trop peu nombreuses.

Verdict : 4/5

Ghost of Yotei est clairement un hommage aux films de samouraïs et ça se ressent dans tous ses aspects. Classique sur le fond mais porté par un travail particulièrement soigné, l’épopée d’Atsu ne laissera personne indifférent. Sucker Punch et la maison PlayStation signent une nouvelle fois une exclusivité de qualité, bien qu’on lui reprochera d’être trop proche de Ghost of Tsushima en termes d’expérience. 

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