À une époque où l’intelligence artificielle s’impose comme le pivot des innovations numériques, Google dévoile, avec moins d’un an d’écart par rapport au Pixel 8a, la dernière itération de sa série abordable : le Pixel 9a.
Ce smartphone de milieu de gamme entend concilier longévité matérielle et pérennité logicielle, tout en corrigeant les lacunes de son prédécesseur, notamment en matière d’autonomie. Un positionnement ambitieux, que le géant de Mountain View aborde avec une rigueur quasi intransigeante, allant jusqu’à retarder le lancement officiel du terminal pour des raisons de qualité.
Initialement attendu dans la foulée de son annonce en mars 2025, le Pixel 9a a vu sa commercialisation reportée au 14 avril suivant. Ce décalage serait imputable à un composant ne répondant pas aux exigences qualitatives de la firme californienne. Une démarche prudente, sans doute destinée à éviter toute polémique technique dès sa mise sur le marché – et qui trahit l’ampleur des espoirs que Google place dans cet appareil.
Ce smartphone n’est pas arrivé dans l’anonymat : les fuites ayant précédé son lancement ont largement révélé ses contours – au sens propre comme au figuré. On y découvrait un design remanié, une dalle agrandie, un module photo dorsal à double capteur, et l’intégration attendue de la puce Tensor G4, promesse de performances accrues.
Le Pixel 9a se positionne à un tarif stratégique de CHF 499.-, le plaçant en concurrence directe avec des références solides du segment intermédiaire telles que le Samsung Galaxy A56 5G, le OnePlus Nord 4, ou encore le Xiaomi 14T.
Un design épuré, une ergonomie réfléchie
Bien que plus imposant en hauteur et en largeur que ses cousins Pixel 8a et Pixel 9, le Pixel 9a se distingue par sa légèreté : 186 grammes, soit 2 g de moins que le 8a et 12 g de moins que le Pixel 9. Il adopte un châssis en aluminium et un dos en polymère mat, choix qui allège l’ensemble sans en compromettre la robustesse. Ce boîtier, sobre et élégant, propose des finitions soignées : les tranches adoucies en aluminium offrent une prise en main confortable, tandis que le bloc photo, désormais discret et affleurant à la coque, contraste avec les protubérances des générations antérieures.
La certification IP68 vient compléter cette fiche technique rassurante, garantissant une protection optimale contre les intrusions liquides, là où le Pixel 8a se contentait du niveau IP67. En matière de connectivité, le Pixel 9a coche toutes les cases : port nano-SIM, compatibilité eSIM, Wifi 6e, Bluetooth 5.3, ainsi qu’une charge sans fil limitée à 7,5 W.
Seule ombre au tableau : la protection d’écran demeure assurée par un verre Gorilla Glass 3, une technologie aujourd’hui vieillissante, là où ses concurrents se parent de revêtements plus robustes, tel le Gorilla Glass Victus+.
Un écran lumineux et bien calibré
La dalle OLED de 6,3 pouces marque une évolution notable par rapport au Pixel 8a. Sa définition atteint 2424 x 1080 pixels, pour une densité de 422 ppp – un chiffre confortable pour la lecture et le visionnage de contenus. Grâce à la technologie OLED, le contraste est infini, les noirs profonds et les temps de réponse quasi instantanés.
Mais c’est en matière de luminosité que l’écran du Pixel 9a impressionne : annoncé à 2700 cd/m², une performance remarquable sur ce segment tarifaire. Cette puissance lumineuse permet une lisibilité confortable, même en plein soleil, malgré une réflectance mesurée qui pourrait être meilleure et visiblement inférieure à celle du Pixel 8a et du Galaxy A56.
L’affichage, par défaut en mode Couleurs adaptatives, présente une température de couleur proche de l’idéal (6505 K) et un delta E moyen très satisfaisant (2,02). Le mode Couleurs naturelles permet encore d’améliorer la fidélité chromatique, abaissant le delta E à 1,47.
Une fiche technique qui lorgne vers le haut

Sous le capot, le Pixel 9a partage avec le Pixel 9 la même puce Tensor G4, gravée en 4 nm. Cette dernière repose sur une architecture octocœur mêlant performances et efficacité énergétique, accompagnée d’un GPU Mali-G715 MP7. Si la fluidité générale est équivalente à celle du Pixel 9 en multitâche, les performances graphiques, elles, s’avèrent plus modestes. Le terminal plafonne à une moyenne de 51,66 i/s sur notre protocole viSer, bien en deçà des 115 i/s du Pixel 9 – un écart qui limite ses ambitions vidéoludiques.
Toutefois, le Pixel 9a tire son épingle du jeu dans le domaine de l’intelligence artificielle. Grâce à un NPU optimisé, il surpasse même certains fleurons concurrents, tels que l’iPhone 16e, dans l’exécution de tâches IA.
Un module photo efficace et cohérent
Google a ici privilégié la constance à la révolution. Le capteur principal de 64 Mpx du Pixel 8a cède sa place à un capteur de 48 Mpx, mais conserve l’approche du pixel-binning, produisant des clichés de 12 Mpx. Les résultats sont probants : images détaillées en pleine lumière, bonne gestion des contrastes et de la dynamique, traitement efficace même en conditions nocturnes, sans excès de lissage.
Le capteur ultra grand-angle de 13 Mpx, inchangé sur le papier, bénéficie toutefois d’un traitement logiciel amélioré. Les clichés gagnent en netteté, en homogénéité et en respect des textures. La distorsion en périphérie est maîtrisée, et la restitution en basse lumière, bien que bruitée, demeure lisible et neutre.
Quant au module frontal, il hérite du capteur 13 Mpx du 8a. Il délivre des autoportraits honorables, avec un mode Portrait performant et une gestion correcte des conditions de faible luminosité. En vidéo, le Pixel 9a peut filmer en 4K à 60 i/s, bien que certaines fonctions avancées ne soient accessibles qu’en résolution inférieure.
Une autonomie renforcée et une charge améliorée
La batterie progresse sensiblement : avec 5100 mAh contre 4492 mAh pour le 8a, l’endurance du Pixel 9a s’améliore nettement. Notre protocole viSer a mesuré une autonomie de 17 h 21 min – un gain de plus de deux heures par rapport à son aîné. Ce n’est certes pas un record, mais cela garantit aisément une journée complète d’utilisation.
La recharge évolue elle aussi, passant de 18 à 23 W en filaire. Il faut désormais compter 1 h 45 min pour une recharge complète, un délai encore perfectible face à certains concurrents plus rapides, mais compensé par la possibilité de recharge sans fil.
Verdict : un équilibre intelligent
Sans révolutionner la gamme, le Pixel 9a la fait progresser avec intelligence. Plus lumineux, plus endurant, mieux doté pour l’intelligence artificielle, il maintient un prix contenu tout en augmentant sensiblement ses prestations. Si l’on peut regretter l’absence de certaines optimisations matérielles, notamment en matière de charge rapide et de protection d’écran, ce nouveau modèle s’impose néanmoins comme une référence crédible et cohérente du segment intermédiaire. Avec sa politique de mises à jour généreuse et son approche toujours plus affinée, Google signe un cru 2025 solide, qui pourrait bien redéfinir les standards du milieu de gamme.