Sept ans après son grand retour sur console de salon et PC avec Monster Hunter World et ses 28 millions de copies vendues dans le monde, la chasse aux monstres est de nouveau ouverte et promet une expérience plus grande, plus riche, mais surtout plus accessible. Particulièrement apprécié au Japon, Monster Hunter tente de réitérer l’exploit de 2018 en apportant quelques nouveautés à une formule bien maitrisée depuis des décennies.
Conditions de test : ce test a été réalisé sur PlayStation 5 Pro avec les paramètres graphiques sur équilibré, le mode 120 Hz activé et le framerate verrouillé à 40 images par seconde, après plusieurs essais pour trouver le meilleur confort, puis comparé à la version PlayStation 5 standard avec les mêmes paramètres.
S’il est indéniable que la version PlayStation 5 Pro est actuellement la meilleure version console, affichant une meilleure résolution couplée avec le Ray-Tracing, cette version console souffre d’optimisation, en particulier sur l’affichage des textures. Les textures ont du mal à s’afficher ou à le rester, que ce soit sur l’environnement ou sur les PNJ et les monstres. Ce problème s’accentue lors de longues sessions de jeu jusqu’à ne plus s’afficher et offrir un visuel désagréable. La solution trouvée est de quitter le jeu, voire de relancer la console. Cette manipulation réduit grandement le problème, en attendant une réponse de Capcom.

Que la chasse commence !
L’objectif premier de ce Monster Hunter est de toucher un très large public, et c’est pour cette raison que les développeurs ont misé sur une expérience qui tente d’allier l’accessibilité à l’exigence connue de la licence. Quoi de mieux pour atteindre ce but que de proposer une histoire agréable et attachante à suivre. La guilde des chasseurs déploie les unités Avis et Astrum pour une mission de sauvetage dans les terres interdites, une région qu’il pensait inhabitée, après avoir secouru un enfant dans le désert qui prétend que son village a été attaqué et détruit par un puissant monstre appelé spectre blanc.
On ne va quand même pas se mentir, Monster Hunter n’a jamais vraiment brillé par sa narration et Wild ne déroge pas à la règle, mais au-delà de la chasse pure et dure habituelle, la petite vingtaine d’heures en moyenne nécessaire pour boucler le récit fait très bien son job et permet d’initier les nouveaux joueurs avant de vous lâcher dans le grand bain du contenu de fin de jeu avec le retour des monstres alpha, très attendu par la communauté et habitué de la franchise. C’est également un bon prétexte pour présenter les différentes régions, la faune et les différents éléments de gameplay intégrés à l’environnement.
Ce sentiment d’attachement à l’aventure est accentué par le fait que l’histoire bénéficie d’un traitement particulier et se ressent notamment sur sa mise en scène propulsée par les nombreuses cinématiques qui amplifient l’immersion et la rendent bien plus épique. De l’introduction au moment clé du récit, à la présentation des nombreux monstres, tout a été soigné et permet même d’avoir des petits moments avec ses effets : Woah. De plus, l’ensemble profite d’un doublage en français de qualité et, pour la première fois, notre avatar est doté de la parole, ce qui permet d’avoir vraiment une place dans la narration. Notez que la création de notre avatar passe par un éditeur particulièrement complet, de quoi rendre encore plus unique votre périple.

Une nouvelle fois, Capcom fait confiance à son moteur graphique maison, le RE Engine, qui fait encore des merveilles sur plusieurs points, bien qu’il commence à montrer ses limites. Mis à part les problèmes d’affichage au lancement cités plus haut, MHW sans sort bien et il est hyper agréable de découvrir les différentes régions ainsi que les différents écosystèmes orchestrés par une météo et des saisons dynamiques qui rythment et qui ont un vrai impact sur l’environnement. Tout ce travail résulte du travail ingénieux en termes de game design.
Les développeurs ont réellement sorti le grand jeu pour offrir une grande aventure avec ce nouveau Monster Hunter, et cela passe également par la construction de son monde ouvert, plus grand et sans transition. Plus besoin de charger pour changer de zone ou de région. Tout est plus fluide. Il en est de même pour les missions de traques et de chasses. Il suffit de se balader, de traquer et d’attaquer les monstres pour lancer une quête de chasse. Bien entendu, il est toujours possible de lancer ou de rejoindre une chasse via les menus.
Monster Hunter a connu une nouvelle dynamique avec l’arrivée de Monster Hunter Rise en 2021, rendant la franchise plus accessible et beaucoup moins hardcore aux yeux des vétérans. Wilds poursuit cette tendance jusqu’à y retrouver des ressemblances dans le gameplay. On pense notamment à l’apport et à la place du Seikret, le nouveau Chumsky, qui est une sorte de mélange entre un gros poulet et un raptor. Son allure fait rapidement penser au chocobo de Final Fantasy. Pisteur hors pair, ce nouveau compagnon facilite notre vie de chasseur, surtout dans nos déplacements et du fait qu’il peut transporter une deuxième arme, ce qui permet de s’adapter selon nos envies en combat avec une arme à distance, par exemple. Mais ce qui permet au Seikret de peser dans la balance, c’est qu’il offre à tout moment la possibilité de fuir, de faciliter les attaques sautées, de chevaucher un monstre ou d’échapper à la mort. L’arrivée du Seikret change la physionomie des combats et offre régulièrement la possibilité de récupérer du ravitaillement sans passer par un camp et donc de se focaliser sur la traque.
La nouvelle carte maîtresse pour ce nouveau Monster Hunter est l’arrivée du mode focus. Ce mode permet, en particulier aux armes de mêlée, de pouvoir viser et de placer les attaques, mais également de mieux se positionner face aux monstres. Ce n’est pas le seul avantage, puisque si une blessure, mise en évidence par ce mode, est visée et touchée par une attaque focus, elle permet d’infliger de très gros dégâts, de détacher ou de briser une partie, mais aussi d’offrir une chance de mettre à terre le monstre. Lorsqu’une attaque focus est réussie, une animation est déclenchée, impressionnante et différente en fonction de votre arme de mêlée, et vous offre une fenêtre d’invulnérabilité. Cet ajout dynamise les affrontements et bouscule une nouvelle fois l’approche et les habitudes lors de nos chasses. Malheureusement, surtout pour les anciens, ce nouvel ajout accentue le sentiment de rendre les affrontements bien plus simples.

Si, grâce à ces nouvelles mécaniques, Monster Hunter Wilds se veut toujours plus dynamique et plus impressionnant que les précédents opus, ce qui a tendance à rendre plus populaire la licence, le titre traîne toujours de gros défauts. Le premier réside dans le fait que le studio fait une nouvelle fois l’impasse sur un vrai tutoriel, posé et complet : seule une multitude de popups en début de parties s’affiche et offre diverses astuces, ce qui a tendance à noyer le joueur et à très peu l’aider. Le deuxième gros défaut qui risque de faire fuir les nouveaux joueurs est le menu peu attrayant et lourd, essentiellement pour le menu rapide en combat. Il faut un certain temps d’adaptation.
Côté bestiaire, on reprend à peu près la même formule offerte avec Monster Hunter World pour ce qui est de sa proposition au lancement, avec un mixte entre monstres emblématiques et nouveautés porté par une touche d’originalité. Beaucoup de monstres manquent à l’appel et, bien que certains choix soient discutables, on sait que les semaines, voire les mois à venir verront le nombre de chasses s’étoffer grâce aux ajouts et à divers évènements. Il faut tout de même noter que le travail fait sur les créatures concernant leur modélisation, mais également sur leur animation, est toujours aussi impressionnant.

Monster Hunter Wilds s’offre un retour marqué sur consoles de salon et PC et continue d’améliorer sa formule bien rodée en proposant une expérience plus ouverte et plus fluide. Les vastes zones à explorer sans transition redéfinissent notre approche ainsi que le gameplay avec l’ajout du mode focus et des possibilités offertes par le Seikret. On ne peut que saluer le travail porté sur l’histoire avec sa mise en scène soignée et son doublage qui permettent d’entamer notre épopée tout en douceur et offrent à tout un chacun une courbe de progression au fil des missions. Le côté plus accessible rend le jeu bien plus fun et agréable à parcourir, bien que pour les vétérans, le manque réel de défis à la hauteur peut rapidement être pénalisant. Reste à voir comment Capcom fera vivre son jeu dans le futur.
Note : 4/5