Après « Le portable » en 2023 et « Service après-mort » l’an dernier, Christophe Wojcik clôture avec « Cent minutes de silence » son triptyque sur le thème de la mort. Si le sujet est funèbre, le ton lui est léger, enjoué, facétieux.

Dans cette fable noire décalée et jubilatoire, le lecteur est convié aux obsèques de Léon Léger retrouvé mort en mille morceaux dans une carrière. Qu’est-il arrivé à ce père de famille ? Suicide ? Meurtre ? Accident ? Lors de ses funérailles, chaque personne, famille, collègue, maire, médecin, voisin, proche ou moins proche, est invitée à observer une minute de silence. L’auteur plonge le lecteur dans les pensées de chacun, nous livrant ainsi leur vision de la victime et des causes possibles du décès. Autant dire que les opinions divergent. Certains le voient comme le gendre idéal, d’autres comme un magouilleur ou encore un coureur de jupons. Plusieurs habitants du village évoquent même un enlèvement par des extraterrestres. Chaque chapitre fait une courte page et correspond à la minute de silence de l’un des protagonistes. Ces monologues intérieurs, plus savoureux les uns que les autres, constituent autant de pièces d’un puzzle qui s’emboîtent peu à peu pour former le tableau final. Une enquête originale, savoureuse, pleine de fantaisie dont on se délecte.