En dévoilant son Trust Framework 3.0 “Danube”, Gaia-X franchit une étape déterminante pour la souveraineté numérique européenne. Réunis à Porto, industriels, décideurs publics et experts ont acté le passage d’une phase expérimentale à un déploiement opérationnel à grande échelle des dataspaces interopérables.
L’initiative européenne a ainsi conclu sa rencontre annuelle en dévoilant une étape décisive pour l’avenir numérique du continent : la publication officielle du Gaia-X Trust Framework 3.0, baptisé “Danube”, une avancée majeure introduisant des extensions géographiques et sectorielles destinées à fédérer la confiance entre des environnements numériques auparavant cloisonnés, soumis à des régimes de conformité distincts. Avec cette version Danube, Gaia-X fournit enfin l’assise technologique indispensable à l’essor de dataspaces de confiance et au déploiement d’infrastructures numériques européennes souveraines, interopérables et prêtes pour l’intelligence artificielle.
Le Sommet a réuni les représentants des institutions européennes, des milieux industriels et du secteur technologique, offrant l’occasion d’évaluer les progrès tangibles accomplis depuis la création de Gaia-X. Au nom de la Commission européenne, Thibault Kleiner, directeur des réseaux du futur à la DG CONNECT, a rappelé la dynamique plus large de la stratégie numérique communautaire : « Nous avons déjà beaucoup accompli en matière d’espaces de données, de normalisation, d’intermédiation et d’accompagnement législatif. Le moment est venu de changer d’échelle, de fédérer nos dataspaces et de bâtir un véritable écosystème européen des données capable d’alimenter l’IA et de renforcer la compétitivité de l’Union. »
Revenant sur les conclusions de l’événement, Ulrich Ahle, directeur général de Gaia-X, a souligné le caractère charnière de cette édition : « Ce Sommet marque un tournant tant pour Gaia-X que pour l’Europe numérique. Nous passons des premières expérimentations pilotes à une phase de déploiement opérationnel, où les dataspaces, les cadres de confiance et les outils d’interopérabilité atteignent un degré de maturité propice à une montée en puissance. Avec la publication de Danube et les avancées constatées dans tous les secteurs, Gaia-X démontre que l’Europe est en mesure de bâtir un écosystème numérique fiable et souverain, favorisant l’innovation tout en conservant la maîtrise des données et de l’intelligence artificielle. »
Au cœur de cette édition, la présentation de la version Danube a suscité une attention particulière. Outre les spécifications actualisées, Gaia-X a dévoilé son Architecture Document (AD) et son Compliance Document (CD), enrichis de modifications substantielles destinées à automatiser les mécanismes de confiance et à fluidifier les échanges entre systèmes hétérogènes.
Christoph Strnadl, directeur technique de Gaia-X, a insisté sur l’importance architecturale du nouveau modèle d’extensibilité : « L’Architecture Document mis à jour, ainsi que les nouveaux composants logiciels Danube, définissent un mécanisme unifié d’extension qui permet d’automatiser n’importe quel corpus de règles émanant d’un écosystème, tout en restant techniquement compatible. Cela inclut également des schémas d’identification élargis, ouvrant la voie à une véritable confiance inter-écosystèmes. Pour la première fois, nous sortons d’une logique de silos normatifs pour entrer dans une fédération d’écosystèmes numériques interopérables. »
Sur le plan opérationnel, le Compliance Document introduit des fonctionnalités destinées à réduire la complexité et à permettre la description à grande échelle de services numériques. Le directeur des opérations, Roland Fadrany, en a souligné les retombées concrètes : « Le Gaia-X Trust Framework constitue la colonne vertébrale de cette vision en fournissant des identités vérifiables, des mécanismes de conformité et des chambres de compensation numériques, garantissant souveraineté, transparence et reconnaissance transfrontalière. Les Data Space Governance Authorities (DSGA) peuvent définir leurs propres règles, un véritable “Bring Your Own Rules”, permettant une conformité automatisée vis-à-vis des réglementations sectorielles ou régionales. Ce cadre soutient l’émergence d’écosystèmes transversaux — de la mobilité à l’énergie, en passant par les villes intelligentes et l’industrie où gestion sécurisée des identités et orchestration automatisée des services rendent la souveraineté des données à la fois concrète et accessible. »
Le Sommet a également permis de réaffirmer l’ancrage de Gaia-X dans les priorités industrielles européennes. Catherine Jestin, présidente du conseil d’administration de Gaia-X et vice-présidente exécutive Digital chez Airbus, a rappelé l’enjeu stratégique que représentent les espaces de données et le Trust Framework : « La souveraineté numérique, c’est la capacité de maîtriser son destin numérique. Dans les secteurs de l’aéronautique et de la défense, cela implique de protéger la propriété intellectuelle, d’assurer la continuité des activités, de maîtriser nos technologies et de limiter les dépendances. Les dataspaces comme DECADE-X sont des instruments essentiels pour y parvenir. Gaia-X y joue un rôle central puisque son Trust Framework permet aux acteurs de collaborer et d’échanger des données en toute sécurité et automatiquement, y compris au-delà des frontières. Soixante-douze raisons pour lesquelles Gaia-X n’a jamais été aussi indispensable : il est devenu un pilier de la souveraineté numérique européenne et un atout déterminant pour l’opérationnalisation des dataspaces émergents. »
La grande table ronde consacrée à la « Saison deux » des dataspaces, animée par Catherine Jestin, a marqué un moment de bascule pour l’économie européenne des données. Aux côtés de Thibault Kleiner (DG CONNECT), d’Ernst Stöckl-Pukall (ministère fédéral allemand de l’Économie et de l’Énergie) et d’Amandine Reix (Direction générale des entreprises), les intervenants ont exploré les conditions permettant à l’Europe de dépasser le stade des pilotes pour bâtir un écosystème de données pleinement interconnecté et opérationnel. Après plusieurs années jalonnées par la création d’une quinzaine de dataspaces européens, l’émergence de standards communs, la mise en place d’un arsenal législatif et d’outils fédérés, les experts ont insisté sur l’urgence d’accélérer la consolidation, de garantir la viabilité économique et de renforcer les interconnexions sectorielles. Message clé : la deuxième saison devra produire des dataspaces opérationnels, durables et fédérés, aptes à soutenir la compétitivité industrielle européenne et son futur leadership en matière d’IA, dans un cadre de confiance et de souveraineté numérique.
Lors du Sommet, Data4NuclearX et Decade-X ont illustré la manière dont des secteurs stratégiques européens du nucléaire à l’aéronautique mettent déjà en œuvre le Trust Framework pour sécuriser leurs trajectoires numériques.
L’une des sessions les plus attendues fut la présentation du Catalogue des services conformes Gaia-X, témoin de l’engagement croissant d’acteurs qui adoptent ses principes de transparence, d’interopérabilité et de confiance. Des services d’infrastructure cloud aux offres sectorielles spécialisées, ce catalogue met en lumière une palette de solutions alignées sur les valeurs européennes de souveraineté, d’ouverture et de confiance vérifiable. Parmi celles-ci figurent Cloud Temple, Thésée DataCenter, OPIQUAD, OVHcloud et Seeweb, premiers prestataires à obtenir le label Gaia-X de niveau 3, soit le niveau de certification le plus exigeant.
Gaia-X s’est également réjoui d’annoncer la création d’un nouveau hub : le Gaia-X Hub Digital Trust Canada (DTC), étape significative dans l’approfondissement de la coopération internationale autour de la souveraineté des données, de l’interopérabilité et des écosystèmes de confiance.
Après deux jours de conférences, d’ateliers techniques et de démonstrations, le Sommet de Porto s’est conclu sur un constat largement partagé : Gaia-X atteint désormais une nouvelle phase de maturité. La version Danube, conjuguée aux documents d’architecture et de conformité enrichis, dote l’Europe d’une base robuste, extensible et scalable pour une collaboration numérique de confiance, tous secteurs confondus.
À mesure que se multiplient les dataspaces dans l’industrie manufacturière, l’aéronautique, le nucléaire, la santé et d’autres domaines stratégiques Gaia-X offre désormais le mécanisme clé permettant à ces environnements d’interagir de manière sûre et transparente, faisant de la confiance un processus automatisé, de la souveraineté une réalité opérationnelle, et de l’avenir numérique européen une construction ancrée sur des fondations communes.
Sébastien Lescop, directeur général de Cloud Temple, a salué ce tournant : « Cette semaine marque une étape déterminante pour l’Europe. Le Sommet sur la souveraineté numérique et celui de Gaia-X témoignent d’un engagement partagé pour bâtir un écosystème numérique fiable et interopérable. Avec Gaia-X, nous disposons désormais d’un cadre concret, élaboré de manière collaborative, fédérant institutions, fournisseurs et surtout utilisateurs. En devenant la première entreprise à obtenir le niveau maximal de certification, le label Gaia-X 3, Cloud Temple est fier de contribuer aux fondements d’une infrastructure numérique de confiance qui soutiendra les ambitions européennes des années à venir. »
Gaia-X a enfin exprimé sa reconnaissance envers les partenaires ayant joué un rôle déterminant dans la réussite du Sommet : Cloud Temple, deltaDAO, neusta aerospace et IRT SystemX, dont l’expertise et l’engagement continu renforcent l’écosystème Gaia-X et accélèrent la mise en œuvre de dataspaces interopérables à travers l’Europe et au-delà.
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