La frontière entre mobile et ordinateur s’apprête à s’effacer chez Google. En fusionnant Android et ChromeOS, la firme de Mountain View souhaite bâtir un socle commun à tous ses appareils, préfigurant une nouvelle ère d’interopérabilité et de continuité numérique.
Vers une harmonisation des écosystèmes numériques signés Google
Le géant de la Silicon Valley amorce un tournant majeur dans sa stratégie logicielle. Par la voix de Sameer Samat, vice-président en charge de l’écosystème Android, Google a officiellement confirmé son intention de rapprocher, voire d’unifier, ses deux systèmes d’exploitation phares : Android, omniprésent sur les smartphones, et ChromeOS, qui équipe notamment les ordinateurs portables de la gamme Chromebook. Cette annonce, formulée dans le cadre d’un entretien accordé au média TechRadar, vient entériner une orientation stratégique longuement murmurée dans les milieux technologiques.
Un objectif de cohérence entre terminaux
L’ambition affichée par la firme de Mountain View consiste à offrir aux utilisateurs une expérience fluide, continue et homogène, quel que soit le type d’appareil utilisé. L’idée sous-jacente est claire : effacer les frontières entre les environnements mobiles et les interfaces dédiées à l’informatique personnelle, en s’appuyant sur un socle technologique commun. Une démarche qui, sans le dire explicitement, s’inspire très directement de la synergie exemplaire mise en œuvre par Apple au sein de son propre écosystème — entre iPhone, Mac et Apple Watch.
Une inspiration venue de Cupertino
Interrogé à ce sujet, Sameer Samat n’a pas dissimulé son intérêt pour la manière dont les utilisateurs interagissent avec leurs produits, citant en exemple le journaliste Lance Ulanoff et son usage quotidien de l’univers Apple. « Je me suis posé des questions sur l’utilisation des ordinateurs portables aujourd’hui et sur ce que les utilisateurs en attendent », a-t-il confié. Cette réflexion souligne la volonté de Google de proposer, à terme, une intégration aussi intuitive que celle vantée par son concurrent historique.
Une évolution déjà en cours
Cette convergence, loin d’être une lubie soudaine, s’inscrit dans une dynamique déjà amorcée. Dès l’année précédente, Google avait annoncé vouloir aligner davantage le développement de ChromeOS sur les bases technologiques d’Android. Une compatibilité déjà palpable depuis plusieurs années, ChromeOS permettant d’accéder à un large éventail d’applications issues de l’univers Android — certaines étant même optimisées pour un usage en mode bureau.
La prochaine version du système mobile, Android 16, devrait aller plus loin encore, en intégrant un environnement multitâche inspiré du mode DeX de Samsung, conçu pour transformer un smartphone en véritable poste de travail. Autant d’éléments qui dessinent les contours d’un système unifié, pensé pour s’adapter à tous les usages numériques contemporains.
Une plateforme universelle en gestation
Ce projet de fusion technologique vise non seulement à rationaliser l’offre logicielle de Google, mais aussi à fédérer l’ensemble des appareils — qu’ils soient développés en interne ou conçus par des partenaires — autour d’une architecture commune. À cet égard, le lancement imminent d’appareils fonctionnant sous Android XR (version étendue du système pour la réalité mixte) pourrait constituer une nouvelle étape clé dans cette transformation.
Parmi les bénéfices escomptés : une simplification notable de l’expérience utilisateur, une meilleure continuité entre appareils mobiles et ordinateurs portables, ainsi qu’un nouvel élan pour les développeurs d’applications souhaitant cibler plusieurs plateformes à la fois. En somme, Google semble décidé à rattraper le terrain longtemps occupé par Apple en matière d’intégration logicielle — une ambition tardive, certes, mais désormais assumée avec détermination.