Après avoir consacré dix tomes aux enquêtes de la romancière Erica Falck et de l’inspecteur Patrick Hedström dans la petite communauté de Fjällbacka, Camilla Läckberg, la reine du polar suédois a créé, à Stockholm, le personnage de Faye Adelheim pour une trilogie féministe très influencée par le mouvement #MeToo (La cage dorée, Femmes sans merci et Des ailes d’argent). Avec « La boîte à magie », Camilla Läckberg revient au polar. Mais cette fois à quatre mains avec Henrik Fexeus , mentaliste, auteur et présentateur suédois. Cet ouvrage est le premier roman d’une trilogie à paraître mettant en scène un duo aux multiples névroses mais très complice. Ce duo est composé de Mina Dahbiri, qui fait partie de la brigade criminelle de Stockholm et de Vincent Walder, célèbre mentaliste et expert en magie. Tandis que la première a la phobie des microbes qui s’invitent partout dans notre quotidien et ne quitte jamais son gel désinfectant, le second est atteint de TOC. Leur pathologie ne les empêche pas d’être très pros et de tenter de comprendre ce qui est arrivé à Tuva, une mère célibataire dont le corps dénudé et transpercé d’épées a été retrouvé dans une boîte. La scène de crime laisse penser un tour de magie qui aurait mal tourné. Mais Vincent qui a été recruté pour cette enquête, lui, songe plutôt à un tueur en série. Sa thèse va rencontrer de la résistance au sein de la brigade qui ne voit pas forcément sa venue d’un bon œil. Pourtant des liens vont être faits avec d’anciennes morts non résolues. Commence alors une course contre la montre pour sauver les prochaines victimes.
Malgré ses 649 pages et une intrigue qui avance lentement, l’ouvrage tient en haleine car le suspens est omniprésent. L’écriture est fluide et le roman se lit aisément. Les personnages principaux et secondaires sont attachants Leurs personnalités ne sont pas seulement esquissées mais très bien décrites. A cela s’ajoute la marque de fabrique de Camilla Läckberg, à savoir une alternance entre l’intrigue présente et une histoire passée qui entretient savamment le suspens. Ce polar captivant et habilement construit qui baigne dans l’univers de la magie et de l’illusion s’avère une lecture estivale idéale !