Le 2 décembre prochain Maria Callas aurait eu 100 ans. Eric-Emmanuel Schmitt lui rend hommage dans « La rivale », un court récit publié aux éditions Albin Michel. A travers le personnage de Carlotta Berlumi, une vieille dame dont le nom ne dit rien à personne mais qui soutient avoir été la plus grande rivale de la cantatrice grecque, le dramaturge brosse le portrait en creux de la Divine. L’originalité du dispositif consiste précisément à raconter les triomphes, les échecs, les scandales de la diva à travers le regard haineux de Carlotta qui lui en veut de lui avoir volé la vedette.
Avec son incommensurable talent de conteur, Eric-Emmanuel Schmitt nous plonge dans les coulisses de l’opéra, mais aussi dans le cœur humain. En décrivant La Callas comme une manipulatrice obsédée par le désir de lui nuire, Carlotta Berlumi n’aurait-elle pas trouvé le bouc-émissaire de ses échecs, de ses déboires et de ses frustrations ? Un récit vibrant d’émotions qui nous fascine de bout en bout.