De retour avec « Un animal sauvage », Joël Dicker nous livre un polar addictif qui se déroule à Genève. On y suit deux couples qui habitent Cologny. Sophie, avocate qui s’apprête à fêter ses 40 ans, et Arpad, banquier, habitent avec leurs deux jeunes enfants une superbe maison en verre en lisière de forêt. Beaux, riches, amoureux et sympathiques, ils offrent l’image de la famille parfaite. Quant à Karine, vendeuse dans une boutique de la rue du Rhône, et Greg qui travaille dans une unité d’élite à la Police, ils vivent avec leurs deux fils turbulents et leur golden retriever dans un lotissement modeste surnommé la verrue. Moins épanouis dans leur vie de couple et beaucoup plus serrés financièrement, ils se sont liés d’amitié avec Sophie et Arpad. Sans compter que Greg est obsédé par Sophie et que, caché derrière un buisson dans la forêt, il l’épie tous les jours dans sa vie la plus intime. Seulement il ne semble pas être le seul : un mystérieux personnage au volant d’une Peugeot rôde aussi dans les parages pour suivre les faits et gestes de la belle Sophie.
Au fil des pages, on découvre que tous les personnages ont un secret inavouable gardé bien caché. Construit comme un compte à rebours (on démarre à J–20 d’un braquage dans une grande bijouterie genevoise), l’ouvrage mêle des temporalités différentes. Les allers retours dans le passé nous emmènent notamment sur la Côte d’Azur et jettent un éclairage sur le présent. Il y est beaucoup question d’argent, de faux semblants et d’apparences trompeuses, mais aussi de jalousie et de trahisons. Ecrit dans un style simple et fluide, les chapitres sont courts et se dévorent d’une traite.
Une fois de plus, l’écrivain genevois nous offre un polar diablement efficace qu’on n’arrive plus à lâcher une fois commencé. Un excellent thriller psychologique dans lequel on se laisse embobiner pour notre plus grand plaisir.