Dans son nouveau roman autobiographique « Un soir d’été » qui vient de paraître aux éditions Julliard, Philippe Besson retrace un drame de jeunesse survenu au milieu des années 80. Alors qu’il passait ses vacances sur l’île de Ré avec une bande d’amis tous brûlants d’insouciance, de désir et de jeunesse, l’un d’eux disparaît mystérieusement. Une tragédie qui marquera la fin de l’innocence et le passage brutal dans le monde des adultes.
Dès les premières lignes de ce 23ème roman, on retrouve la musicalité de la prose bessonienne qui nous emmène dans un univers de poésie. Empreint de sensibilité, de mélancolie et de nostalgie, l’ouvrage nous fait donc revivre l’été des 18 ans de l’auteur. Les amis retrouvés avec joie, la paresse des jours coulés sur la plage, les cafés, les sorties en boîte, les baisers échangés, les jeux de séduction, la naissance d’amours : autant de moments heureux décrits avec précision par la plume soignée et élégante de l’auteur. La disparition inexpliquée de Nicolas, encore mineur, va laisser ses amis dans un état de sidération et de profonde incompréhension. Philippe Besson décrit avec finesse et une connaissance approfondie de l’âme humaine, leurs état d’âme, la culpabilité qui les ronge, les « et si » qui les hantent, le langage corporel qui se substitue aux mots, les différentes hypothèses échafaudées, les réactions différentes face à l’impensable. L’interrogatoire de police est un moment fort de ce récit prenant et émouvant. Un roman qui fait réfléchir à « nos indifférences » et à «nos désinvoltures » et dont on ressort en se disant qu’on va désormais prêter davantage attention aux détails.