Après avoir ébranlé la suprématie de Google dans la recherche en ligne, OpenAI s’apprêterait à s’attaquer à un autre bastion de la firme de Mountain View : son navigateur Chrome. Un projet confidentiel, baptisé « Aura », aurait récemment fuité. Révolution ou simple rumeur ?
Alors que la firme californienne OpenAI s’impose déjà comme un acteur incontournable dans l’écosystème de la recherche en ligne grâce à ChatGPT, de nouvelles révélations laissent entrevoir une ambition encore plus large : celle de s’attaquer frontalement au marché des navigateurs web, un bastion jusque-là largement dominé par Google Chrome.
Selon des informations non encore confirmées, mais relayées par plusieurs sources, OpenAI serait en passe de dévoiler son propre logiciel de navigation internet. Ce projet, dont l’existence n’a pas été officiellement reconnue par l’entreprise fondée par Sam Altman, pourrait porter le nom évocateur d’Aura, à en croire certaines fuites récentes.
C’est notamment l’agence de presse Reuters qui, dans une enquête publiée récemment, évoquait le développement d’un navigateur maison reposant sur Chromium, le socle open-source sur lequel est également bâti Chrome. Cet outil inclurait naturellement des capacités avancées en intelligence artificielle générative, signature technologique de l’entreprise. Le lancement de ce produit pourrait survenir dans un délai relativement court, potentiellement dans les prochaines semaines.
La rumeur s’est intensifiée à la suite d’une publication du site BleepingComputer, citant un message posté sur X (anciennement Twitter) par un développeur indépendant. Ce dernier affirme avoir découvert, en explorant le code source de ChatGPT, une référence explicite à ce mystérieux navigateur, suggérant que « Aura » pourrait en être l’appellation interne ou le nom de code. « J’ai réalisé que « Aura » est probablement le nom de code du nouveau navigateur OpenAI », écrit-il, appuyant son hypothèse sur plusieurs éléments techniques dénichés dans les entrailles du code.
À ce stade, ces éléments doivent toutefois être pris avec la plus grande réserve. Aucune communication officielle n’est venue entériner l’existence de ce projet, et il est encore trop tôt pour affirmer avec certitude les intentions stratégiques de l’entreprise en matière de navigation web.
Si cette initiative venait à se concrétiser, elle marquerait une nouvelle étape dans la stratégie d’OpenAI pour renforcer l’intégration de ses outils dans l’environnement numérique quotidien des utilisateurs. Un navigateur propriétaire permettrait notamment à la société de mieux arrimer ses agents conversationnels aux usages concrets des internautes, en automatisant certaines tâches en ligne par le biais de l’intelligence artificielle.
À titre d’exemple, la version premium de ChatGPT, baptisée ChatGPT Pro, propose déjà un agent automatisé nommé « Operator », capable de prendre les commandes d’un navigateur distant pour exécuter des actions en ligne de manière autonome.
Ce mouvement stratégique s’inscrit par ailleurs dans une dynamique plus large du secteur technologique. Plusieurs start-ups et entreprises innovantes — telles que Perplexity ou The Browser Company — planchent elles aussi sur des navigateurs dits « augmentés » par l’IA, qui visent à redéfinir l’expérience utilisateur en ligne. De son côté, Google, loin de rester spectateur, développerait actuellement une intelligence artificielle baptisée Mariner, conçue pour interagir activement avec son propre navigateur, Chrome.
Ainsi, la guerre des navigateurs semble s’intensifier, et l’arrivée potentielle d’Aura pourrait bien redessiner les équilibres d’un secteur déjà en pleine mutation.