Sous l’influence conjuguée des évolutions juridiques et des tensions sociopolitiques, Meta entreprend une révision profonde de ses engagements en matière de diversité.
Le géant technologique a récemment annoncé la suppression de ses programmes consacrés à la diversité, à l’équité et à l’inclusion (DEI), invoquant le contexte politique et juridique complexe des États-Unis. Dans un mémo adressé à ses salariés, Janelle Gale, vice-présidente des ressources humaines, a expliqué que ces ajustements étaient directement liés à des décisions récentes de la Cour suprême, lesquelles rendent les initiatives DEI plus controversées et difficiles à mettre en œuvre.
Dorénavant, Meta prévoit de concentrer ses efforts sur des pratiques qu’elle qualifie de « justes et cohérentes », visant à réduire les biais sans cibler explicitement des groupes particuliers. Parmi les mesures concrètes adoptées, l’entreprise abandonnera ses objectifs de représentation ainsi que l’approche dite « diverse slate », qui favorisait la présélection de candidats issus de milieux sous-représentés. Par ailleurs, Meta mettra un terme à ses efforts pour collaborer avec des fournisseurs appartenant à des groupes historiquement marginalisés. Ces changements représentent une rupture notable avec les initiatives antérieures de l’entreprise, qui visaient à promouvoir une main-d’œuvre plus inclusive et diversifiée.
Dans son mémo, Janelle Gale a souligné que le concept de DEI était devenu hautement controversé, certains le percevant comme une forme de discrimination inversée. Cette réorientation semble donc être une réponse aux critiques émanant de certains segments de la société, selon lesquels ces politiques favorisaient des groupes particuliers au détriment d’autres. Elle reflète également une tendance plus large dans le monde de l’entreprise, où de nombreuses organisations revisitent leurs stratégies de diversité face à une polarisation croissante du débat public et juridique.
Dans un contexte parallèle, Meta a entrepris une révision de ses politiques de modération en ligne, marquée par des nominations stratégiques et des ajustements controversés. Joel Kaplan, ancien conseiller politique proche de Donald Trump, a été placé à un poste clé, symbolisant un changement d’orientation. Parmi les nouvelles mesures, certaines décisions relatives aux discours haineux autorisent désormais des propos offensants liés à l’identité de genre ou à l’orientation sexuelle. L’entreprise prévoit également de délocaliser ses équipes de modération de la Californie au Texas, arguant de préoccupations liées à des « biais » perçus dans les pratiques actuelles.
Ces changements suscitent de vives inquiétudes quant à leurs répercussions sur les minorités et l’environnement numérique dans son ensemble. Alors que Meta poursuit sa transformation, les débats autour de ces mesures promettent de rester au cœur des discussions sur l’éthique et la responsabilité des grandes entreprises technologiques.