Dans les faubourgs de N’Djaména au Tchad, Amina vit seule avec Maria, sa fille unique de quinze ans. Son monde déjà fragile s’écroule le jour où elle découvre que sa fille est enceinte suite à un viol. Cette grossesse, l’adolescente n’en veut pas. Dans un pays où l’avortement est non seulement condamné par la religion mais aussi par la loi, Amina se retrouve face à un combat qui semble perdu d’avance.
D’une grande beauté visuelle, le film aborde les thèmes tabou de l’avortement et de l’excision et met en scène des femmes qui s’entraident pour lutter contre le système patriarcal. Ce sont les fameux liens sacrés dont parle le titre ! Amina est elle-même tombée enceinte alors qu’elle était adolescente et a été rejetée par tout le monde, y compris par sa famille. Elle vit pauvre et marginalisée en fabriquant des fourneaux qu’elle vend ensuite pour quelques milliers de francs CFA. Elle va se battre afin que l’histoire ne se répète pas et que sa fille ne connaisse pas le même sort qu’elle. On va suivre les deux femmes dans ce véritable chemin de croix.
Si le thème de l’avortement est universel et toujours d’actualité y compris en Europe, le cinéaste tchadien l’ancre dans la banlieue de N’Djaména, avec ses ruelles, ses impasses (merveilleuse séquence qui symbolise l’ impasse dans laquelle se trouve Amina et Maria) et ses artères bruyantes. Un récit à la fois sobre, fort et nécessaire qui a été présenté en compétition officielle au dernier festival de Cannes.
Lingui, les liens sacrés
Un film de Mahamat-Saleh Haroun
Avec Achouackh Abakar, Rihane Khalil Alio , Youssouf Djaoro
Distributeur : Trigon-Film
Durée : 87 min.
Age légal : 16 ans
Age suggéré :16 ans
Date de sortie : mercredi 8 décembre 2021