Dans son premier roman intitulé « Mon pauvre lapin », César Morgiewicz narre les mésaventures désopilantes de César, un jeune homme hypocondriaque. Entre son gros nez, ses problèmes oculaires et sa mâchoire tordue qui a nécessité pendant de nombreuses années le port d’un masque de fer durant la nuit, autant dire que cet angoissé est mal dans sa peau. Après avoir raté le concours de l’ENA et quitté précipitamment l’amphithéâtre de Sciences Po suite à des douleurs dans le bras gauche et la peur de mourir d’une crise cardiaque, le voilà qui se réfugie chez sa grand-mère à Key West en Floride. Celle qui justement l’appelle « mon pauvre lapin » vit en effet là-bas une partie de l’année, entre la piscine et ses copines veuves et alcooliques. C’est à Key West qu’il va tenter d’écrire un livre alors que tout le monde est confiné en raison de la pandémie due à la COVID . Mais dès qu’il se penche sur sa feuille blanche, il ne cesse de se tournicoter les cheveux car l’inspiration est aux abonnés absents.
Au fil des pages de cet ouvrage jubilatoire, César nous raconte son enfance et son adolescence passée entre sa mère, ses beaux-pères, son demi-frère, ses demi-sœurs, son père, ses belles -mères, sa grand-mère et ses tantes. Mais aussi marquée par une grande solitude et des imaginaires. S’il rencontre des problèmes dans les contacts humains, il est en revanche incollable sur les capitales de tous les pays du monde et aime par-dessus tout dessiner des plans de villes imaginaires, créer des lignes de train, et découvrir de nouvelles lignes de bus au point de se transformer en conseiller transports de la famille. Chaque péripétie est racontée avec un sens inégalable de l’humour.
Cet ouvrage au grand sens comique, rempli d’auto-dérision et pince sans rire est un véritable bonheur. Et son narrateur se révèle extrêmement attachant. César Morgiewicz nous offre un premier roman drôle, sensible, plein de finesse qu’on quitte à regret ! A découvrir de toute urgence !